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EAN : 978B08CF3KWL6
118 pages
Alisio (17/05/2022)
4.16/5   19 notes
Résumé :
Déportée en 1943 à Auschwitz, Génia est internée dans le bloc 10 des expérimentations. Elle a 19 ans.
Au plus profond de l’horreur survient cette rencontre inattendue et salvatrice avec Aimé, résistant communiste, arrivé par le convoi dit des « 45 000 » et affecté un temps au bloc 11. Ensemble, ils résistent.
Séparés lors de l’évacuation du camp et des marches de la mort qui les conduisent l’une à Ravensbrück, l’autre à Mauthausen, ils se retrouvent à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un témoignage en toute simplicité, sans fioritures et c'est ce qui le rend efficace et percutant.
Génia Oboeuf nous raconte sa vie avant d'être déportée puis l'enfer des camps et enfin le retour et le difficile retour à la vie civile.
Encore me direz-vous ?
Je vous répondrai, oui encore, mais...
Mais chaque témoignage a son importance et surtout, si des personnes vivent un même événement, chacun le vit différemment et apporte sa clé de lecture.
C'est qui fait la force d'un témoignage et que rend l'évènement unique.
Mais il est important que ces personnes qui ont vécu l'horreur et l'indicible parlent. D'ailleurs, les traumatismes du passé ont été tellement déroutants, que beaucoup de survivants de camps ne témoignent que bien des années après leur retour.
Mais il est important que la jeune génération, sache et comprenne l'importance du collectif, de l'éducation politique pour que cette horreur ne se reproduise pas.

Genia Oboeuf a été déportée à Auschwitz, au bloc 10, le bloc destiné aux expérimentations gynécologiques pratiquées par les soi-disant médecins d'Auschwitz. Genia faisait partie du groupe du Docteur Schuman. Par chance, elle a fait partie de celles qui n'ont subi que peu d'expositions aux rayons X, quand d'autres ont eu de graves effets indésirables ou encore des brûlures.

Qu'est-ce qui lui a permis de tenir, à Genia, qui découvre petit à petit la réalité des camps et du destin qui l'attend ?
L'amour aura, une fois de plus produit des miracles, malgré les interdictions.
Les hommes et les femmes sont séparés. Il leur est impossible de se parler et encore plus de s'embrasser.
Et pourtant, les sentiments sont plus forts que ces règles absurdes. Et Genai et Aimé les ont bravé à leurs risques et périls.
Mais ce sont bien des décennies d'amour et de bonheur qui auront triomphé.

Je remercie les éditions Alisio et Babelio qui m'ont envoyé ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée. Il s'agissait des épreuves non corrigées et il reste en effet quelques coquilles qui seront rectifiées.
Les nombreuses notes de bas de page m'ont paru nombreuses. Mais elles seront aux néophytes qui ne connaissent pas cette période (et, pour avoir eu l'occasion d'enseigner sur le sujet, ils sont nombreux) et leur permettront de mieux comprendre le contexte.
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À une heure où l'abstention atteint des sommets dans notre pays, où le RN obtient un nombre record de sièges à l'Assemblée Nationale, où les migrants sont si différemment traités selon leurs origines, il n'est pas lieu de se demander si l'on a trop lu de témoignages de déportés. Il n'y a jamais trop de témoignages pour avérer des horreurs permises par l'indifférence, le laisser-faire, l'obéissance aveugle, l'autoritarisme et la propagande.

Génia a été déportée à Auschwitz en 1943, mais ici c'est toute sa vie qu'elle raconte. Une mise en mots rendue possible par Vanina Brière et Arnaud Boulliguy qui l'ont convaincue de la nécessité de porter son histoire sur un support durable au-delà de ses interventions dans les écoles.

Tandis que sa voix s'éteint (Génia nous a quittés en 2021), la narration, elle, se fait au présent. L'effet est sans appel, on la croirait près de nous. Ses parents reprennent vie sous ses mots, son enfance politisée très tôt et toujours solidaire des plus nécessiteux, ses ballotages d'un pays à l'autre dans des conditions diverses, les séparations inévitables.

Jusqu'à l'effroyable bloc 10 à Auschwitz qui sera sa geôle pendant deux longues années. le bloc 10,c'est celui des expérimentations, un lieu à part dans lequel les médecins allemands rivalisent en atroces élucubrations pour atteindre l'efficacité requise par la système nazi en matière de stérilisation.

