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4,1

sur 650 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ovidie est en grève depuis 4 ans, l'occasion d'un bilan et de crier. le besoin de tout mettre sur la table pour voir s'il est possible d'en tirer quelque chose, s'il est possible de redémarrer… pour aller où ?

Ovidie est en grève du sexe avec les hommes, donc.

Constat d'une grosse déception avec le sexe avec les hommes. Jeu de dupes dans une société patriarcale co-entretenu tant par les hommes (au mieux incompétents et au pire abuseurs (voir pire encore)) que par des femmes atteintes d'un syndrome de Stockholm.

Une triste chair portée par une grosse colère qui vise juste et s'apaise au fil du livre pour arriver à une fin très touchante.

Oui… hélas !

Un essai qu'on ne peut refermer sans se poser la question (quelque genre ou sexe que l'on soit). Et moi ?
… et fuir la absolument la réponse : non, moi, jamais !
Lien : https://www.noid.ch/la-chair..
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Il y a 4 ans, Ovidie a décidé d'arrêter le sexe avec les hommes.

Plus de mensonge, plus de simulation, plus de consentement optionnel, plus de réduction à sa corporéité, plus d'innombrables heures à se préparer pour ces hommes. Stop. Finito. Closed. La salle de jeu est fermée.

Et pour cause, ce n'est pas un jeu.

Dans ce texte duquel débordent colère, énervement, désarroi, Ovidie aborde une problématique plus profonde, plus ancrée : celle du patriarcat et de la domination masculine. Celle qui réduit les femmes à des bonnes meufs, désirables, baisables. Celle qui autorise les hommes à se servir et à prendre. Celle qui justifie leur égoïsme.

Alors comme dans tous les textes féministes, il y a certaines choses qui me parlent et d'autres moins. Mais dans ce texte, Ovidie a le mérite de parler vrai, de parler d'elle, et de son ressenti. Elle écaille le vernis de cette société oú l'homme est roi, elle décroche nos oeillères et souffle sur le brouillard. A nous, lectrices et lecteurs, d'y tirer un enseignement et de le propager.
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Moi j'aime bien quand ça grince. Et avec Ovidie, je suis servie. Si vous pensez que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, passez votre chemin !

Ce que j'aime dans cette analyse c'est que tous les hétérosexuels en prennent pour leur grade: les femmes , parce qu'elles se laissent dominer et influencer, afin de maintenir leur « baisabilité »; en effet pourquoi se torture-t-on dans nos séances d'épilation ou nos régimes alimentaires si ce n'est pour plaire à tout prix, et se faire apprécier des hommes.

Les hommes aussi, qui ne pensent qu'à eux, qui sont en conquête de nouveaux territoires (vierges), en quête de trophées…

Elle est fâchée, Ovidie, mais tout sonne assez juste dans ses propos, même si je pense aussi qu'elle est triste hélas.

