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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À une heure où l'abstention atteint des sommets dans notre pays, où le RN obtient un nombre record de sièges à l'Assemblée Nationale, où les migrants sont si différemment traités selon leurs origines, il n'est pas lieu de se demander si l'on a trop lu de témoignages de déportés. Il n'y a jamais trop de témoignages pour avérer des horreurs permises par l'indifférence, le laisser-faire, l'obéissance aveugle, l'autoritarisme et la propagande.

Génia a été déportée à Auschwitz en 1943, mais ici c'est toute sa vie qu'elle raconte. Une mise en mots rendue possible par Vanina Brière et Arnaud Boulliguy qui l'ont convaincue de la nécessité de porter son histoire sur un support durable au-delà de ses interventions dans les écoles.

Tandis que sa voix s'éteint (Génia nous a quittés en 2021), la narration, elle, se fait au présent. L'effet est sans appel, on la croirait près de nous. Ses parents reprennent vie sous ses mots, son enfance politisée très tôt et toujours solidaire des plus nécessiteux, ses ballotages d'un pays à l'autre dans des conditions diverses, les séparations inévitables.

Jusqu'à l'effroyable bloc 10 à Auschwitz qui sera sa geôle pendant deux longues années. le bloc 10,c'est celui des expérimentations, un lieu à part dans lequel les médecins allemands rivalisent en atroces élucubrations pour atteindre l'efficacité requise par la système nazi en matière de stérilisation.

Contre toute attente, dans cet enfer sur Terre, Génia trouve non seulement la résistance humaine si souvent décrite par les survivants, mais, chose encore plus inattendue, elle y rencontre aussi Aimé qui sera l'amour de sa vie.

Difficile de dire à quel point leur parcours commun et individuel relève du miracle. Qu'ils aient pu en réchapper tous les deux, qu'ils aient pu avoir des enfants est peut-etre la source de l'optimisme confiant de Génia, alors que regardant la déliquescence de notre société elle voit la lumière dans le regard des futures générations.