Contre toute attente, dans cet enfer sur Terre, Génia trouve non seulement la résistance humaine si souvent décrite par les survivants, mais, chose encore plus inattendue, elle y rencontre aussi Aimé qui sera l'amour de sa vie.

Difficile de dire à quel point leur parcours commun et individuel relève du miracle. Qu'ils aient pu en réchapper tous les deux, qu'ils aient pu avoir des enfants est peut-etre la source de l'optimisme confiant de Génia, alors que regardant la déliquescence de notre société elle voit la lumière dans le regard des futures générations.

Un beau message d'espoir comme de vigilance, dans un langage accessible à tout lecteur.
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J'aime énormément les témoignages sur les camps de concentration et sur cette période tragique de l'Histoire. Je remercie Babelio et les éditions Alisio pour cette lecture en avant-première.

Ce témoignage est un peu différent de ce que j'ai pu lire auparavant. Chose formidable, Génia Oboeuf est toujours en vie et a 96 ans, elle témoigne toujours dans les écoles et autres associations de déportés. Elle a passé avec son mari, toute sa vie à transmettre ce qu'il s'est passé à Auschwitz.
Génia Oboeuf, va nous raconter sa vie depuis sa naissance jusqu'à nos jours. Comment son père était déjà engagé, comment ils ont fuit la Pologne lorsqu'elle était enfant pour partir vivre à Bruxelles puis ensuite en France lors de l'invasion allemande.

L'emprisonnement de son père est le début de l'enfer pour sa famille. Sa mère et elle sont envoyées au camp d'Auschwitz. Elles seront au bloc 10, le fameux bloc où les femmes servaient de cobayes aux médecins SS lesquels pratiquaient des expériences gynécologiques. Heureusement pour Genia elle a été très peu touchée par ces expériences.
Elle reviendra bien sûr sur sa rencontre avec son futur mari Aimé, lui aussi déporté au camp.

Puis vient la libération et le retour sur Paris. Elle nous racontera les difficultés rencontrées après guerre, les nombreux sceptiques qui ne croyaient pas ce qu'ils avaient vécu, ceux qui leur disaient qu'en dehors des camps aussi on avait faim et qu'on avait dû manger des pommes de terre ! Et surtout les maladies qui persistent de nombreuses années après la libération, les problèmes de carences, les séquelles aussi des coups violents reçus.Les médecins qui ont dû mal à soigner les anciens déportés, car en plus des séquelles physiques il y a aussi beaucoup de séquelles psychologiques : comment vivre après avoir vu tant d'horreurs, après avoir vu sa famille décimée, exécutée de la pire des façons ? Elle nous explique que beaucoup d'anciens déportés se sont suicidés.

