J'attrape la rose que je viens d'acheter, celle que j'aime par sa couleur : un mélange de rose et de blanc, et me décide enfin à fouler ce sol. En ouvrant cette grille, j'observe cette vue si triste, même le temps est maussade, pas étonnant qu'on n'aime plus venir en ces lieux pour se recueillir. En traversant ces allées plus déprimantes les unes que les autres, je pars à la recherche de son emplacement, et plus j'avance, plus mes entrailles se resserrent.
Je pense que le plus douloureux est de voir son nom inscrit sur ce bloc. J'ai envie de crier, de hurler toute cette souffrance qui m'inonde, mais pour le moment, je n'en ai plus la force. Seuls mes yeux s'expriment.
Parfois la vie est injuste, elle nous enlève les êtres auxquels nous tenons le plus. Pourquoi ? Pour nous montrer à quel point notre passage sur terre est court ?
Je sais que nous ne pouvons pas faire machine arrière et que les choses sont faites ainsi. Qu'il ne faut pas ressasser le passé, mais plutôt avancer !
À force de vouloir repousser mes sentiments, ils reviennent et me frappent avec la violence d'une vague s'éclatant sur des rochers. C'est fort, puissant, comme si l'annonce de sa mort avait eu lieu il y a quelques minutes seulement. Pourtant, il faut que je réussisse à descendre.