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Citations sur J'aimais mieux quand c'était toi (67)

C'est pareil pour un amour. Un jour on ne connaît pas un homme. Et le lendemain subitement, on le connaît. Subitement, en une seconde on le voit et on apprend son prénom, on découvre son visage et après il est trop tard pour oublier cela que l'on nomme -faire la connaissance- de quelqu'un. Défaire la connaissance est impossible.
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-Mais Paul qu’est ce qu’on va devenir ?
Il rit. Et je ris aussi. Cette question, je la lui posais si souvent après nos étreintes, nos retrouvailles, nos champagnes, nos fous rires, ces instants où la beauté de l’amour était une menace terrible.
-Je ne sais pas ce qu’on va devenir si on recommence, Nelly. Mais je sais ce qu’on va devenir si on se quitte.
-Ah oui ? Et qu’est ce qu’on va devenir ?
-Deux cons.

Je ris, encore. Un rire énervé, tendu, épuisé. Un rire heureux. Parce que c’est vrai. C’est cela que deviennent les amants désunis, les orgueilleux cuirassés, les apeurés, les protégés, c’est exactement cela qu’ils sont, deux cons, et ils portent cette malédiction comme un signe du destin, ils sont marqués au sceau de la fuite. Bannis et chassés. Coupables de renoncement. Je ris et c’est une fatigue immense que cet accord-là. Ce serment muet.

Je trébuche un peu en avançant vers Paul, je tombe presque dans ses bras et on tremble en se serrant si fort. Comme deux naufragés. Je tremble et je sens sa peau respirer contre la mienne et c’est un appel vital.
Je serre Paul si fort contre moi, et ce sont nos vraies retrouvailles. Celles qui disent que l’on va se garder, la vie n’en a pas fini avec nous. Et derrière lui, derrière son épaule d’homme, la lune n’est plus qu’un trait fin presque disparu, un trait comme une illusion, un souvenir de lune.
Le jour s’est levé.
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C’est tout.
C’est comme ça que s’est inscrite l’histoire. La grande histoire. H. Majuscule. Scène initiale. Serrer une main inconnue. Et dire « Enchantée ». Sans savoir.
Ce que cette main.
Ce qu’elle sera.
Comment elle m’appartiendra.
Où elle s’insinuera.
Enchantée.
Paul.
Nelly.
Nos deux mains déjà.
Fulgurant courant électrique.
Trop tard.
Paul.
Nelly.
C’est déjà commencé.
Enchantement.
C’est parti.
Ecrit quelque part.
………

La cérémonie se veut innocente et amicale, mais nul ne peut ignorer la tension permanente, l’émotion qui circule entre deux êtres qui vont oser.
Bientôt.
Dans une heure.
Une minute.
Un mois.
Bientôt
Être l’animal l’un de l’autre.
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Aller vers cet homme ça n'était pas chercher le sens de la vie. Mais vivre l'état extrême de la vie. Et oublier tout ce que je savais. Tout ce que nous savions tous deux, à nos âges. Ce que nous avions accumulé de désillusions, d'appréhensions et de faillites. Le besoin de se rejoindre plus fort que tout.
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On peut par des électrochocs effacer de la mémoire les mauvais souvenirs. Une taxidermie qui nous laisse l’apparence de la vie. Moi, je veux ce qui m’a blessée. Je veux garder la conscience du mal. Je veux garder mes réflexes. De survie. De méfiance. Comment jouer sans cela. ? Ma vie est faite de ces batailles, ces sentiments contraires, ces incohérences et ces refus. Je ne peux pas démêler ce qui m’envahit. Mais je peux au moins le jouer… Est-ce qu’on me laissera jouer encore ? Est-ce que vous pensez que cela est possible? Un pardon? Une grâce…
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Le théâtre est dangereux, c'est sa seule permanence, et sans danger la vie n'est qu'une vaste zone d'ennui. Les héros de Tchekhov font des tentatives de suicide ou des tentatives d'amour, pour sortir de l'ornière de la désillusion et de la lucidité. Aimer ou vouloir mourir, c'est bien la même chose. On veut être ailleurs.
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Mais comment font les autres ? Ceux qui sont assurés de ne jamais passer la nuit sur ce banc ? Ceux qui depuis des dizaines d’années en chapelet attendent de l’autre simplement ce qu’il peut donner ? Ils sont patients et vivent chichement selon une loi infaillible : avec le temps, à défaut de s’aimer, on s’attache. En récompense de tant de patience et de compromis, de tant d’efforts et de mansuétude, un jour lointain on est indispensable à l’autre sans l’avoir aimé jamais.
On accepte le second rôle.
Ce rabaissement.
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Subitement, en une seconde on le voit et on apprend son prénom, on découvre son visage et après il est trop tard pour oublier cela que l'on nomme "faire la connaissance" de quelqu'un. "Défaire la connaissance" est impossible.Et c'est là qu'elle prend toute sa place. La douleur. Elle s'installe sans qu'on s'en doute, au premier regard, et simplement elle attend son tour, elle a l'habitude.
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Et pourtant il suffit d'un petit rien. Un homme qui passe et leur mère n'est plus leur mère. Juste une femme qui hurle de douleur. Qui meurt sur scène. Et couche dans les gares. Anéantie comme ça par un homme croisé dans une soirée, c'est si vite arrivé, n'est-ce pas, la chute ?
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J'ai regardé le ciel encore, à croire que j'attendais que quelque chose en tombe.
Il était pâle, presque anonyme, et j'ai eu envie d'aimer quelqu'un. Cela a été une sensation furtive, comme un malaise passager.
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