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3,19

sur 133 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture émouvante... L'amour, la complicité précieuse entre un père et un fils... et la passion absolue pour les deux, de "raconter des histoires"... dans tous les sens du terme, du positif au plus ambigu;dans la vie de tous les jours....et bien sûr , le noble et prestigieux rôle de l'Ecrivain...

Après avoir prêté à un proche les deux livres sur le Mali d'Erik Orsenna,"Madame Bâ" et "Mali ô Mali" (que j'ai lus tout récemment avec enthousiasme),ce proche m'a fait la gentille surprise de m'offrir son dernier "roman", à forte résonance autobiographique, "L'Origine de nos amours"...

Un livre tour à tour, léger ,drôle, émouvant, profond sur les liens très forts entre Erik et son père. Il est également question de l'écriture, de son parcours d'écrivain, des histoires de famille, de ses parents, des origines cubaines des ancêtres, du choix de son "nom de littérature" [lié à Julien Gracq], et au centre de cette mosaïque personnelle et littéraire, le grand sujet de discussion entre le père et le fils : l'origine de nos amours ?!, Pourquoi cette malchance réciproque des amours ratés, manqués, mis en échec;
que cela soit pour le père comme pour le fils, ce qui enclenche le récit familial du père sur les ancêtres pour expliquer comme une sorte de fatalité, de "malédiction familiale"...qui pèse sur eux, et leurs relations aux femmes ...
Hormis l'origine de nos amours, il y a les mots, la littérature, le plaisir quasi maladif de raconter des histoires, encore et encore...Erik Orsenna narre parallèlement ses rencontres amicales, littéraires et son affection et admiration pour Julien Gracq...

Un "roman personnel", attachant, pétri de gaieté, de facéties, mais aussi de nostalgie, d'émotions d'enfance, de jeunesse, d'attachement filial exceptionnel... Sans omettre l'art de raconter des histoires, mensonges, vérités mêlées, incontournables !!

"-Pour un romancier, le mensonge est une obligation, non ? Ce serait la vérité la faute professionnelle. "(p. 212)

Je reste fascinée par la multiplicité des univers, des atmosphères que l'écrivain parvient à transcrire, faire partager à ses lecteurs !!!

Un vrai joli livre qui emporte, bouleverse, chavire, fait sourire !!

"Pourquoi ce père avait-il tellement besoin d'histoires ? Tellement besoin de les entendre ? Tellement besoin de les raconter ?
D'ordinaire, les hommes sont plutôt taiseux. Ils croient, les imbéciles, qu'ils n'ont pas de temps à perdre avec les "il était une fois". Et que dire, c'est s'épancher, et que les mots personnels sont comme les larmes: juste bonnes pour les femmes.
Pourquoi chez lui, cette passion du récit ?
L'héritage familial avait sa part. Lorsqu'on descend, comme vous savez, de tellement d'ancêtres latino-américains, on porte dans ses gènes le chromosome du narratif". (p. 238)
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Imaginez vous à la terrasse d'un restaurant, observant un couple détonnant : Erik Orsenna et son papa, sosie de Clark Gable...
Ne soyez pas hypocrite, vous tendez l'oreille pour savoir ce qui les emporte dans ces discussions enflammées, tendres et drôles. Oui vous les voyez s'agiter car aucun des deux ne veut céder...

Vous avez saisi, ils s'engagent dans l'affaire de leur vie :l'origine de leurs amours, car sur eux et eux seuls dans famille, pèse un fardeau : le gène des amours impossibles.

Erik Orsenna est un conteur c'est indéniable et dans ce livre il se livre avec tout l'amour qu'il a pour son papa.

De l'opportunité d'un divorce quasi simultané, va naître une complicité qui prend son temps, qui se joue du quotidien et de la vérité pour s'approcher, s'apprivoiser entre père et fils.
Leur caractère mutuel va donner en offrande de beaux moments de tendresse, de drôlerie et de faconde que seuls ceux qui sont toujours capables de s'émerveiller, de rire comme des enfants peuvent vivre.

C'est surement le livre le plus personnel de l'auteur et indubitablement le plus doux.

Si comme l'auteur le dit un écrivain est une catastrophe pour sa famille, car il se nourrit de tout sans vergogne, c'est aussi cette faculté de redonner la vie.

