Le Ruban

L'espoir est quelque chose qu'on fait naître.

Les pieds dans mes bottes, maître Kogure piétinait sur place. Comme j'avais des pieds nettement plus grands qu'elle, elle ressemblait à un enfant qui aurait emprunté les souliers de son père.
Mais elle était attendrissante ainsi.
Avec un foulard sur la tête, elle aurait fait un vrai petit chaperon rouge.

A ma grande surprise des bourgeons grossissaient déjà au bout des branches de cerisiers.
Quand je les regarde, j'ai toujours l'impression de voir des seins.
Ils ont la fraîcheur des mamelons d'une jeune fille à l'orée de l'âge adulte.

Quand il est sur mon épaule, je lui dis "Ruban, un bisou" et je tourne la tête sur le côté.
Et puis je tends les lèvres à la manière d'un bec d'oiseau.
Alors, Ruban me fait un bisou en posant son bec sur mes lèvres.

Ce soir là, Sumire m'avait appris le secret de l'âme. L'âme c'est un peu comme le daifuku à la fraise. Sans la fraise, ce n'est plus qu'un simple daifuku.

Si on vous dit de faire vos devoirs alors que vous alliez justement vous y mettre, ça vous agace, non ?

Il avait envie d'entrer de son plein gré dans son palais, a-t-elle murmuré, les yeux plissés.

Sans tarder, j’ai préparé des sandwichs au pain de mie fourré aux haricots azuki. Le pain de mie était déjà légèrement grillé et beurré. Nous le mangions tartiné d’une généreuse dose de haricots rouges au sucre préparés par maman pour l’occasion, avec des fruits au choix, banane, fraise ou quartiers de mandarine au sirop. C’était Sumire qui m’avait appris cette façon de manger la purée de haricots rouges, il y avait déjà longtemps de cela ; elle m’avait expliqué que, quand elle vivait à l’étranger, elle en mangeait en pensant au Japon. Il n’y avait pas de garden-party sans sandwichs à l’azuki. Moi aussi, j’adorais cela.

A cause d'une poignée de communistes, la vie de nombreux habitants de Berlin avait été saccagée. Un couple dont l'amour était sur le point d'éclore, séparé par un mur, avait été déchiré.

Je ne sais plus quand c'était, mais un jour un habitué a comparé la mousse de la bière servie par la patronne à son premier baiser.