Vera est un roman formidable et bien plus profond que la plupart des critiques et commentaires laissent entendre. le roman est lauréat du prix du premier roman français et en lice pour le prix belge Victor Rossel. Et pour cause. Les romans qui creusent véritablement la recherche d'identité et l'aliénation d'immigrants de la deuxième génération (
Vera) et de la première (ses parents) sont rarissimes. C'est un livre à ne pas sous-estimer, ni à lire trop vite. Quitte à relire pour se laisser imprégner par sa profondeur.
L'histoire de
Vera, le personnage principal, est passionnante, très bien recherchée et écrite à la première personne dans un langage élégant d'une simplicité traitre. Mais au delà de sa recherche à elle qui passe par le piège du fascisme (comme des jeunes après elle tomberont dans le piège d'autres -ismes...), ce sont les personnages de ses parents et de son fils, et surtout le regard de
Vera sur eux qui finissent par hanter le lecteur bien longtemps après. C'est dans la diversité de timbres de ces personnages, dans le jeu entre eux et leurs langues d'origine, de choix ou imposées qu'on touche le fond du roman et le fond du vécu de l'immigrant. Cet immigrant d'origine méprisée qui est condamné à rester une ombre dans le pays d'accueil, une ombre qui se cherche ou se sache, et qui souvent en meurt, par une mort physique sans laisser de trace (le père), par le mutisme (la mère et le fils) ou par la folie (le fils).
Lisez une analyse de
Vera: http://blogs.mediapart.fr/blog/helene-passtoors/141114/
vera-de-jean-pierre-orban-quand-les-hommes-ne-sont-plus-qu-ombres
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