Elle parle sans contrainte, sans vraiment se rendre compte qu'elle est réveillée, en grande conversation, comme si elle continuait à parler dans un rêve, comme si son éternuement avait eu lieu en rêve.
Se reposer, c'était accueillir sans jugement tout ce qu'offrait le monde.
Les moments avant de s'endormir sont ceux où elle se sent le plus en vie, elle saute par-dessus les fragments de la journée, emportant au lit chaque instant, comme l'enfant y emporte livres de classe et crayons.
J'emportai Katharine Clifton dans le désert, là oû se trouve le livre commun du clair de lune. Dans le murmure des puits. Dans le palais des vents.
On ne trouve Dieu que dans le désert [...].
La bouche révèle le manque de confiance en soi, la suffisance, ou tout autre nuance de caractère. Pour lui, elle est ce qu'un visage a de plus complexe. Il n'est jamais sûr de ce qu'un oeil révèle. Mais il peut lire la façon dont la bouche peut s'assombrir jusqu'à la dureté, suggérer la tendresse. Il est aisé de se méprendre sur un oeil [...].
- [...] Il n'y a que les riches qui ne puissent pas s'offrir le luxe d'être malins. Ils sont compromis. Ils se sont laissé enfermer dans leurs privilèges depuis de longues années. Ils doivent protéger ce qui leur appartient. Personne n'est plus méchant que les riches. Tu peux me faire confiance. Ils doivent se conformer aux usages de leur monde civilisé de merde. Ils déclarent la guerre, ils ont leur honneur, ils ne peuvent pas partir.
Le désert ne pouvait être ni revendiqué ni possédé : c'était une pièce de drap emportée par les vents, que jamais les pierres n'avaient su retenir [...].
Une histoire d'amour, ce ne sont pas des êtres qui perdent leurs coeurs mais plutôt des êtres qui découvrent cet habitant acariâtre qui, lorsqu'on se heurte à lui, laisse à entendre que le corps ne saurait tromper qui que ce soit, ni quoi que ce soit : ni la sagesse du sommeil, ni l'habitude des courbettes. C'est une destruction de l'être et du passé.
Pleurer fait perdre plus d'énergie que toute autre activité.