Ce texte est annoncé comme un exutoire personnel de la narratrice. Il est grandement féministe, alarmant pour nous toutes car on s'observe dans le miroir, et drôle, parce que c'est sans tabou, qu'elle dit ce qu'elle pense, et que ça fait du bien. Allez-y.
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Quand la chair nourrit un roman court et percutant…
Pudiques, hommes sans esprit critique, femmes sans questions, passez votre chemin car ce livre frappe fort, souvent juste me semble-t-il, mais c'est aussi seulement un avis très personnel assis sur une expérience choisie, celle de l'abstinence sexuelle.
Ovidie a décidé d'arrêter le sexe avec les hommes et son livre nous explique pourquoi. Reprenant les griefs les plus connus reprochés aux hommes, elle ne s'interroge pas sur le patriarcat même s'il sous-tend le propos, mais surtout sur ce que représente le sexe chez les hétérosexuels et la priorité donnée au plaisir masculin.
Souvent très cru, le discours de la femme presque quinquagénaire se base sur sa propre expérience mais aussi sur toutes les recherches et tous les documentaires qui l'ont nourrie. C'est souvent rageur, parfois caricatural et c'est cela qui freine dans la compréhension pleine et entière de ce qui nous est démontré. Car oui, si l'on est femme, on est obligé de reconnaître qu'il y a du vrai même chez les couples les plus respectueux. La question qui vient sans arrêt à l'esprit est celle-ci : que se passerait-il si la femme disait non chaque fois qu'elle disait oui pour faire plaisir, pour ne pas vexer, parce qu'elle n'a pas eu le temps de le dire (oui, quand on dort, ce n'est pas toujours facile…), etc.
le livre est violent car il est fait d'attaques, contre tous les hommes bien sûr, qui à un moment ou à un autre mélangent sexe et virilité, contre les femmes qui par manque de courage ne se mettent pas en face de celui qui se met en position d'agresseur, contre les laboratoires qui découvrent le Viagra mais ne mettent pas les moyens pour trouver comment guérir certaines maladies comme l'endométriose, et d'autres que je vous laisse découvrir.
Ce livre est très fort émotionnellement car l'autrice ne se cache pas, exprime sa vérité et les souffrances liées à sa vie familiale ; il est écrit avec la plume de la constatation et non celle de la revendication.
Je sais qu'il y a des hommes qui lisent cette littérature féministe, féminine, pour apprendre de l'autre sexe. C'est toujours une grande considération que j'ai pour eux, même si je sais hélas, que ce ne sont pas ceux qui devraient se remettre en question qui le font. Mesdames, ce n'est qu'un petit courage que de laisser traîner ce livre dans la maison…
Je remercie #NetGalleyFrance et la maison d'édition Julliard pour m'avoir permis quelques heures de réflexion très pertinentes avec #Lachairesttristehélas.

Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Si vous avez lu King Kong Theory de Virginie Despentes, je pense que ce livre peut vous plaire. La même colère transpire dans les mots de Ovidie.

Ce texte, c'est un coup de gueule. Elle le dit elle-même, c'est un « exutoire, un texte cathartique en écriture automatique, un discours de colère et de désespoir, où l'affect amorce la réflexion ».
Elle ne prétend pas convaincre qui que ce soit, elle se livre et énonce sa vérité. C'est un texte intime et personnel. C'est pour cela que certains mots ont fait écho en moi et pas d'autres.

Ovidie décide de parler des raisons pour lesquelles elle a arrêté d'avoir des relations se*uelles avec les hommes.
Elle ne nous donne aucune leçon de féminisme mais prends ses lecteur.ices pour confident.es en se dévoilant complètement. Il n'y a pas de faux semblants, il n'y a qu'elle. Elle est authentique, honnête et nous donne son point de vue sur cette décision.

Ovidie est inspirante. Tout est sincère et c'est ce qui rend ce texte si réussi. On aime ou pas mais elle ne ment pas. Elle a le courage de se regarder en face et d'affronter ses cauchemars, ses doutes et ses envies. Elle n'est pas sûre de tout et c'est comme ça mais elle essaie.
Ce livre, je l'ai perçu comme un journal intime dans lequel on déverse absolument tout ce que l'on ressent. Sans réfléchir, comme un besoin, de manière spontanée. 💪

Alors si vous aimez les thèmes évoqués par l'autrice, découvrez ce texte. Il est court et percutant !

*

« Je fantasme une société plus égalitaire, où les individus vivraient et travailleraient ensemble d'égal à égal et qui ouvrirait la voie à des relations d'un type nouveau, fondées sur l'affection mutuelle et non plus entachées par des questions de propriété, de possession, de valeur, de prix et d'échange »

« Il y a des âmes trop fragiles pour affronter la cruauté du monde, il en faisait partie »

