Panic

Voilà sur quoi reposait Panic en réalité. Voilà à quoi tenait la véritable peur. On ne connaissait jamais vraiment les autres, pas complètement. On devait toujours se contenter de parier à l'aveugle.

Encore une leçon de Panic : les gens vous surprenaient. Ils vous mettaient sur le cul. C'était à peu près la seule chose sur laquelle on pouvait compter.

C'était un peu comme surprendre un top model en train de péter : étonnant et excitant.

Encore une leçon de Panic : les gens vous surprenaient. Ils vous mettaient sur le cul. C'était à peu près la seule chose sur laquelle on pouvait compter.

Le véritable courage, c’était de continuer à avancer, quoi qu’il advienne

La peur : voilà ce qui était au coeur de Panic.

Heather s'approcha d'elle et s'accroupit. Nat répétait depuis toujours qu'elle voulait devenir actrice, pourtant elle ne l'avait jamais prise au sérieux - pas assez, en tout cas, pour penser que Nathalie irait jusqu'au bout, qu'elle participerait à Panic. Heather se contenta de lui donner un petit coup d'épaule.

- Promets-moi une chose : quand tu seras riche et célèbre, n'oublie pas les cruchasses que tu fréquentais autrefois.

- Promis.

Une vague odeur de charbon flottait dans l'air.

- Et toi ? ajouta-t-elle. Qu'est-ce que tu aimerais faire, si tu gagnes ?

Heather secoua la tête. Elle aurait voulu répondre : "Courir jusqu'à l'explosion. Mettre des milliers de kilomètres entre Carp et moi. Abandonner la vielle Heather, la détruire." Au lieu de quoi, elle dit :

- J'irai sans doute quelque part. Avec soixante-sept mille dollars, on peut faire pas mal de pleins.

On pouvait plus facilement apprendre à faire sauter quelqu'un qu'acheter une foutue bière.

Quand on aime une personne, quand on tient à elle, on prend le bon et le mauvais. On ne s'arrête pas aux moments heureux, à la facilité. Tu comprends ?

Personne ne croyait à la fin de Panic.
Le jeu devait continuer.
Le jeu continuait toujours.