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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La littérature sud-africaine est féconde depuis longtemps, y compris pendant les temps honnis de l'apartheid, mais elle a le plus souvent été blanche et masculine. Avec Enrage contre la mort de la lumière, Futhi Ntshingila donne enfin une voix aux héroïnes invisibles de son pays, maltraitées par la vie, la société et les hommes mais courageuses, obstinées et résilientes. Dans les trente premières pages du livre, une adolescente est violée (Mvelo) et sa mère décède du Sida (Zola) : mort de la lumière et entrée dans le désespoir ? Forcément, le lecteur a peur d'avoir devant ses yeux un lourd mélodrame à tendance misérabiliste. Mais c'est ne pas connaître l'auteure qui va alors entreprendre un retour vers le passé et revenir aux racines de son histoire. Au fil des pages, l'on retrouvera Mvelo et Zola mais aussi d'autres personnages magnifiques et fiers, des femmes principalement, victimes mais combattantes. C'est bien d'un mélodrame qu'il s'agit mais proche de la réalité, dans les bidonvilles de la banlieue de Durban, et conté avec un sens aigu du rythme et un style percutant. Après nous avoir plongé dans le noir, Futhi Ntshingila fera finalement entrer la lumière et l'émotion dans ses derniers chapitres, n'hésitant pas à convoquer hasards et coïncidences pour mieux conjurer le sort. Impossible de ne pas l'accompagner vers la renaissance, lessivé et ébahi par sa puissance narrative. Les éditions Belleville ont pris l'habitude de défricher des territoires littéraires peu courus des grandes maisons françaises (Iran, Arménie, Slovaquie, Slovénie, Croatie ...). Enrage contre la mort de la lumière confirme cette ardeur à promouvoir des textes qui sortent des sentiers battus. Et avec quel éclat !
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Mvelo voit sa vie vaciller, puis basculer tout à fait, en quelques années : née d'un amour intense entre deux adolescents qui se terminera dramatiquement, elle est elle-même, au début du récit, une adolescente vivant désormais, à quatorze ans, dans un bidonville d'Afrique du Sud, avec sa mère, Zola, atteinte du Sida, après avoir connu un début d'existence beaucoup plus radieux. Et cette existence ne fera que la conduire vers des abîmes de plus en plus tragiques et violents, jusqu'à ce, qu'enfin, la roue du Destin la mène vers de plus optimistes auspices.

Enrage contre la mort de la lumière est un roman qui fait de sa concision une force : en effet, alors que l'histoire de Mvelo nous est racontée en même temps que le passé de sa mère, ainsi que leur passé commun à partir de sa naissance, ce qui pourrait donner lieu à un récit dense, l'ensemble s'intrique avec une grande fluidité, Futhi Ntshingila allant à l'essentiel pour davantage se concentrer sur le caractère tragique de ses deux personnages principaux. Mère et fille sont comme liées par une fatalité familiale, qui les entraîne dans les mêmes gouffres, d'une violence décrite dans toute la crudité de sa banalité, ce que la fille parviendra finalement à tromper, au contraire de sa mère, qui a connu davantage de coups du sort que de hasards chanceux. L'on suit ainsi le cheminement de chacune, pour l'une jusqu'à sa déchéance, pour l'autre jusqu'à son ascension, jusqu'à percevoir, derrière cette tragédie qui semble avant tout familiale, une tragédie encore plus ontologiquement sociale, intrinsèque à la condition féminine, encore de nos jours, en Afrique du Sud.

Un roman d'une grande force en somme, très sensible, qui me permet de découvrir avec beaucoup d'intérêt et une nouvelle autrice, et une nouvelle maison d'édition, Belleville, qui fourmille de petites pépites qui ont déjà commencé à remplir ma PAL.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Le titre de ce livre en anglais, We kiss them with rain, est tiré du poème de Futhi Ntshingila qui ouvre le roman. Ce poème est le chant triste de tous les parents morts du sida qui pleurent leurs orphelins. "We don't rest in Peace, We wander the earth, Wondering about the orphans we left behind ; We kiss them with rain ; We caress them with gentle wind [...]".
Le titre en français est un vers du magnifique poème de Dylan Thomas, écrit après la mort de son père, que Cleanman, l'ami de Mvelo essaye de réciter lors des obsèques de Zola. "Do not go gentle into that good night, Old age should burn and rave at close of day ; Rage, rage against the dying of the light" avant d'être rabroué parce que Zola n'était pas vieille et qu'elle n'était pas un homme.
J'ai beaucoup aimé cette incursion de la poésie, une bouffée d'air nécessaire tant la situation de Mvelo est dramatique. J'ai peiné à poursuivre, minée par le désespoir, mais les différentes histoires individuelles qui nous sont racontées sont intéressantes et les personnages attachants. J'ai aimé cette histoire de résilience après des générations de femmes malmenées par la vie. Cette histoire commence très mal et je remercie l'autrice d'avoir choisi une fin heureuse pour son héroïne et une lueur d'espoir pour la lectrice que je suis.
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L'adversité et même la tragédie pure traversent ce roman qui ne sombre pourtant pas dans le pathos et reste résolument optimiste. La vie dans les townships de Durban nous est dépeinte dans toute sa noirceur, mais aussi son énergie et sa force incroyables. La beauté est partout en dépit d'une réalité révoltante à bien des égards : beauté de l'amour sous toutes ses formes, de la solidarité, de l'esprit de communauté.
S'il souffre de quelques facilités « scénaristiques » et d'une résolution trop idyllique à mon goût, ce court roman m'a tenu en haleine et séduite par son écriture ample et chatoyante. L'autrice est indéniablement à suivre !
Lien : https://des-romans-mais-pas-..
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Enrage contre la mort de la lumière est un roman coup de poing qui nous plonge sans ménagement dans les bidonvilles d'Afrique du Sud, et nous confronte à tous les tourments de leurs habitants.
Un des grands points positifs, à mon sens, sont les personnages forts (fortes devrais-je dire plutôt) que l'on suit, dont les histoires s'entremêlent. J'ai adoré découvrir et connaître l'histoire de Zola, de Nonceba, de Mvelo, trois femmes fortes et exceptionnelles. Mais j'ai aussi été touchée par l'histoire de Sipho, seul personnage principal masculin du roman. le roman se démarque également par les thèmes abordés. Oui, évidemment qu'on parle de la misère, de la faim, de luttes permanentes pour rester en vie. Mais l'autrice nous parle également du VIH, qui sévit, et que tout le monde a peur d'attraper. Elle nous parle aussi de viols, de virginité, de la perte de l'innocence que subissent contre leur gré certains enfants.. Et puis les traditions, la recherche de racines, l'éducation, etc.
De plus, l'écriture est fluide, mais en même temps précise et incisive. le roman nous emporte mais ne nous laisse pas de répit.
Vraiment pour moi c'est une réussite, il faut absolument le lire ! On est heureux, plein d'espoir, puis triste, puis l'espoir revient. On vit avec les personnages !