*
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4 ans d'abstinence, c'est la décision d'Ovidie. Ce court ouvrage rend compte du parcours d'une femme dont la sexualité est devenue l'objet d'un combat féministe mais aussi l'expression d'une immense colère.
« Il (Ce texte) est tout ce que je ne peux dire, tout ce que je m'interdis de verbaliser de peur que mes mots dépassent ma pensée.
Il est une violence qu'on finit par regretter, mais par laquelle il faut passer pour trouver l'apaisement.
Ce texte est la fureur qui m'embrase et me consume. »
Malgré sa soif d'aimer et d'être aimée, elle conclut que l'amour physique se résume souvent à des rapports de soumission aux besoins masculins qu'elle ne supporte plus. Un texte militant auquel je n'ai pas toujours adhéré mais qui a le mérite de faire réfléchir et de prendre du recul.
« J'aurais souhaité exister plus tôt par et pour moi-même, sans être parasitée par ce flot d'injonctions. Maintenant que j'ouvre grand les yeux, je comprends enfin à quel point j'ai été prisonnière d'un syndrome de Stockholm à grande échelle, d'un monde insensé où on ne peut s'empêcher de désirer l'oppresseur et de lui rester éternellement subordonnés. »
La sincérité du passage sur l'amour d'un frère disparu m'a touchée, il donne une portée personnelle à cet écrit.
Publié dans la collection Fauteuse de trouble dirigée par Vanessa Spingora, dont j'avais beaucoup aimé le consentement.
Merci à Netgalley et aux éditions Julliard pour cette lecture.
#Lachairesttristehélas
#NetGalleyFrance
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«En cautionnant le fait que notre identité se définisse essentiellement par notre fonction décorative et notre capacité à faire bander – puisque nous faisons de notre corps notre capital – nous acceptons de nous recouvrir de toutes ces couches d'oppression, de plonger la tête la première dans la servitude en nous infligeant douleurs et meurtrissures».

Ce véritable manifeste d'Ovidie analyse un des domaines de la violence sociale instituée dont les femmes sont victimes et qui, même dénoncée à de multiples reprises et explicitée, perdure : l'objectivation et la mise à disposition du corps de la femme et l'injonction de conformité à un idéal physique (changeant mais toujours inaccessible !) établi par les hommes.
La quête de cette belle image de soi produit une dynamique de rivalité entre femmes, et cette organisation perpétuée de la concurrence entre les femmes constitue un ressort efficace de notre société patriarcale. Les hommes sont beaucoup plus solidaires entre eux. Les jeunes filles et les femmes sont des corps «à disposition» des hommes (même si cela reste souvent symbolique, comme Ovidie le constate dans le monde du travail, «la promesse d'un rapport qui ne sera jamais consommé») et doivent rester le plus désirables possible. On les somme de faire passer le paraître avant tout le reste, études, projets, action sur le monde. Ovidie remarque qu'elle n'a jamais autant travaillé que depuis qu'elle a renoncé au sexe et à la «dictature de la séduction».
Il y a une logique oppressive et humiliante dans la volonté de construction d'un narcissisme féminin anxieux et toujours insatisfaisant. Une volonté de contrôler les femmes qui est idéologiquement insupportable. Et la mythologie misogyne fait des femmes des êtres frivoles et narcissiques…

Ovidie ne se contente pas de dresser ce constat amer : les relations hétérosexuelles sont une servitude pour les femmes, doublée d'un marchandage vénal qui profite aux hommes plus qu'aux femmes ; bref, un marché de dupes pour ces dernières. Ou de remettre en question «ce sur quoi se fonde la société : des millénaires de domination masculine et d'amants autocentrés».
Elle essaie aussi, avec beaucoup d'honnêteté et de lucidité, de débusquer et dévoiler ses regrets, ses torts passés, ses envies et ses espoirs pour l'avenir, ses frustrations de l'absence de contacts physiques, et ses failles pour finir.
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Je n'ai pas lu ce livre, émouvant, comme un document militant féministe, même si tous les hommes peuvent y recevoir quelques flèches pertinentes.
Je l'ai lu comme le cri de rage et de douleur d'une femme assumant lucidement tous ses choix, passsés et présent, et ses déceptions.
Je l'ai lu comme un appel au secours pour la recherche d'un équilibre et de l'amour. Elle croit avoir la considération et l'amitié. Elle voudrait plus.

