Pleurer fait perdre plus d'énergie que toute autre activité.
Le désert ne pouvait être ni revendiqué ni possédé : c'était une pièce de drap emportée par les vents, que jamais les pierres n'avaient su retenir [...].
Les moments avant de s'endormir sont ceux où elle se sent le plus en vie, elle saute par-dessus les fragments de la journée, emportant au lit chaque instant, comme l'enfant y emporte livres de classe et crayons.
On ne trouve Dieu que dans le désert [...].
La bouche révèle le manque de confiance en soi, la suffisance, ou tout autre nuance de caractère. Pour lui, elle est ce qu'un visage a de plus complexe. Il n'est jamais sûr de ce qu'un oeil révèle. Mais il peut lire la façon dont la bouche peut s'assombrir jusqu'à la dureté, suggérer la tendresse. Il est aisé de se méprendre sur un oeil [...].
- [...] Il n'y a que les riches qui ne puissent pas s'offrir le luxe d'être malins. Ils sont compromis. Ils se sont laissé enfermer dans leurs privilèges depuis de longues années. Ils doivent protéger ce qui leur appartient. Personne n'est plus méchant que les riches. Tu peux me faire confiance. Ils doivent se conformer aux usages de leur monde civilisé de merde. Ils déclarent la guerre, ils ont leur honneur, ils ne peuvent pas partir.
Le désert ne pouvait être ni revendiqué, ni possédé : c'était une pièce de drap emportée par les vents, que jamais les pierres n'avaient su retenir, à laquelle on avait donné une centaine de noms éphémères
Une histoire d'amour, ce ne sont pas des êtres qui perdent leurs coeurs mais plutôt des êtres qui découvrent cet habitant acariâtre qui, lorsqu'on se heurte à lui, laisse à entendre que le corps ne saurait tromper qui que ce soit, ni quoi que ce soit : ni la sagesse du sommeil, ni l'habitude des courbettes. C'est une destruction de l'être et du passé.
Dans le Tassili, j'ai vu des gravures rupestres remontant à l'époque où, sur des barques en roseaux, les habitants du Sahara chassaient des chevaux marins. A Wadi Sura, j'ai vu dans des grottes des fresques représentant des nageurs.
Elle avait toujours voulu des mots.Elle les aimait, ils l'aidaient à grandir.Les mots lui donnaient lucidité, raison et forme.Moi qui croyais que les mots gauchissaient les émotions comme les bâtons dans l'eau.