L'ennuie avec les contes de fées, ce n'est pas qu'ils n'existent pas. C'est qu'ils existent, mais seulement pour certaines personnes.
Si, je l'aime, avais-je envie de répondre. De hurler. Je l'aime plus que tout. Plus que la danse. Plus que l'oxygène.
Croire à la malchance, ça revient à accepter que personne ne veille sur nous, qu'on ne peut ni accuser ni remercier personne. que Dieu n'existe pas.
[...] Ce qui s'est passé à Twin Lakes il y a cinq ans, ça tenait de la chasse aux sorcières. Un événement terrible s'est produit. Personne n'a compris comment il avait pu avoir lieu. Personne n'a voulu comprendre. Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien les gens se sont inventé une histoire. Ils ont créé un mythe de toutes pièces.
[...] Les Monstres de Brickhouse Lane.
Summer était tout pour nous. Nous étions entraîné par sa force. Une vraie tornade. Elle nous fesait perdre pied. Le monde tournait plus vite avec elle, elle éclipsait toutes les autres lumières.
Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression d’avoir avalé un papillon qui se débat dans ma gorge.
Avant de devenir les Monstres de Brickhouse Lane – avant que le pays tout entier, du Connecticut à la Californie, nous appelle ainsi, avant que des blogs publient des photos de nos visages, avant que plusieurs sites internet ne plantent parce qu'un trop grand nombre de visiteurs avaient entré nos noms dans les moteurs de recherches –, nous étions des filles quelconques, et nous n'étions que deux.
On l'aimait et on la détestait, elle nous comprenait et elle nous terrorisait.
Une fois encore, je lui ai pardonné. Je lui ai pardonné d'avoir raconté à tout le monde que j'étais amoureuse d'elle. Je lui ai pardonné de m'avoir volé mon plus grand secret, ma vérité la plus intime, l'amour que je lui portais, pour le tourner en ridicule.
C'était comme s'il y avait deux Summer. Ou plutôt comme si elle était une pièce. Et on ne savait jamais si on allait tomber sur le côté pile ou sur le côté face.
Je savais déjà à l'époque que mon père se trompait : les mots peuvent tuer de mille façons. Les mots sont des pièges sur lesquels on trébuche, des cordes auxquelles on se pend, des orages tourbillonnants qui déboussolent et conduisent sur le mauvais chemin.