Voilà un roman qui a tout d'un feel-good, d'une lecture qui fait du bien, qui réconforte, même si un peu trop too much que pour être réaliste.
Je ne vais pas pinailler, parce que dans le fond, ce genre de lecture n'est pas désagréable, de temps en temps.
Agathe Langley est née à la mauvaise époque : celle où les femmes avaient juste le droit de se taire, de ne pas être plus intelligente que les hommes (pour ne pas leur faire de l'ombre à ces pauvres chéris), à se marie, pondre des enfants et tenir leur maisonnée, en donnant des ordres aux domestiques si elles évoluaient dans le monde des gens avec du fric.
Hélas, Agathe aime la physique et les conversations qui ne sont pas futiles. de plus, elle a du mal à tenir sa langue et dit souvent tout haut ce qu'elle aurait dû se contenter de penser tout bas. Bref, elle est un anachronisme dans cette bonne société, surtout qu'elle aimerait étudier la physique en toute liberté et non en cachette.
Ce roman ne manque pas de bons sentiments, notamment avec ce voisin qui lui permet de rester une semaine, avec chaperon, chez lui, afin de lire des ouvrages de physique dans sa biblio.
Le défaut majeur du roman est le côté manichéen des personnages : les bons sont bons et les méchants sont mauvais comme pouvaient l'être les hommes de cette époque : pour eux, la place de la femme était au foyer (Landru, Petiot, non, pas de mauvais jeux de mots !!), elle n'est pas capable de réfléchir, d'être l'égale de l'homme en matière d'intelligence. Ce n'est pas dans leur programme cérébral que de voir des femmes arriver au niveau des mecs. Autant espérer qu'un chien puisse utiliser un ouvre-boîte…
Hélas, à cette époque, ce genre de pensée était la norme et on ne va pas se leurrer, de nos jours, certains voudraient nous renvoyer à nos casseroles. Les personnages "méchants" du roman étaient donc des purs produits de l'époque.
Par contre, tous les personnages du côté des Bons font plus anachroniques dans le tableau, surtout qu'il y en a beaucoup qui sont tolérants, compréhensifs,… C'est appréciable, mais ça fait un peu too much. Pourtant, j'ai adoré ces personnages gentils. Comme quoi, rien n'est inscrit.
Anybref, ce roman est bourré de bons sentiments et à tout d'un feel good qui fait du bien par où il passe, malgré ses petits défauts et son manichéisme. de temps en temps, on a besoin que les gentils gagnent et que l'on avance dans les droits des femmes, dans la manière qu'ont les hommes de percevoir l'autre sexe.
Une lecture détente qui m'a fait du bien, parce que le roman qui je vais lire ensuite est roman noir bien poisseux, où les méchants sont d'une autre trempe que ceux de ce gentil livre.
Maintenant, je vais descendre dans le Sud profond de l'Amérique, chez les racistes, xénophobes, assassins… Je vais regretter les gentils.
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