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3,37

sur 182 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bienvenue dans une société où la place du sexe et de la nourriture sont inversés. Si le sexe est partout et, surtout, partagé socialement – pause masturbatoire entre collègues le midi, rapport sexuel quotidien en écoutant les informations à la radio à sept heures du matin -, la nourriture, elle, relève de l'intime et de la sphère privée. Dans les magasins, les denrées sont dissimulées derrière un rideau, qui délimite un espace strictement réservé aux adultes… Il faut avouer que l'univers mis en scène par Juliette Oury désarçonne quelque peu lorsque l'on entame la lecture de son roman.

Et puis très vite, les mots deviennent limpides, les phrases résonnent. Dans ce livre on ne mange pas, on baise. Pourquoi ? Eh bien, précisément, pour briser les tabous du sexe ! Dans cette histoire, l'inversion des rôles permet une véritable quête du désir, de l'affranchissement du regard des autres et surtout de devenir pleinement soi. C'est truculent !

Il en faut de l'audace et du talent pour mener à bien une telle dystopie. Juliette Oury réussit ici un vrai tour de force. Si l'on sait depuis longtemps les similitudes entre désir et appétit, entre nourriture et sexualité, avec un lien intrinsèque entre les deux, jamais je ne les avais vus ainsi mis en évidence. C'est brillament écrit, c'est percutant et ça permet de décaler son regard, d'observer notre rapport au sexe et à la nourriture sous un oeil totalement novateur.

Une pépite à mettre entre toutes les mains et une auteure à suivre !
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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Un coup de coeur pour ce roman profondément gourmand ! La couverture nous l'annonce : la sensualité de la Vénus de Botticelli est liée à la gourmandise et à cette alléchante pomme d'amour qu'elle serre contre elle.
Dans ce roman utopique (dystopique ?) la place du sexe et celle de la nourriture sont inversées … Comment est-ce possible me direz-vous ? Et bien, imaginez-vous en train de faire l'éloge de votre dernière réunion de travail, si réussie et si fructueuse, que vous avez terminé par une grande orgie.
Ceci est tout à fait habituel dans la société de Laetitia et Bertrand … En revanche, n'allez surtout pas dire que vous avez dégusté une excellente salade hier soir car vous en choqueriez plus d'un !
Mais Laetitia n'est pas épanouie et ne se satisfait plus des barres anaromatiques. Elle trouve sa vie terne et sans relief. « Laetitia voyait bien que son amoureux mettait un point d'honneur à suivre les recommandations officielles et qu'il baisait donc équilibré, ne s'autorisant que peu d'écarts. »
Critique sans y toucher de notre société si calibrée, normée, structurée par des normes innombrables ou simple liberté créatrice de l'autrice ? Chaque lecteur pourra se faire son idée …
En ce qui me concerne, c'est une autrice que je suivrai sans doute possible !
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Merveilleux premier roman que nous propose Juliette Oury !

Tellement plaisant de lire un livre qui secoue comme ça, on est plongé dans un univers totalement inversé avec notre monde actuel : le sexe est partout tandis que la nourriture, les repas relèvent de l'intimité, voir sont tabous.

J'ai adoré comment Juliette Oury a réussi (haut la main) ce défi. Au-delà de l'originalité du texte, tout est brillant, l'intrigue, les clichés et les critiques de notre société !

Laetitia et Bertrand sont en couple, ils couchent ensemble régulièrement sans jamais oublier le plaisir matinal (primordial d'après les bonnes moeurs de leur société), ils se nourrissent de barres anaromatiques et ne cuisinent plus…
Et Laëtitia veut retrouver la passion des débuts, les bons repas, la cuisine en amoureux… elle veut vivre et en a marre de ce monde où aucun débordement n'est toléré.

Je salue l'audace du sujet, les nombreux clins d'oeils (salle à baiser, fils de cuisinière) j'ai adoré relever toutes ces subtilités sans parler de la cuisine clandestine et attention à ne pas tarifer les repas ce serait un scandale !

Complètement dystopique mais fascinant à lire, j'ai été captivée du début à la fin !
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Un de mes gros coups de coeur de ce début d'année, Dès que sa bouche fut pleine est un récit original, riche et prenant. Sorte de dystopie inversant la nourriture et les relations sexuelles, le récit de Juliette Oury est mené de manière aussi intelligente que magnifique. Elle nous propose de suivre une jeune femme prisonnière d'une relation qui ne la satisfait pas, dans sa quête d'indépendance et dans sa découverte de son propre corps, de ses propres envies, de sa propre vie. Elle met ainsi en lumière le lien intrinsèque présent entre la nourriture et le désir au travers de ce parcours initiatique.

Le principe même du livre permet de soulever des questionnements importants quant au consentement, aux normes sociales, aux relations humaines et à notre image de nous-même. C'est une lecture curieuse, qui désarçonne et perturbe par moments. Elle est réalisée avec grand talent. La plume est fluide, douce, les descriptions sont riches et imagées. Les moments culinaires sont tellement bien travaillés qu'ils paraissent plus intimes que les relations charnelles.

J'ai absolument adoré ! La construction de l'intrigue est intelligente, le remplacement des termes tels que « salle à manger » en « salle à ba*ser », « brigade des moeurs » en « brigade des mets » et même « travailleuse du s*xe » en « travailleuse de la bouche »… toutes les expressions étaient exquises (je ne suis pas sûre d'avoir le droit d'écrire tout ça directement ici). À garder à l'esprit que le livre est (évidemment) très graphique et explicite, et donc, à ne pas mettre entre toutes les mains.
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Dystopie dans laquelle le rapport des humains avec le sexe et celui avec la nourriture ont été inversés, le premier est devenu un rapport normal, on sexe matin, midi et soir, avec la personne qui partage notre vie, nos amis, nos collègues… La seconde en revanche est devenue complètement taboue, intime et normalisée avec des injonctions à ne pas dévier de ce qui se mange et de ce qui ne se mange pas.
L'autrice arrive, avec une justesse troublante, à nous faire perdre nos repères entre les deux plaisirs.
Le lien entre désir est appétit est évident quand on y pense, les deux sont des pulsions de vie. Mais l'intelligence d'avoir écrit cet inversement rend encore plus flagrant l'idiotie et l'hypocrisie que représente notre rapport au sexe (et, par là aussi, la violence de ces inhibitions).
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C'est un roman très original basé sur une idée percutante : un futur dystopique où l'amour se pratique quotidiennement entre amants, collègues et amis mais ou le fait de déguster ou de cuisiner des plats est frappé d'interdit.

Sur ce postulat, l'autrice nous fignole un très joli conte initiatique sur la découverte de soi et finalement l'émancipation de la jeune héroïne.

L'écriture est sublime notamment sur les moments culinaires qui en deviennent "jouissifs" (je ne regarderais plus jamais une figue de la même manière).

C'est une lecture rafraichissante qui se déguste comme un très bon verre de vin blanc , je recommande particulièrement cette lecture en ces temps de rentrée moroses.
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