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3,44

sur 43 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un banal accident pour Quito. Deux SUV se percutent, deux morts , une rescapée d'un coté, des fuyards de l'autre.
La rescapée, Maria, ne supporte pas l'idée de l'impunité et promet d'épouser le flic qui éclaircira l'affaire . Ce flic c'est Heriberto Gonzaga. Pas un commode et cela ne va pas s'arranger avec la découverte du cadavre de Maria.

Quelle histoire ! Dans une narration surprenante , il y a deux "je": Herberito donc et un légiste, tout s'enchevêtre, c'est le bordel absolu. C'est surement l'image que l'auteur a voulu donner de Quito.
Car comme bien d'autres, ce polar est un prétexte à un plongeon sans retenue dans la capitale équatorienne : On y étudie sa police bien sûr, mais aussi son évolution, un peu de politique et à travers quelques personnages secondaires de ce roman , l'adaptation de la population à son époque.
Le légiste voit défiler les morts , Herberito pète rapidement un câble (qui n'était sans doute pas bien solide :)), les subalternes cherchent à échapper à leur destin comme leurs parents qui pour diverses raisons sont venus s'entasser dans les faubourgs montagneux de Quito.
On est au pays de la justice sauvage , de l'honneur, du trafic entre les prières et les plats bien gras.
Un vrai régal, un dépaysement à chaque page , une lecture incrédule très bien écrite dans une ville sur le fil du rasoir.
A découvrir.
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Un superbe thriller de Alfredo Noriega publié chez Ombres Noires, un roman sur la mort, sur la part sombre de la ville de Quito et de ses habitants. J'ai particulièrement apprécié la structure narrative parfois déroutante, le rythme irrégulier flegmatique ou accéléré, la plongée dans la capitale équatorienne plus andine que latine. Etant peu lecteur de thriller et de polar j'avoue avoir été conquis.
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"Mourir, la belle affaire" chante Brel avec un petit sourire en coin. Alfredo Noriega nous le fait nostalique cet air. L'auteur, originaire de l'Equateur, vivant en France, s'ennuie-t-il de son pays, de sa ville ? D'un passé souvenir ? C'est un peu l'heureuse impression que j'ai eu. Plus qu'une longue promenade dans Quito, Mourir, la belle affaire, vous le devinez, parle de la mort. La mort avant de vivre, la mort quotidienne. Déjà, planter le décor à Quito c'est hors du commun et c'est déstabilisant. La géographie, la géologie, le climat, facteurs particuliers, sont partie prenante de cette histoire. On ne peut camper une histoire à Quito et ne pas être influencé par son environnement. " Il est fasciné par le spectacle de la forêt d'eucalyptus, fasciné par la lisière de la ville, désireuse de s'introduire dans les flancs de la montagne et d'attaquer ces limites face auxquelles la fougue de Quito s'est arrêtée." (P.38) C'est bien cela. On dirait que tout s'arrête tout le temps. Que rien n'a d'importance. "C'est comme ça qu'on vit à Quito, avec une sensation d'être proche de léviter" (P.45)
Les vrais héros de cette histoire, est-ce les Quiténiens? En tout cas, Alfredo Noriega nous présente une galerie de personnages qui, on le découvrira, se croiseront, pour nous dévoiler l'initrigue. Mais, est-ce réellement un polar ? Je dirais non. Un roman noir ? Hum, non plus. Un roman sociétal? Peut-être, je ne sais. Et c'est ce qui est fascinant: c'est inclassable.
L'auteur nous parle de l'Équateur, de ses habitants, avec des images de violence, de destins inachevés, d'innocence, de mort trop jeune, de romantisme à la noix, de foi et de religion. Voilà son Équateur. Pays où les règles et les lois sont bien aléatoires, approximatives, subjectives. le lecteur se sent impuissant mais totalement subjugé par ce rythme et par ces protagonistes aux histoires et aux parcours parfois déconcertants et souvent inhabituels. Et cette lecture est séduisante. Noriega nous tient en haleine entre toujours "amorti et fougue", au rythme quiténien.
Pour moi, une découverte plus qu'iintéressante, un roman insolite, une écriture révélée, une lecture à recommander.
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Quito, capitale de l'Équateur, un accident de la route a lieu entre une Cherokee rouge et une vieille Subaru. Bilan : deux morts violentes, une survivante et des fuyards. Quand l'inspecteur Heriberto gonzaga intervient sur les lieux, la survivante lui demande de retrouver les coupables, responsables de la mort de ses deux amis. L'affaire est vite classée dans les banalités locales. Cependant, quand on retrouve le corps de celle qui avait survécu au pied d'une falaise, probable suicide, l'inspecteur se souvient d'elle et décide de mettre son nez dans l'enquête qui a été volontairement bâclée.

Quito est une ville perché dans les hautes altitudes montagneuses des Andes et des volcans. Construit sur un remblai, cette ville est un lieu oppressant où les accidents de la route sont monnaie courante, les fusillades et les gangs, légion, et où les innocents sont des victimes collatérales d'un système corrompu et socialement injuste. La police effraie mais ne brille pas par ses déductions et ses interventions judicieuses. Ce roman, c'est un peu une visite touristique à cent à l'heure où les spécialités culinaires et monuments historiques côtoient des vies sociales antagonistes, des valeurs familiales mais surtout l'injustice et les meurtres. L'intrigue paraît quelque peu décousue, des passés et des présent qui se mélangent, des personnages divers, sans lien apparent, donnant une impression de course poursuite effrénée pour découvrir la vérité sur ce fil conducteur qu'est l'accident et la vengeance. On croit que l'auteur s'égare mais passé les premières pages, on se fait à ce style et l'écriture se révèle fluide, efficace et très incisive. C'est assez chaotique mais les éléments sont tous intimement liés pour dépeindre un tableau tristement réaliste de la ville de Quito.

A travers le narrateur qui n'est autre que le légiste de la ville, l'auteur parle aussi de la mort dans tous ces états, des morts de tout âge, du jeune homme de dix-neuf ans au vieillard octogénaire, des morts de toute nature, accidents, fusillades, bagarres, mort naturelle et même catastrophe naturelle compte tenu de l'environnement hostile au coeur duquel, la ville est fondée. Arturo parle donc de ces vies et surtout de ces morts dont, chaque jour, il sort les corps de leur froide conservation pour couper, peser, observer, ces êtres de chairs qui ont basculés entre ses mains bien trop tôt.

Du côté des personnages, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils sont éclectiques, le légiste Arturo qui se lasse d'être l'attention des morts et qui rêve à une vie tout autre ailleurs, l'inspecteur Heriberto Gonzaga qui se retrouve face à une promesse, à une vérité indésirable, à une jeune fille, Paulina, qui semble cacher bien des choses, un brigadier repenti, déçu par son métier de policier et qui tente une reconversion insolite et enfin la grand – mère de l'inspecteur, parfait reflet des liens familiaux unis ou non. Ces protagonistes permettent à l'auteur encore une fois de nous décrire davantage cette culture et cette société équatorienne locale qui régissent la ville de Quito.

En bref, vous sortez de votre lecture avec l'impression d'avoir visité la ville, goûté à ses spécialités culinaires, effrayé par les bavures et la circulation, émerveillé par la nature ceinturant cette ville et reprenant ses droits de manière violente. Un polar plus qu'original !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et les éditions J'ai lu pour ce partenariat dépaysant et ébouriffant !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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