On sait que Versailles, sous couvert de parc, est un livre. Un livre de mille hectares où chaque statue, chaque fontaine, chaque perspective, chaque reflet sur l'eau du Grand Canal raconte la gloire du Roi-Soleil.
De certains livres on dirait qu'ils vous ont choisi.
Dès la première phrase, le coeur vous bat.
Vous entendez une voix vous dire : "Tu veux être mon ami ? "
C'est la voix du livre. Vous en pleureriez.
Vous avez trouvé quelqu'un et ce quelqu'un est un livre, quelqu'un pour vous protéger.
Il est des livres qui sont des bateaux.
Ou, si vous préférez, des grands frères.
Ils vous embarquent, ils vous prennent la main.
Ils vous aident à traverser cette mer cruelle et chahutée qu'est la jeunesse.
Ils vous rendent plus fort, juste assez fort pour atteindre l'autre rive.
Qui est votre vie.
S’il n’avait pas voulu le champagne, pourquoi le Créateur en aurait-il soufflé la recette à un moine, dom Pérignon ?
J’avoue la préférence pour La Tuéterie, aussi nommée Ferme Renard. [....]
Je vous recommande la visite, notamment le dessus du four à pain. Il paraît que le poète profitait de sa chaleur pour y « faire leur affaire » aux soubrettes plus ou moins consentantes. Légende ou vérité ? Si vous en avez le loisir, et l’intérêt, menez l’enquête !
Ils ont vingt ans, beaucoup de gaieté, peu de besoins et juste assez de revenus versés par leurs parents pour ne pas se soucier de trouver vite un emploi. Autant continuer d'improbables études avant de se faire emprisonner par la vie...
Honte sur moi, académicien donc cofabricant de dictionnaire, je n'ai appris que récemment le mot qui désigne l'habitant d'une ville : le gentilé. Comment appelle-t-on celui qui loge à Château-Thierry, ou, pour ce qui nous concerne : quel est le gentilé de Jean de La Fontaine ? Castelthéodoricien.
On imagine le rire du fabuliste ainsi lourdement affublé.
L’une des clefs se trouve peut-être dans l’inscription rédigée par La Fontaine lui-même pour le couvercle de sa tombe future :
Jean s’en alla comme il était venu
Mangea le fonds avec le revenu,
Tint les trésors choses peu nécessaires..
Quant à son temps, bien le sut dispenser,
Deux parts en fit, dont il soulait passer
L’une à dormir et l’autre à ne rien faire.
... Et c'est être innocent que d'être malheureux.
L'eau nous apprend la liberté. Mieux, elle nous en donne le courage. Vous pouvez être qui vous voulez, nous dit l'eau : héron, lion, grenouille, moucheron... Regardez-moi, prenez exemple : un jour, je suis glace ; le lendemain, nuée. Un jour, je tombe de haut : il pleut. Le lendemain, je suis au ciel, après m'être évaporée.
N'oublions pas la paresse, si chère amie de La Fontaine. Un cours d'eau, c'est la voie des taoïstes, un chemin qui avance tout seul. Quel plus doux rêve que celui de s'y laisser glisser ! Ah ! si la vie pouvait vous prendre en charge complète. Ah ! si la vie pouvait vivre pour vous !