Je vais ouvrir mon panier (celui de la mémoire) pour un examen de bonheur et garder précieusement le tendre sourire que j'ai en refermant ce livre.
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Le père et le fils se retrouvent dans leur refuge de l'île de Bréhat pour soigner une «maladie» commune : ils ont divorcé en même temps de leurs épouses respectives, en 1975. L'occasion d'un dialogue père-fils sur l'origine de leurs amours et… de leur malédiction.
Grâce aux digressions qui sont la marque de fabrique d'Erik Orsenna et dont l'érudition et la curiosité régalent ses lecteurs de livre en livre, cette conversation va être l'occasion d'en apprendre davantage sur les ingénieurs qui ont fait la gloire de la France, sur le rôle des amants dans les jouets, sur le vocabulaire de la voile. Sans oublier la méthode de la pêche à pied qui prouve, une fois encore, que le père d'Erik est bien un héros. Cette méthode soigne les bleus à l'âme et consiste à ramasser dans un petit panier tous les petits trésors que l'on peut amasser au fil des jours. Quand au bout d'une semaine ou d'un mois, on renverse son panier, on comprend que «les collections de bonheurs minuscules permettent de traverser les passes difficiles».
«C'est ainsi que me revint, d'abord timide puis déployée, la joie de vivre, ce très étrange sourire intérieur.» Un moteur indispensable à l'écrivain, déjà nourri «de mots, de scènes, d'intrigues et de rebondissements» par toute sa famille.
On comprend certes que «dans cet univers mouvant où toutes les vérités sont possibles et se contredisent» il soit bien difficile de bâtir un amour stable, mais avec un égoïsme non dissimulé, on se réjouit de ces drames familiaux à répétition. Car ils nous offrent ces plaisirs de lecture presque jubilatoires lorsque l'auteur nous entraîne sur les pas d'une famille presque normale : «Double origine : le Bordelais et la Haute-Loire. Rien de particulier. Les mariages durent. Les naissances et les morts s'enchaînent. Rien à signaler. (…) Tout se gâte quand l'un de nos ancêtres de la branche bordelaise, tailleur de son état, décide de partir pour Cuba.»
Voici donc Augustìn Arnoult sur la petite île des Caraïbes au début du XIXe siècle. À la terrasse du café situé sur la place principale, il ne sait plus où donner de la tête – à tel point qu'il sera obligé de consulter pour des problèmes vertébraux – s'il veut détailler tous ces corps somptueux qui s'offrent à lui. Il est pourtant jeune marié et ne peut imaginer dans cette occupation qu'une déformation professionnelle, une sorte de prospection de nouveaux clients.
C'est du moins ce que le père tente, dans un premier temps, d'expliquer à son fils. Mais l'écrivain (et le lecteur !) veulent en savoir plus sur cette généalogie qui a conduit via le grand père cubain né en 1860 à cette malédiction du mariage instable.
Habilement, Erik Orsenna nous fait patienter avant de nous en dire plus. Car son père disparaît. C'est la recette qu'il trouve pour conjurer le sort.
Dans son appartement, Eric (on notera que tout au long du récit, ce sont les vrais noms et prénoms qui sont utilisés) trouvera, outre le dossier généalogique, des dossiers soigneusement annotés et malheureusement peu fournis aux noms de chacune de ses compagnes successives. Catherine, la mère de ses enfants, puis Isabelle dont il fait des voeux pour cette fois, « ce soit la bonne».
On l'aura compris, il ne s'agit pas ici d'un guide matrimonial, bien bien plutôt d'un bel hommage d'un fils à son père, ce héros qui aura tout tenté pour faire le bonheur de sa progéniture. Voilà donc l'origine de l'amour filial.
Et c'est tellement bien que ‘on se réjouit du livre qui sera consacré à sa mère et qui est quasiment annoncé dans les dernières pages.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Erik Orsenna est un très bon écrivain, il aurait pu se contenter de ce statut, ou de celui d'immortel, de n'être qu'au auteur érudit voir un peu soporifique… Mais non, il est tout l'inverse, charmant, affable, drôle.
Agaçant, me direz vous pour un homme qui réussit tout brillamment ?? Et justement, pas tout à fait car s'il y a bien un domaine dans lequel il n'excelle, c'est celui du mariage. Tout cet ouvrage « hommage » à son père (aujourd'hui disparu) est la possible explication de ses échecs, car père et fils subissent une malédiction. La malédiction de leur ancêtre cubain.
Voilà, à partir de là, le roman est un prétexte aux explications loufoques, aux stratagèmes, aux mensonges pour la bonne cause afin d'essayer de changer cette situation. C'est drôle, joyeux, souvent touchant et peut être qu'Erik Orsenna nous livre son récit le plus personnel. Je dis peut être, car qu'en est il vraiment entre la fiction et la réalité ??
Si je pouvais en discuter avec l'intéressé, ce serait très certainement, un autre très bon moment !!
En attendant, il reste celui de cette lecture.
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Avec sa verve habituelle et son humour pétillant, Eric Orsenna nous offre telles des confidences un morceau d'histoire de sa famille, les relations très proches avec son père avec lequel il partage, entre autres, leurs amours.
