Quand la chair nourrit un roman court et percutant…
Pudiques, hommes sans esprit critique, femmes sans questions, passez votre chemin car ce livre frappe fort, souvent juste me semble-t-il, mais c'est aussi seulement un avis très personnel assis sur une expérience choisie, celle de l'abstinence sexuelle.
Ovidie a décidé d'arrêter le sexe avec les hommes et son livre nous explique pourquoi. Reprenant les griefs les plus connus reprochés aux hommes, elle ne s'interroge pas sur le patriarcat même s'il sous-tend le propos, mais surtout sur ce que représente le sexe chez les hétérosexuels et la priorité donnée au plaisir masculin.
Souvent très cru, le discours de la femme presque quinquagénaire se base sur sa propre expérience mais aussi sur toutes les recherches et tous les documentaires qui l'ont nourrie. C'est souvent rageur, parfois caricatural et c'est cela qui freine dans la compréhension pleine et entière de ce qui nous est démontré. Car oui, si l'on est femme, on est obligé de reconnaître qu'il y a du vrai même chez les couples les plus respectueux. La question qui vient sans arrêt à l'esprit est celle-ci : que se passerait-il si la femme disait non chaque fois qu'elle disait oui pour faire plaisir, pour ne pas vexer, parce qu'elle n'a pas eu le temps de le dire (oui, quand on dort, ce n'est pas toujours facile…), etc.
le livre est violent car il est fait d'attaques, contre tous les hommes bien sûr, qui à un moment ou à un autre mélangent sexe et virilité, contre les femmes qui par manque de courage ne se mettent pas en face de celui qui se met en position d'agresseur, contre les laboratoires qui découvrent le Viagra mais ne mettent pas les moyens pour trouver comment guérir certaines maladies comme l'endométriose, et d'autres que je vous laisse découvrir.
Ce livre est très fort émotionnellement car l'autrice ne se cache pas, exprime sa vérité et les souffrances liées à sa vie familiale ; il est écrit avec la plume de la constatation et non celle de la revendication.
Je sais qu'il y a des hommes qui lisent cette littérature féministe, féminine, pour apprendre de l'autre sexe. C'est toujours une grande considération que j'ai pour eux, même si je sais hélas, que ce ne sont pas ceux qui devraient se remettre en question qui le font. Mesdames, ce n'est qu'un petit courage que de laisser traîner ce livre dans la maison…
Je remercie #NetGalleyFrance et la maison d'édition Julliard pour m'avoir permis quelques heures de réflexion très pertinentes avec #
Lachairesttristehélas.
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