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EAN : 9782246755616
299 pages
Grasset (06/01/2010)
3.18/5   505 notes
Résumé :
Une femme prépare un dîner aux chandelles pour fêter son anniversaire de mariage. Elle descend dans sa cave pour y chercher une bouteille de vin, qu'elle trouve enveloppée dans un papier journal dont elle lit distraitement les petites annonces. Soudain, sa vie bascule : elle remonte les escaliers, éteint le four, prend sa voiture, quitte tout. En chacun d'entre nous repose peut-être, tapie sous l'apparente quiétude quotidienne, la possibilité d'être un jour requis p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (108) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 505 notes
Le premier amourVéronique Olmi

Pour ses 25 ans de mariage, elle soigne la future fête , même si elle préfèrerait être à la place de son mari, travailler, lui faire la fleur de ne pas arriver trop tard pour mettre les pieds sous la table: enfin, bref, elle passe sa journée à préparer le logis douillet: bougies, draps de soie ( qui se déchireront la première fois où ils auront oublié de se couper les ongles de pied) musiques jazz puis la Callas pour l'étreinte assurée, guêpière sexy sous une robe en mousseline bleue, hauts talons qu'elle a bien l'intention de garder pendant l'amour, pour érotiser, l'épaule d'agneau dans le four .
Et un Pommard, enroulé dans une feuille de journal.
Une petite annonce.
Qu'elle lit.
« Emilie. Aix 1976. Rejoins-moi au plus vite. Dario. »
Elle sort, en guêpière, éteins four et bougies. Ses souvenirs se pressent sur l'autoroute : Dario, d'abord, son premier amour, adoré de toutes les filles, sa soeur, qui a un gêne en trop et qu'elle a essayé d'épauler, ses parents, chrétiens petit esprit, sa tante Suzanne, qui toute jeune a vu les voisins descendre, une valise à la main, en pleine nuit, parce qu'ils sont juifs. Suzanne ne comprend pas mais elle ressent la violence oppressante « que dans ce qu'elle ne comprenait pas, il y avait le pire ».

Emilie vole vers son premier amour, et se remémore en cours de route ses émois d'adolescente, ses rêves sans rapport avec les futilités de son père « je lui ai pas envoyé dire tu me connais la tête qu'il a fait t'aurais vu ça » et de sa mère « je crois quand même que je n'ai pas assez salé la blanquette, ne mets pas le pain à l'envers », le mépris des professeurs révulsés de constater l' ignorance de ces élèves incultes, le passé des années 50, et le rêve réalisé d'une relation rare, souveraine, cachée de tous, avec Dario. Son sourire.
Elle court, elle vole vers ce Dario, et prend le temps aussi de faire des rencontres, comme si elle avait besoin de grandir dans le souvenir ravivé de ce premier amour. Ses filles se proclamant arbitres de leur vie « comme si nous avions attendu leur naissance pour faire les camps et décider des règles. », prennent parti pour le père laissé sans explication le soir des 25 ans de mariage.
Au delà de l'histoire, extrêmement émouvante par sa vérité, j'ai aimé l'analyse des relations avec les parents, vraiment petits, avec sa soeur trisomique, à qui elle parle de Moshe Mike Brant, au grand dam des parents (comment, tu lui as dit qu'il était juif ? ), l'ouverture souvent faite sur le monde tel qu'il a été, et, bien sûr , ne nous mentons pas, l'histoire d'amour. (subtile)
Elle a peur tout de même, Emilie, d'aller revoir Dario, le passé rend le présent faux et irréel, de la même façon que la confrontation avec ses vieux parents, qui ont oublié les prénoms de ses filles mais se désolent qu'elle ne soient pas mariées révèle le fossé entre deux mondes « que je ne sois pas grand mère à mon âge, cela tardait, on prenait un sacré retard sur les convenances, on changeait de cap. On trahissait le clan en en enfreignant les règles les plus élémentaires. »

Livre entièrement subtil, dont chaque page recèle ces phrases qui marquent, sans pour autant être travaillées et tordues.
La vérité.
Découverte de Véronique Olmi, je vais continuer, à la lire, son écriture correspond à l'idée que je me fais de l'adolescence retrouvée, de sa persistance, de son authenticité.
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Voici une histoire qui dérange et j'aime ça. La vie d'une femme n'est jamais lisse, ce n'est qu'une apparence. Nous marchons et vivons sur une frontière entre notre quotidien qui lui peut se révéler bien lisse, travail, famille, enfants, mari et nos envies, notre brin de folie, nos souvenirs de jeunesse. L'écriture est sublime avec cette envie de liberté qui nous prend d'un coup et nous suivons Emilie dans son voyage. Elle part en voiture ce qui lui permet de se poser des questions sur son couple, ses enfants, son enfance, de faire le point sur sa vie sans amertume mais avec beaucoup de lucidité. Au terme de son voyage et après des retrouvailles avec sa soeur, sa fille ainée et son premier amour, Emilie retrouvera un certain équilibre et qui sait, pourra peut-être regagner son quotidien en se disant qu'elle est allée au bout de son rêve. Je sais que la deuxième partie du livre, les raisons de l'annonce, n'a pas convaincu certains lecteurs, moi si. C'est un arrêt brutal au rêve d'Emilie, nous ne sommes pas dans un conte de fée, mais dans une histoire bien actuelle de la vie d'une femme de 50 ans. Qui n'a pas essayé de savoir ce que devient son premier amour et retrouvé ses amis d'enfance me jette la première pierre.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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C'est le second livre de Véronique Olmi que je lis.
Ici, elle nous raconte le basculement de trois vies, celle d'Emilie le premier amour de Dario, à cause d'un journal et d'une bouteille de Pommard, celle de Giulietta parce que son mari devient amnésique et celle de Dario, le mari de Giulietta, homme très doux, très humain, qui observe sans juger, qui aime les gens et qui un jour décide de ne plus faire partie du monde des vivants dans sa tête parce qu'il a commis l'irréparable sans l'avoir voulu. Giulietta n'aura de cesse de savoir pourquoi et se faisant passer pour Dario, par l'intermédiaire d'un journal, elle va prendre contact avec Emilie pour qu'elle l'aide à ramener Dario à la vie, sans succès. Mais elles apprendront le pourquoi.
J'aime l'écriture de cette auteure, elle analyse avec finesse les sentiments de ses personnages.
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En découvrant ce titre, je m'attendais à une certaine légèreté. Des retrouvailles romantiques de deux anciens adolescents amoureux, à l'âge mûr. Il n'en est rien, ou tout au moins le ton du roman est très différent et rempli de sujets graves et sérieux. Ce roman est plein de surprises. le dénouement est assez inattendu. Un bon livre qui se lit facilement, avec gourmandise. Je ne connaissais pas Véronique Olmi et cette première rencontre avec l'auteur m'a séduite.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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* Un premier amour, premier amour, premier amour
Ne s'oublie jamais, s'oublie jamais , s'oublie jamais
Un premier amour on le cherche toujours
dans d'autres amours, toute sa vie on court après .....
(Isabelle Aubret)