Je tiens à remercier les éditions Belleville qui m'ont envoyé le livre, via la Masse Critique Babelio, dans une superbe enveloppe en tissu wax, que je vais garder bien précieusement et réutiliser. Mais surtout merci de nous permettre d'accéder à ce genre de textes, de travailler à chercher des textes puissants et originaux et de les traduire.
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Ce roman révèle la double peine d'être à la fois une femme qui plus est, noire dans un pays où règne l'apartheid. C'est à travers la vie de femmes/filles, de conditions plus que modestes, que l'autrice met au jour les difficultés liées à l'éducation, à l'enseignement, au respect, à la santé, à la maternité. Des femmes unies par des liens familiaux parfois, mais surtout par un but partagé de réaliser leurs choix et d'affirmer leurs idées. Des femmes fortes dans leur caractère, dans l'union, la sororité, la fidélité, la détermination, le respect.
Attachées aux valeurs et traditions, elles avancent de manière solidaire vers l'autonomie, la réalisation de leurs rêves et le respect auquel chacun a droit.
Merci à Babelio et aux Editions Belleville pour cette jolie découverte et pour cet envoi "éco-responsable" dans une enveloppe tissu (zéro déchet : ce joli tissu wax sera utilisé pour un prochain patchwork)
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Un livre de plus que je devais lire depuis longtemps
J avais été attirée par la couleur aux couleurs très vives qui contrastent avec la tristesse de l histoire.
Il faut lire cette histoire pour comprendre le titre.
J ai aime cette histoire j ai lu le livre d une traite mais je ne pense pas en garder un très grand souvenir
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La couverture m'avait plu ainsi que la quatrième de couv.
Le titre m'avait intrigué et donc je me suis lancée.
Je n'ai pas été déçue. J'ai aimé les différents personnages de femmes, mère, fille, fille qui devient mère, amie.. Des histoires de femmes qui s'entremêlent.
Ce roman raconte la condition difficile des femmes au coeur de l'Afrique entre pauvreté, sida.. et plus encore mais je ne veux pas trop en dire pour vous laisser le plaisir.
De forts caractères, de belles solidarités, j'ai aimé les caractères et l'écriture simple, fluide, insicive.
Un roman pour ouvrir sur un autre monde.
Un très bon moment de lecture
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Un très bon roman sud africain qui permet d'aborder des thématiques lourdes et importantes. Les personnages sont très attachants, l'histoire est terrifiante. Je regrette quand même quelques facilités et un happy end un peu trop facile. C'est une bonne découverte cependant et une lecture difficile mais importante.
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Roman lu dans le cadre de  « masse critique » pour BABELIO.
Il est quasiment certain que je n'aurais pas découvert ce roman si il ne m'avait pas été proposé par Babelio, ce qui déjà en fait un point positif.

Un titre évocateur (référence à la poésie de Dylan Thomas), de ce que va révéler aux fils des pages ce court roman, la mort et la lumière, impossible à accorder ensemble au premier abord et pourtant l'auteur réussi avec brio ce mélange de noirceur et d'espoir.
Se croisent le destin de femmes, qui n'auront de cesse de lutter.
Au coeur de l'Afrique, entre la pauvreté, le VIH, les inégalités raciales, le lecteur suit le chemin de Melvo qui dans les plus terribles moments de sont existence trouvera cette force de survivre et de vivre.
La dernière page tournée, m'a laissé sur le sentiment d'avoir découvert un roman qui mérite vraiment d'être partagé.
Une belle découverte. Un de ces romans pas comme les autres, un cri au travers des mots pour révéler la triste réalité de ce qui se passe encore...
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