Un parcours léger, très agréable et qui ne se veut pas autre chose qu'une infime part d'autobiographie sous une couche pudique de malice.
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Je vole quelques dizaines de minutes à un début matinée initialement prévu studieux, pour finir ma lecture. J'ai commencé « L'origine de nos amours » dans le train la veille et la nuit qui a suivi mon retour tardif a conservé intact mon désir de terminer cette conversation entre le père et son fils. J'aime l'écriture de Erik Orsenna. Les phrases courtes. Les mots simples et choisis qui nous emmènent en douceur dans la profondeur des sentiments qu'ils expriment.
Faut-il croire à l'existence d'une génétique de l'amour et à son caractère héréditaire ? Nos histoires d'amour ne sont-elles que la conséquence fatale de celles de nos ancêtres et de circonstances particulières ?
Le père en tout cas l'aura vécu comme une malédiction dont il cherche à protéger son fils. Dans cette mise en perspective du temps, s'installe alors un vrai dialogue entre le père et le fils, dont l'essentiel est néanmoins fondé sur le mensonge. Je suis tantôt l'un et tantôt l'autre, dans chacun des lieux qui sont mon quotidien, alternativement dans le souvenir d'avoir été le fils de mon père et dans la réalité de ma relation avec mes trois garçons.
Je ressens un vrai bonheur à projeter dans ma propre vie une relation devenue adulte avec mes enfants. La mort précoce de mon père m'en a sans doute volé l'essentiel. J'espère que la vie sera plus généreuse avec ma descendance, mais qu'à aucun moment je ne leur donnerai l'impression d'instrumentaliser leur vie pour « réparer » la mienne.
Lien : http://tabourot.fr/lorigine-..
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Erik Orsenna écrit bien, très, très bien même, et en plus il a un coeur immense … Ce dernier roman porte un bien beau titre « l'origine de nos amours ». Cet écrivain aime la vie et l'exprime sans détours. Pourquoi ratons-nous nos amours, question cruciale, à laquelle l'auteur tente de répondre avec pour terres de coeur Cuba et la Bretagne. Ce roman est un livre très personnel, un dialogue entre E. Orsenna et son père, décédé il y a 3 ans, avec qui il a eu (enfin) une relation privilégiée et particulièrement autour du thème de l'amour. Un roman écrit très rapidement dont l'auteur avait besoin pour comprendre, se libérer et enfin oser assumer l'amour.
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Ma première lecture d'Erik Orsenna. le récit est fluide et très agréable. Ce roman autobiographique aborde sa relation avec son père et les similitudes avec leurs vies amoureuses. Un beau roman émouvant et très personnel.
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Quelle belle surprise que ce nouveau roman d'Erik Orsenna. J'avoue, j'avais quelques craintes en ce début de lecture. Ce monsieur De l'Académie Française, comme il est précisé sur la couverture, allait-il m'ennuyer, me perdre dans un trop grand essai de littérature? Et bien, ce fut tout le contraire. Erik Orsenna a la simplicité des Grands, un talent de conteur hors pair et une réelle intelligence du coeur, servie par une touche d'humour savamment dosée.
"L'origine de nos amours", c'est la drôle épopée d'un père et d'un fils qui vont se retrouver autour d'un sujet qui leur est commun: les échecs successifs de leur vie sentimentale. C'est en se rejoignant sur leurs difficultés qu'ils vont trouver un terrain d'entente fertile et apprendre à se connaître vraiment. Très vite, ce sont deux hommes qui se parlent, qui explorent. le lien de filiation semble presque aboli. Ces deux-là s'aiment comme des amis. C'est la première étape nécessaire avant de s'aimer comme un père et un fils. Chacun cherche à travers le regard et les récits de l'autre à trouver un sens à ce qu'ils appelleront très vite "leur malédiction familiale". Mais trouver la réponse n'est peut-être pas le but en soi, seule la quête compte puisqu'elle les réunit. Il y a beaucoup d'amour dans ce roman, jamais de mièvrerie et on en ressort léger et attendri. Je ne saurais dire si l'auteur mélange la fiction à sa réalité mais certains chapitres ont eu cet effet sur moi...Comme la découverte du nom de ma petite ville et un de ses illustres habitants, comme cette balade avec Julien Gracq dans une petite ville de Loire-Atlantique et enfin cette référence au transgénérationnel, domaine que j'affectionne...Je crois qu'on ne choisit pas un livre mais que c'est lui qui nous choisit...Alors, je ne saurais que vous recommander de vous laisser choisir par cet excellent roman.
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Erik et Claude.
Deux hommes, des femmes.
Un fils et son père.
Deux amoureux de l'amour.
Comme j'ai aimé me retrouver avec eux à la terrasse de la Flottille.
Leurs histoires habitent maintenant mon été.
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