C'est un magnifique témoignage que celui de Génia Oboeuf que je vous conseille fortement de lire. Et si vous pensez "Encore un énième témoignage? Qu'apporte-il de plus que le s autres?" Je vous répondrais que chaque témoignage sur cette sale période est importante et celui-ci est fait avec justesse, simplicité.
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Je n'oublie pas le livre, Retour à Birkenau de Ginette Kolinka, où l'horreur reste la même, comme le livre témoignage de Primo Lévy, Si c'est un homme, ce passé si proche, glaçant l'échine de notre chair si fragile, mais le titre Aimer à Auschwitz laisse cet espoir d'un sentiment d'amour où la mort se diffuse comme un virus gangrenant votre âme l'emprisonnant dans l'enfer de Dante. Genia Oboeuf témoigne avec l'aide de Vanina Brière, sa rencontre avec l'amour d'une vie, devenant son mari Aimé, doux nom, symbolique de leur destin. Cette dernière âgée de 97 ans, veuve depuis 2004, demeure l'une des dernières à ne pas oublier ce qu'elle vécut dans ces camps de morts à Auschwitz et Birkenau pour décrire cette vie inhumaine, mais aussi cette solidarité mutuelle qui pour elle , n'a pas de mots.
La vie de ce couple est comme une bulle d'air dans une eau qui vous noie, cette mélasse de ces camps de la mort, de ces loups qui tuent, qui torturent, qui humilient, qui affament, qui traitent l'être humain comme une sous merde, l'homme est le prédateur pour l'homme. le début du livre est la présentation de ce couple, chacun vivant le tumulte d'une vie de famille engagée, d'entraide et de conviction. Tous deux sont dans cette mouvance communiste, Aimé activiste engagé, adhérent au parti communiste et Genia par son père, le suivant dans ces actes militants, il y a déjà une forme d'unité qui les rapproche, un destin se tisse malgré eux, cette attraction d'Aristophane. Et ils vont se retrouver dans ce camp de la mort, elle, dénoncée par un ami travaillant à la Gestapo, lui par son passé de vendeur de l'Humanité, surveillé et déporté.
Je ne vais pas trop parler de cette souffrance des camps, celle méprisante de cette brutalité animale, tuant, humiliant, rendant cobaye les prisonniers, et toutes les horreurs que je ne veux pas oublier. La rencontre de Genia et Aimé dans cet enfer est un miracle, lui faisant parti des 4500 et elle résidente du bloc 10, le lieu de diverses expériences du Docteur Schumann, celles de rendre stériles ces femmes par radiation. Tous deux vont sortir indemne de ce cauchemar, où séparé, Aimé lui fera passer un mot d'espoir « Tu verras, on s'en sortira ».
Petite anecdote qui a marqué mon attention, qui mesure l'ironie que Genia Oboeuf peut avoir sur cette époque absurde, lors de son trajet de Belgique, pour rejoindre Aimé à Paris, après leur libération, c'est qu'elle devait avoir un visa pour circuler, qu'elle n'avait pas, une liberté contrôlée, elle se pose cette exclamation sarcastique que sa famille et elle-même ont été envoyé vers la mort en train sans cette autorisation ! La mort n'a pas besoin de visa pour circuler.
De retour à la vie normale après leur libération, ils vont se retrouver pour s'aimer jusqu'à la mort d'Aimé en 2004, et elle continue de raconter son histoire pour qu'on n'oublie pas.
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Je remercie très sincèrement les editions Alesio et Babelio pour l'envoi de ce livre. Lu très rapidement car très bien écrit et très intéressant, j'ai essayé d'imaginer ce qu'a pu être la vie de Genia et Aimé au sein des camps de concentration. Comme chaque lecture sur la Shoah, je n'arrive pas à imaginer. Nous découvrons tout d'abord leur vie d'avant puis leur arrivée à Auschwitz, les moments terribles telles que les exécutions régulières, la faim, la saleté, les humiliations, la peur toujours la peur et enfin leur rencontre au sein du camp. Je m'attendais à ce que ce livre soit plus centré sur leur rencontre, leur relation mais comme le dit Genia, comment entretenir une relation amoureuse à Auschwitz, comment montrer ses sentiments dans un tel contexte.... Alors je pensais que nous en saurions plus à la fin du livre mais ce n'est pas forcément le cas. Même si j ai très bien ressenti l'amour qui les unissait.
Aimé était communiste et il a d'abord été envoyé des les camps pour son militantisme. Ainsi, la politique occupe une place importante dans ce livre. Quant à Genia, elle a occupé le bloc en charge des expériences médicales, effrayant ! Cette partie du livre est particulièrement intéressante. comment des médecins ont ils pu être bourreaux à ce point?
Ces deux là ont survécu à Auschwitz. Peut-être que leur amour les a aidés à survivre et à tenir le coup. C'est un récit bouleversant. Alors qu'Aimé ne souhaitait pas être mis en avant, Genia est allée à la rencontre de nombreux collégiens et lycéens pour témoigner encore et encore. Ce devait être un moment particulièrement émouvant que de l'écouter. Merci à elle, à lui.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Si nous, à l'époque, nous n'avions pas pris conscience, ensemble et individuellement, qu'il nous fallait résister ; si nous ne étions pas regroupés pour lutter contre les nazis, que se serait-il passé ?
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Les gens me semblent tellement futiles. Pour beaucoup, ils n’ont pas la moindre idée de ce que j’ai vécu. Ils me disent : « Eh bien, ça a dû être terrible, tu as dû avoir faim... » Avant d’ajouter illico : « Tu sais, nous aussi nous avons eu faim, nous avons été obligés de manger des pommes de terre ! » Je n’ose même pas leur répondre.
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Très bavarde et curieuse de tout, j’aime échanger avec ces femmes d’horizons si divers. Sauf avec les Polonaises car leur haine des Juifs transpire à chacune de leurs paroles. Elles ne sont pas très cultivées, et le poids écrasant de la religion empêche toute discussion, tant elles restent convaincues que les Juifs ont tué Jésus.
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Dans ma classe, à l’école de filles, nous sommes six juives parmi la trentaine d’élèves, dont certaines, arrivées très récemment, parlent encore mal le français. Mais cette situation ne pose problème à personne, l’antisémitisme n’existe pas.
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Dès ma prime enfance, je suis baignée dans cette France des lumières prônant l’émancipation des peuples, l’ouverture d’esprit ou l’athéisme.
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