Emilie largue tout un beau soir, et part en Italie rejoindre son premier amour qui a lancé "une bouteille à la mer" en l'occurrence un entrefilet dans un journal.

Ras le bol d'être la femme de ...., la mère de ..... Et dans tout ça qu'est-elle devenue ? Que sont devenus ses rêves d'adolescente ? Ses désirs ? Ses illusions ?

Etre mariée a 17 ans ne plus être Elle, mais devenir Nous .... pour chaque décision, chaque déplacement, chaque regard porté ....

Mariée a 17 ans, 3 enfants, un mari et elle s'est perdu dans une vie routinière faite d'obligations, de travail, de devoirs ; et s'est enlisée dans les habitudes en faisant tout ce qu'on attendait d'elle.

" La maternité toujours mariée à la culpabilité".

Le temps se distendant .... Votre âme plus vaste que votre vie et vous la tenez enfermée depuis trop longtemps.

Un livre bilan, sur la recherche de soi, ses réelles envies et ses désirs les plus profonds.

Un livre qui donne envie d'être libre enfin, de se dégager de toutes entraves.

Un livre nostalgique qui vous rend idéaliste l'espace d'un instant et vous emporte.

Lumineux et follement humain.

"Tu as été l'époque la plus belle
de ma vie. C'est pourquoi, non seule-
ment je ne pourrai jamais t'oublier,
mais même je t'aurai toujours constam-
ment dans la mémoire la plus pro-
fonde, comme une raison de vivre".
(Pier Paolo Pasolini)
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Citations et extraits (147) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi faut-il qu'un jour nous n'ayons plus sur nos enfants le pouvoir de la consolation ni celui du rêve ? Pourquoi leur apprend-on à se méfier des étrangers et pas des fiancés ? Ceux-là sont bien plus dangereux, qui n'ont pas besoin de les forcer à monter dans leur voiture pour les ravir au monde de leur mère. Pourquoi apprend-on à nos filles tant de gentillesse ? Pourquoi leur avais-je dit que c'était mal de faire de la peine aux autres, au lieu de leur dire de fuir au plus vite tous ceux qui brandiraient leur douleur comme un étendard avec lequel ils les étrangleraient tôt ou tard ?
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J'aurais voulu être une bonne nouvelle. J'aurais voulu être une accalmie. Un grand repos. J'aurais voulu être une seconde, celle où l'on sent le bonheur, la joie dans l'harmonie. et puis mourir. J'aurais voulu être le rire de deux personnes qui s'aiment. J'aurais voulu être le contre-ut. Le chef d'œuvre. L'idée géniale. Et renaître ailleurs.
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Nous avons marché un peu dans la pinède pour descendre à la plage. L'air s' accordait à mon émotion, j'avais la gorge sèche, le soleil passait entre les pins comme des lames fines qu'on aurait tirées du feu, la terre était recouverte de poussière et d'épines, de petits cailloux et de coquillages cassés, des parcelles de
Rochers que le temps avait fragmentés, et j'étais moi-même aussi faite d'éclats, de désordre et de chaud. J'étais dans mon corps et un peu au-dessus aussi, je me voyais clairement marcher avec Dario vers la crique, je savais ce qui allait nous arriver, j'avais conscience que bientôt je serais "ni tout à fait la même ni tout à fait une autre", et je souriais ä Dario, d'un sourire nouveau, plus tendre, presque amusé auquel il répondait en se mordant un peu les lèvres, c'était la première fois que je le voyais gêné.
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Tu as été l'époque la plus belle de ma vie. C'est pourquoi, non seulement je ne pourrai jamais t'oublier, mais même je t'aurai toujours constamment dans la mémoire la plus profonde, comme une raison de vie. PIER PAOLO PASOLINI.
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J'ai passé la frontière, qui n'en était plus une, et je regrettais un moment cette absence de solennité, j'aurais aimé que l'Italie m'accueille après m'avoir réellement acceptée, qu'un douanier me crie "Avanti!" en me désignant son pays d'une main ouverte.
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Vidéo de Véronique Olmi
Lecture de Véronique Olmi tiré du livre Figures d'écrivains, dirigé par Étienne de Montety.
Découvrez un portrait inédit de la littérature française. La visage, la plume et la voix de 70 grandes figures des lettres réunies pour un cadavre exquis historique.
Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/figures-decrivains-9782226436351
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Véronique Olmi

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