Un beau message d'espoir comme de vigilance, dans un langage accessible à tout lecteur.
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Le devoir de mémoire ne s'arrête jamais. Génia en est l'exemple même. Ce témoignage est une description de sa vie avant, pendant et après Auschwitz mais il est surtout, l'histoire d'un amour et d'une vie qui en a découlé. Certes, ce récit est forcément triste, révoltant et inimaginable mais c'est aussi un récit d'espoir, de volonté.
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Je remercie très sincèrement les editions Alesio et Babelio pour l'envoi de ce livre. Lu très rapidement car très bien écrit et très intéressant, j'ai essayé d'imaginer ce qu'a pu être la vie de Genia et Aimé au sein des camps de concentration. Comme chaque lecture sur la Shoah, je n'arrive pas à imaginer. Nous découvrons tout d'abord leur vie d'avant puis leur arrivée à Auschwitz, les moments terribles telles que les exécutions régulières, la faim, la saleté, les humiliations, la peur toujours la peur et enfin leur rencontre au sein du camp. Je m'attendais à ce que ce livre soit plus centré sur leur rencontre, leur relation mais comme le dit Genia, comment entretenir une relation amoureuse à Auschwitz, comment montrer ses sentiments dans un tel contexte.... Alors je pensais que nous en saurions plus à la fin du livre mais ce n'est pas forcément le cas. Même si j ai très bien ressenti l'amour qui les unissait.
Aimé était communiste et il a d'abord été envoyé des les camps pour son militantisme. Ainsi, la politique occupe une place importante dans ce livre. Quant à Genia, elle a occupé le bloc en charge des expériences médicales, effrayant ! Cette partie du livre est particulièrement intéressante. comment des médecins ont ils pu être bourreaux à ce point?
Ces deux là ont survécu à Auschwitz. Peut-être que leur amour les a aidés à survivre et à tenir le coup. C'est un récit bouleversant. Alors qu'Aimé ne souhaitait pas être mis en avant, Genia est allée à la rencontre de nombreux collégiens et lycéens pour témoigner encore et encore. Ce devait être un moment particulièrement émouvant que de l'écouter. Merci à elle, à lui.
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Je n'oublie pas le livre, Retour à Birkenau de Ginette Kolinka, où l'horreur reste la même, comme le livre témoignage de Primo Lévy, Si c'est un homme, ce passé si proche, glaçant l'échine de notre chair si fragile, mais le titre Aimer à Auschwitz laisse cet espoir d'un sentiment d'amour où la mort se diffuse comme un virus gangrenant votre âme l'emprisonnant dans l'enfer de Dante. Genia Oboeuf témoigne avec l'aide de Vanina Brière, sa rencontre avec l'amour d'une vie, devenant son mari Aimé, doux nom, symbolique de leur destin. Cette dernière âgée de 97 ans, veuve depuis 2004, demeure l'une des dernières à ne pas oublier ce qu'elle vécut dans ces camps de morts à Auschwitz et Birkenau pour décrire cette vie inhumaine, mais aussi cette solidarité mutuelle qui pour elle , n'a pas de mots.
La vie de ce couple est comme une bulle d'air dans une eau qui vous noie, cette mélasse de ces camps de la mort, de ces loups qui tuent, qui torturent, qui humilient, qui affament, qui traitent l'être humain comme une sous merde, l'homme est le prédateur pour l'homme. le début du livre est la présentation de ce couple, chacun vivant le tumulte d'une vie de famille engagée, d'entraide et de conviction. Tous deux sont dans cette mouvance communiste, Aimé activiste engagé, adhérent au parti communiste et Genia par son père, le suivant dans ces actes militants, il y a déjà une forme d'unité qui les rapproche, un destin se tisse malgré eux, cette attraction d'Aristophane. Et ils vont se retrouver dans ce camp de la mort, elle, dénoncée par un ami travaillant à la Gestapo, lui par son passé de vendeur de l'Humanité, surveillé et déporté.
Je ne vais pas trop parler de cette souffrance des camps, celle méprisante de cette brutalité animale, tuant, humiliant, rendant cobaye les prisonniers, et toutes les horreurs que je ne veux pas oublier. La rencontre de Genia et Aimé dans cet enfer est un miracle, lui faisant parti des 4500 et elle résidente du bloc 10, le lieu de diverses expériences du Docteur Schumann, celles de rendre stériles ces femmes par radiation. Tous deux vont sortir indemne de ce cauchemar, où séparé, Aimé lui fera passer un mot d'espoir « Tu verras, on s'en sortira ».
Petite anecdote qui a marqué mon attention, qui mesure l'ironie que Genia Oboeuf peut avoir sur cette époque absurde, lors de son trajet de Belgique, pour rejoindre Aimé à Paris, après leur libération, c'est qu'elle devait avoir un visa pour circuler, qu'elle n'avait pas, une liberté contrôlée, elle se pose cette exclamation sarcastique que sa famille et elle-même ont été envoyé vers la mort en train sans cette autorisation ! La mort n'a pas besoin de visa pour circuler.
De retour à la vie normale après leur libération, ils vont se retrouver pour s'aimer jusqu'à la mort d'Aimé en 2004, et elle continue de raconter son histoire pour qu'on n'oublie pas.
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Un énième témoignage d'un survivant des camps de concentration me direz-vous ? Celui-ci est bien différent en ce sens qu'il traite d'un sujet tabou ou très peu abordé, l'amour dans les camps. Charlotte Delbo l'a évoqué dans sa trilogie Auschwitz et après.

L'amour ici, c'est ce qui a permis à Genia de tenir, de supporter l'insupportable. On suit les parcours différents de Genia et d'Aimé, ce qui les a conduit chacun en camps de concentration.

Genia a été déportée à Auschwitz dans le bloc 10, celui destiné aux expériences gynécologiques. Elle nous décrit les tortures exercées par ces "médecins". Elle a fait partie de celles moins touchées par les rayons X, ce qui a engendré pour elle des conséquences moins graves.
Aimé, quant à lui est un communiste emprisonné pour ses idées politiques.

La rencontre entre ces 2 êtres va être d'une intensité périlleuse et dangereuse. Ils braveront tous les interdits pour vivre quelques secondes précieuses de leur amour. Cet amour décrit avec pudeur par Genia, perdurera au-delà des camps. Ils vivront une des plus belles histoires d'amour qu'il m'ait été donné de lire.

Âgée aujourd'hui de plus de 90 ans, Genia perpétue le devoir de mémoire en continuant de témoigner auprès des jeunes, sans la présence d'Aimé, décédé en 2004.

Un magnifique témoignage sur l'amour et sur la résilience.
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J'ai tenté ma chance lors de la masse critique Babelio parce que ce roman avait pour sous titre (dans l'ancienne édition) “Aimer à Auschwitz”.

