Sortant d'une lecture sur
Marie-Antoinette (chronique à lire ici), j'ai pensé que rester dans le thème des reines, princesses, impératrices et j'en passe, serait une bonne idée…et j'avais raison ! J'aime particulièrement tout ce qui se rattache à l'Histoire et de l'illustration à la quatrième de couverture, tout m'a donné envie de me plonger dans cette BD.
Charlotte de Belgique est la fille du roi Léopold 1er de Belgique. Elle choisi d'épouser par amour et non par devoir, l'archiduc Maximilien d'Autriche, le frère de l'Empereur François Joseph 1er d'Autriche. Charmée par son allure, ses bonnes manières, son éducation religieuse et ses principes de gentleman, elle est persuadée que Maximilien est fait pour elle.
Jusque là, tout va bien. Mais c'était sans compter la véritable nature de Maximilien qui va rapidement s'avérer être beaucoup plus sombre et torturé qu'elle aurait pu l'imaginer. En effet, cet homme qui paraissait moralement irréprochable est en réalité rongé par une profonde déprime qui le pousse à déserter le lit conjugal, et à se vautrer dans la luxure. Rabaissé par son frère et sa belle-soeur (Sissi l'Impératrice), il cherchera à tout prix et en vain à prouver qu'il vaut mieux que ce que son entourage pense de lui, au détriment bien trop souvent, de Charlotte.
Lorsque celle-ci apprend que Maximilien peut devenir Empereur du Mexique (une fois encore il sera le dindon de la farce !), elle le pousse à accepter, pensant ainsi que son couple y trouvera un souffle nouveau et elle, un échappatoire à cette vie de prisonnière qu'elle mène. Désillusionnée, esseulée et meurtrie, c'est une Charlotte déterminée qui voit le jour, car elle n'a pas le choix, elle devra affronter son destin, quoi qu'il lui en coûte.
Les personnages sont aussi diamétralement opposés que les sentiments qu'ils nous inspirent : si le lecteur apprécie Charlotte, sa naïveté des débuts, sa fraîcheur, son enthousiasme, il va rapidement mépriser ce Maximilien trop faible, trop sot, trop égoïste.
A l'inverse d'une Charlotte digne en toute circonstance à qui le sort n'épargne que peut de chose et qui conserve malgré tout sa fraîcheur et son élégance naturelle, les auteurs nous proposent un Maximilien détestable qui se complet dans sa suffisance, son égocentrisme et sa bassesse. Un arriviste de première catégorie qui ne trouve jamais grâce à nos yeux.
Le dessin traduit d'ailleurs parfaitement ces traits de caractères : le menton légèrement relevé, le regard en coin, la tête et le buste parfaitement droits…Maximilien transpire de tout son être la médiocrité. A trop vouloir paraître ce qu'il n'est pas, il en devient pathétique aux yeux du lecteur.
Fabien Nury et
Matthieu Bonhomme nous livrent là un remarquable travail, tant sur le plan scénaristique que sur le plan graphique. Les dessins sont fins et délicats et s'ancrent dans un classicisme qui me parle tout particulièrement apportant à cette histoire une dose supplémentaire d'élégance. Les couleurs quant à elles sont judicieusement choisies et modifient l'atmosphère ambiante tout au long de notre lecture. le scénario, tragique et épique est servit par des dialogues très agréables à lire.
Charlotte, enfermée dans une relation qui n'a rien de l'histoire d'amour qu'elle croyait vivre, devra sans doute encore faire face à de nombreux drames dans sa vie de femme, d'épouse et d'Impératrice. Les conventions, la moralité, l'éducation sont autant de principes auxquelles elle ne déroge pas. Faisant face à son destin, elle ne se laisse jamais abattre et est bien décidée à être à la hauteur de tout ce que son nouveau statut d'Impératrice du Mexique signifie à ses yeux.
En conclusion : le lecteur ne s'ennuie pas une seconde en lisant «
Charlotte Impératrice, tome 1 » : l'intrigue est parfaitement ficelée, le trait de crayon est vif et les couleurs apportent du dynamisme à l'histoire. Tout est cohérent.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture et j'ai hâte de me plonger dans le tome 2 ! A vous maintenant de vous lancer dans cette lecture captivante et passionnante !
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