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Critique de SAINT-JAMES



Servez-vous un verre de Springbank vingt-cinq ans d'âge. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil club, votre verre de ce single malt écossais à la superbe couleur or orangé dans une main, le Livre des âmes dans l'autre. Laissez-vous emporter par les arômes envoûtants de fruits exotiques, de cannelle et de noix de coco de ce whisky d'exception. Vous y êtes ? Alors ouvrez le roman de James Oswald à la première page…

Bienvenue à Edimbourg, population 492 000 habitants. Edimbourg et ses flics hantés, ses tueurs en série possédés, ses gangsters incestueux, ses pisse-copie véreux, ses psychiatres vaniteux, ses dealers, ces laissés-pour-compte. Car ce n'est pas à un séjour touristique charmant que James Oswald vous convie, mais bien à une immersion dans une ténébreuse affaire de meurtres. Vous allez plonger aux côtés de l'inspecteur de la Criminelle Anthony McLean de la police de la région du Lothian et des Marches Écossaises dans les bas-fonds de la capitale écossaise.
Tout est sombre et inquiétant dans l'Edimbourg que sillonne le héros de James Oswald au volant de son Alpha Roméo GTV de 1969.

Le Livre des âmes est un polar qui ravira les amateurs de thrillers. Tous les ingrédients y sont réunis, depuis la traditionnelle scène de crime jusqu'aux scènes d'actions les plus haletantes.

Mais le roman se démarque nettement des autres thrillers lorsque l'auteur opère un changement de cap pour plonger son récit dans un univers fantastique des plus inquiétant, une incursion réussie dans ce genre pour le moins casse-gueule, celui de Poe, de Lovecraft (le livre maudit) et du maître Stephen King, sans oublier l'héritage du roman gothique typiquement britannique (Radcliffe, Walpole, Maturin, - pour ne citer que les plus connus).

Car si le moteur du thriller est le doute et la paranoïa (« tout le monde est suspect »), il en va de même pour le genre fantastique, selon la célèbre définition formulée par le critique littéraire Tzvetan Todorov : « le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel. le fantastique occupe le temps de cette incertitude. » (Introduction à la littérature fantastique)

Et cela fonctionne à merveille.

Dès lors, James Oswald va jouer avec vos nerfs. le rythme va s'accélérant dans les cent dernières pages, à l'unisson des pulsations cardiaques de l'inspecteur McLean jusqu'au cliffhanger final.

Diabolique.

Extrait du chapitre 64 :

« En un ultime effort, il glissa une main dans sa poche et en sortit la bande de tissue arrachée à la robe de Kirsty. À peine capable de la serrer entre ses doigts, il réussit à empêcher le souffle des flammes de la lui arracher.
Kirsty était si belle dans cette robe qui ondulait autour de son corps lorsqu'elle dansait, les yeux brillants de joie.
En ce jour, tout ce qui restait de son passé défilait une dernière fois devant ses yeux. Une valse folle, jusqu'à ce que les flammes s'emparent de la bande de tissu et l'emportent.
Dans la fournaise, les larmes qui perlaient aux yeux de McLean séchaient avant d'avoir pu couler sur ses joues.
Même à la fin, il lui serait don interdit de pleurer ?
Vaincu, il se laissa tomber sur le sol et se prépara à mourir. »

Le Livre des âmes de James Oswald, traduit de l'anglais (Écosse) par Jean-Claude Mallé, éditions Bragelonne, collection Thriller, 17 février 2016.



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