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Ovidie fait le point sur les conséquences de sa "grève du sexe" motivée par une frustration fréquente quant à son propre plaisir. Et le panorama qui s'offre à elle dit beaucoup de notre société. Invisibilité, difficulté à revenir à un "soi" qui peine à exister, mais aussi sérénité, soulagement et gains économiques suite à l'abandon des efforts de séduction ( ce qu'une femme doit à son corps, son apparence, son comportement pour rester dans la norme, rester désirable sexuellement).

Deux heures trente cinq d'écoute d'une réflexion personnelle et d'une expertise sur le sexe, sans périphrases ni circonvolutions qui interroge la norme hétéro, le plaisir féminin dans cette relation, puis par extension, le couple hétérosexuel, la femme dans la société, et les conséquences d'un retrait de ce schéma.

Chapitre après chapitre, sur un ton assez monocorde, mais néanmoins sensible, Ovidie évoque une société où la femme non désirable sexuellement perd de sa valeur. C'est une prise de conscience teintée de colère, mais un constat néanmoins assez ordinaire, selon moi, pour toutes celles, éduquées pour une vie hétérosexuelle et ne l'ayant pas remise en question, qui se retrouvent pour une raison ou une autre sans l'avoir choisi, considérées peu ou pas désirables : handicapée, grosse, racisée, âgée, malade... Les raisons ne manquent pas des grèves de sexe, involontaires celles-là, qui mènent aux mêmes conséquences, aux mêmes ressentis, aux mêmes constats.

Docteure en Sciences Humaines, réalisatrice, autrice, journaliste, Ovidie anticipe les critiques et revient notamment sur son image publique sans cesse caricaturée, figée sur quelques rôles de jeunesse dans le cinéma porno qui lui sont systématiquement renvoyées pour interroger sa légitimité, à chacune de ses réalisation.
Elle se dit toujours désireuse d'une relation hétérosexuelle mais loin de toute domination et dans l'égalité et la confiance.
Car de son point de vue, les hommes sont également enfermés dans ce système (l'évocation de son frère est poignante).

Ce texte puissant, sans tabou, est critique et radical.
Il peut choquer.
Il peut aussi aider à se remettre en question.

Il peut surtout constituer un inventaire tout à fait parlant de ce que vivent nombre de personnes, et donner des pistes pour avancer individuellement et collectivement, pour construire des relations entre êtres humains dont la domination n'est pas le socle.

Merci à NetGalley et Audiolib pour cette écoute.
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Je ressors de la lecture de ce texte avec un sentiment ambivalent. Premièrement, quelle tristesse suinte des mots d'Ovidie, mais aussi quelle colère ! A tel point que les lire m'a parfois été difficile, car au-delà de ne pas totalement me retrouver dans ceux-ci, j'avais l'impression de lire un manifeste. J'étais déroutée, mais malgré tout j'ai continué, poussée par l'intérêt de la quête plus profonde de l'autrice.

Et puis la nuance vient, toujours avec un sentiment d'écoeurement et de colère, mais elle vient. Et elle marque, elle parle. Ce livre, énormément de femmes s'y retrouveront. Pas seulement parce que le sexe avec les hommes nous a toutes déçues à un moment ou un autre.
Je m'y suis retrouvée dans la partie sur la quête de soi en dehors du cercle patriarcal, de la relation à l'autre, de ce que l'on doit renvoyer. Je m'y suis retrouvée dans la partie traumatique également.

Ce livre parlera aux femmes, mais aussi aux hommes. Il est d'une sincérité désarmante, car d'une colère sincère envers la société patriarcale qui s'impose jusque dans nos lits. Alors oui, il peut paraitre brutal, notamment pour ceux qui ne se sont jamais posés de questions sur le rapport sexe/patriarcat. Mais la sincérité d'Ovidie m'a touchée, j'ai eu envie de lui serrer précautionneusement la main en lui disant que nous allions arriver à être de nouveau des femmes, un jour. Même si c'est difficile.

Bravo à l'autrice pour nous nous avoir partagé sa quête, quel courage !
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