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Citations sur À propos de courage (11)

Voici la vérité des événements. J’ai été soldat. Il y a eu beaucoup de cadavres, de vrais cadavres avec de vrais visages, mais j’étais jeune alors et j’avais peur de les regarder. Maintenant, vingt ans plus tard, je me retrouve avec une responsabilité sans visage et un chagrin sans visage.
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Dans la plupart des cas, il ne faut pas croire un récit de guerre véridique. Si vous y croyez, soyez sceptique. C’est une question de crédibilité. Souvent, ce qui paraît fou est vrai, et ce qui paraît normal ne l’est pas, car les trucs normaux sont nécessaires pour vous faire croire à des folies réellement incroyables.
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Ils portaient le bagage émotionnel d’hommes qui sont susceptibles de mourir. Le chagrin, la terreur, l’amour, la nostalgie – tout cela était intangible, mais ces choses intangibles avaient leur propre masse et leur gravité spécifique, elles avaient un poids tangible. Ils portaient des souvenirs honteux. Ils portaient en commun le secret d’une lâcheté à peine retenue, l’instinct de s’enfuir ou de se figer sur place ou de se cacher, et d’une certaine manière c’était le plus lourd des fardeaux, parce qu’on ne pouvait jamais le poser à terre du fait qu’il exigeait un équilibre parfait et une posture parfaite. Ils portaient leur réputation. Ils portaient la plus grande peur du soldat, qui est la peur de rougir. Ces hommes tuaient, et mouraient, parce qu’ils auraient été gênés de ne pas le faire.
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La guerre n’était pas toute terreur et violence. Parfois les choses pouvaient presque devenir plaisantes. Par exemple, je me souviens d’un petit garçon avec une jambe en plastique. Je me souviens comment il avait sautillé jusqu’à Azar pour lui demander une tablette de chocolat – « GI numéro un », avait dit l’enfant – et Azar avait éclaté de rire et lui avait tendu le chocolat. Après que le gamin fût reparti en sautillant, Azar avait fait claquer sa langue et dit : « Putain de guerre ! » Il avait secoué tristement la tête. « Juste la jambe, nom de Dieu. Y a un pauvre con qu’avait pas assez de munitions. »
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En racontant des histoires, vous rendez objective votre propre expérience. Vous la séparez de vous-mêmes. Vous cernez certaines vérités. Vous en inventez d’autres.

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Vous êtes coincé dans un trou dégueulasse au milieu d’une rizière, et l’ennemi veut vous remplir le cul de plomb, mais quand, pendant quelques secondes, tout se calme et que vous levez les yeux et que vous voyez le soleil et quelques nuages blancs floconneux, et qu’une immense sérénité vous aveugle – le monde entier reprend sa place – alors, même coincé au milieu d’une guerre, vous vous sentez en paix avec vous-même comme jamais.
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La guerre c’est l’enfer, mais c’est encore mieux que ça, parce que la guerre c’est aussi le mystère et la terreur et l’aventure et le courage et la découverte et la sainteté et la pitié et le désespoir et la nostalgie et l’amour. La guerre est méchante ; la guerre est amusante. La guerre est excitante ; la guerre est déprimante. La guerre fait de vous un homme ; la guerre fait de vous un mort.

Les vérités sont contradictoires. On peut arguer, par exemple, que la guerre est grotesque. Mais, en vérité, la guerre est également beauté. Malgré toutes ses horreurs, vous ne pouvez pas vous empêcher d’admirer l’extraordinaire majesté d’un combat. Vous voyez les rafales traçantes se dérouler dans l’obscurité comme des rubans rouges et brillants. Vous vous accroupissez lors d’une embuscade, tandis qu’une lune froide et impassible se lève au-dessus des rizières nocturnes. Vous admirez les symétries mouvantes des troupes en marche, l’harmonie des sons, des formes et des proportions, les énormes salves d’obus crachées par une canonnière, les rafales illuminantes, le phosphore blanc, l’éclat orange-violet du napalm, la lueur rouge des roquettes. Ce n’est pas exactement beau à voir. C’est stupéfiant. Ça remplit l’œil. Ça vous subjugue.
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La guerre est finie. Vous fermez les yeux. Vous souriez et vous pensez, nom de Dieu, mais quel est le but?
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Je me souviens de Mitchell Sanders, tranquillement assis à l’ombre d’un vieux banian. Il se servait de l’un de ses ongles pour s’épouiller, procédant lentement, et déposant avec soin les poux dans une enveloppe bleue de l’USO. ses yeux étaient fatigués. Il était resté deux longues semaines dans la jungle. Environ une heure après, il cacheta l’enveloppe, écrivit GRATUIT dans le coin supérieur droit, et l’expédia à son bureau de recrutement dans l’Ohio.
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