Ce roman est un témoignage d'une histoire d'amour née dans l'horreur des camps. Mais c'est également le partage de Génia qui a subi les expérimentations des médecins nazis. Elle a reçu à plusieurs reprises des doses de radiation qui avaient pour but de stériliser les femmes.

Aimé est devenu un homme à tout faire du camp après avoir séjourné dans la prison du camp car considéré comme dangereux.

Après la libération, leur travail pour la mémoire des déportés est omniprésent, ils veulent transmettre un message. Génia est morte en 2021, elle n'aura cessé pendant 76 ans de témoigner auprès des plus jeunes.

Les propos de Génia et Aimé sont rapportés avec justesse par les deux autres auteurs. Ils transmettent les émotions des personnages.

En bref, un témoignage court à mettre entre toutes les mains, pour que la mémoire des déportés persiste au-delà du dernier survivant.
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"Ce livre en forme de témoignage est une invitation à la vigilance, à la résistance face aux discours démagogiques, racistes, xénophobes et antisémites qui représente un danger, toujours latent, de remise en cause de la démocratie."
Cette phrase qui clos l'avant-propos du livre résume sa raison d'être.

Génia est née en 1923 dans le quartier juif de Varsovie et deux ans plus tard sa famille a émigré à Bruxelles. Son enfance sent le bonheur simple de ceux qui n'ont pas grand-chose mais s'en contentent et sont heureux.
"Nous passons notre temps à inventer des jeux. Celui que je préfère est celui du tram : notre école étant située dans un tournant, nous ne le voyons pas arriver, alors dès que nous l'entendons approcher, nous essayons de deviner son numéro !"
Un monde qui n'existe plus…

Elle raconte ce qu'était sa vie avant les camps ainsi que celle d'Aimé, pourquoi et comment ils ont été déportés. Elle "coupable" d'être juive bien qu'athée, lui d'être communiste activiste. Auschwitz, Birkenau, les allemands hurlants, sauvages, cruels. Alors c'est vrai que tout ça, on connaît, plus ou moins, mais elle a une façon de raconter qui diffère des autres récits car étrangement je l'ai trouvé moins noir. Comme si une petite lueur l'éclairait.

Bien sûr il y a des moments d'horreur absolue, parce que, ce que les allemands ont osé faire est inimaginable. Les expériences pour stériliser efficacement ces femmes, ces médecins nazis sans coeur et sans âme, qui jouent aux apprentis sorciers sans scrupules ni sentiments, sur des cobayes humains, tout est glaçant.

Un jour elle rencontre Aimé parmi les prisonniers français. Ils chantent tout le temps au milieu de ce cauchemar, comme pour garder à distance la noirceur nazie. Lui qui a un moral à toute épreuve lui communique un peu de son courage.
Leur altruisme, leur générosité, leur humanisme les rapprochent inévitablement.

Le récit est plutôt factuel, pas de mélo ici ni de larmoiements, mais des faits, principalement des faits. Je n'ai pas eu le coeur serré quant au sort de ses proches car Génia raconte essentiellement les événements tels qu'ils se sont passés, assez froidement, sans chercher à nous tirer des larmes, mais juste pour nous rappeler que ce qui est arrivé peut se reproduire si on n'est pas vigilants.

Et puis à la fin quand-même une petite larme, quand c'est la vie qui gagne, car, que penser quand dans un lieu de torture et de mort on rencontre l'amour de sa vie ?

Merci aux Éditions Alisio et à Babelio Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir cette histoire.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Jeune fille déportée à Auchwitz avec sa mère, Génia fut affectée au bloc 10 où furent menées les odieuses expériences médicales pour stériliser les femmes juives.
Dans cet enfer, le moral à toute épreuve d'Aimé, jeune homme qui amène les rations, permet à Génia de tenir le coup et “de ne pas se jeter contre une clôture de barbelés pour en finir”.
Après la fin de la guerre, elle relate aussi les difficultés du retour à la vie d'avant après une telle épreuve. Elle souligne qu'avoir partagé sa vie avec Aimé, qui était à même de la comprendre puisqu'il était lui-aussi rescapé de cet enfer, a été tellement important.
Toute sa vie Génia a eu à coeur de faire preuve de solidarité, d'aider ceux qui en avaient besoin et après son retour de camp, elle n'a eu de cesse de livrer son témoignage aux jeunes générations pour que cela ne se reproduise plus jamais.
C'est un émouvant parcours de vie que je vous recommande chaudement de découvrir à travers ce livre.

Lien : https://www.luckysophie.com/..
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