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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel plaisir de parcourir pendant un moment le chemin que nous trace un nouvel auteur apparu dans notre bibliothèque! Quand cette nouveauté de personnages, d'intrigues et d'histoires se pare et se déploie dans un lieu qu'on vient de croiser, dans un espace qu'on veut découvrir encore plus, le bonheur est d'autant plus affirmé. Voilà ce que m'a permis la lecture récente de ce polar cubain. On y perçoit la ville de la Havane d'une façon beaucoup plus riche que ce que m'aura permis le court séjour que j'y ai fait il y a quelques semaines. Mais, il est toujours agréable de croiser au fil des pages des places, des lieux, des artères qui font images en accord avec notre mémoire. Mario Conde, ex-policier devenu revendeur de livres et, à l'occasion, enquêteur privé, approche avec difficulté la soixantaine. Il parcourt les rues et ruelles de la Havane. Il cherche, comme la plupart de ses amis havanais, une manoeuvre sinon une manigance pour se maintenir et éviter les ennuis. Puis, un ancien collègue se présente à lui et lui demande de dénouer une affaire où se croisent l'histoire, le marché de l'art, les bidonvilles et des milieux louches. Conde et son groupe d'amis plongent dans cette enquête armés de caféine et de bouteilles de rhum dans la cité de la Havane où une surprenante richesse côtoie parfois la misère.
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« La transparence du temps » est le dernier livre de la saga Mario Conde et bien que je n'aie pas lu les précédents, je n'ai eu aucun problème à tout comprendre, seulement quelques difficultés par moments à situer les nombreux personnages du roman, surtout les hommes. L'histoire est la suivante : Mario Conde, ancien inspecteur de la police criminelle de la Havane, est sur le point d'avoir soixante ans. Plus en crise avec lui-même et plus sceptique que jamais avec sa ville et son pays, il reçoit une commande inattendue d'un ancien ami qui lui demande de l'aider à retrouver la statue d'une vierge noire qui lui a été volée. Conde découvrira que cette pièce a beaucoup plus de valeur que ce qui lui a été dit. de nombreux pouvoirs lui sont attribués, mais le véritable secret est autre, secret qui emmènera le lecteur jusqu'aux origines de la statue et sa relation avec les Templiers. Je n'en dirai pas plus. Après la lecture de ce roman, les qualificatifs s'accumulent pour en parler : historique, social, policier, nonchalant, charmant. Quoiqu'il en soit, il est évident que Leonardo Paduro est un homme fort bien documenté, qu'il a un talent fou pour raconter des histoires, emmener le lecteur dans les lieux où il vit lui-même, nous parler de cette Havane dont il est amoureux et dont nous pouvons difficilement imaginer la vie quotidienne, celle vécue et non celle visitée. Quel plaisir de lire Padura, quelle facilité, quel rythme. J'ai également apprécié la qualité de la traduction. Un bon livre à offrir à ceux qui lisent peu, à ceux qui n'ont rien à faire le prochain weekend, à ceux qui aiment La Havane ou qui envisagent de la visiter.
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Leonardo Padura excelle à prendre le pouls de son pays, Cuba, engagé dans une transition économique qui déboussole une bonne partie de la population, assurant aux uns une fortune rapide et aux autres l'enfer des bidonvilles. Deux monnaies, deux circuits de distribution, deux économies engagées dans une lutte sans merci : la toute puissante économie de marché capitaliste qui prend le dessus sur la moribonde économie sous contrôle étatique.
Mario Conde, flic renégat reconverti en fouineur pour son compte ou celui de son associé en affaires, Yoyi le Palomo, reçoit la visite d'un ancien camarade de lycée, Roberto Roque Rosell, dit Bobby. Ce dernier est devenu un riche marchand d'art et, de retour d'un voyage d'affaires à Miami, il a découvert que son jeune amant Raydel a vidé sa maison et a emporté son bien le plus précieux, une statue de la Vierge de Regla.
Lecteur pressé et avide de sensations fortes et de rebondissements, passe ton chemin. Si Mario Conde conduit ses enquêtes avec opiniâtreté, c'est avec une lenteur toute tropicale qu'il progresse dans ses investigations. Il y a mille tours et détours, les visites aux copains – Carlos l'ancien combattant en fauteuil roulant et le Conejo – , les cuites au rhum, les soirées avec Tamara, son adorée, mais aussi les repas pris avec son chien Basura II. Il faut ajouter les cafés dégustés ici et là et les repas grappillés auprès de ses interlocuteurs plus fortunés. Conde ne fonce pas, il sinue dans La Havane, passe d'un quartier à l'autre, d'une terrasse à l'autre, avec des incursions à la Centrale où travaille son ancien partenaire de la police, le major Manolo Palacios. Il faut avouer que les mensonges de Bobby, la discrétion de ses confrères René Aguilar, Elizardo Soler ou la cataclysmique Karla Choy, les entourloupes des petites frappes qui entouraient Raydel, le Murciélago ou Ramiro la Manta, ne facilitent pas la tâche de Conde.
Leonardo Padura explore les transformations de la société cubaine au travers du désenchantement qui habite Conde à l'aube de la soixantaine. L'argent métamorphose des pans entiers de l'île, prise dans une fièvre mercantile, et gangrène le fragile équilibre dans lequel vivaient les plus modestes. L'implantation de San Miguel del Padrón – le bidonville installé aux abords de la Havane et qui abrite les Orientaux – frappe d'horreur Conde qui découvre l'extrême dénuement, l'infra-vie selon ses propres mots, que vivent les populations qui ont fuit l'est de l'île et qui sont baptisées, par dérision, du qualificatif de Palestiniens.
Mais la galerie de personnages hauts en couleur, l'humour de l'auteur transcendent la mélancolie qui imprègne certaines pages.
Padura a fait le choix de nous conter, en parallèle, l'histoire de la statue qui suscite toutes les convoitises, Notre-Dame du Vall. Ce compte à rebours historique (de la guerre d'Espagne aux Croisades) alourdit, selon moi, son récit mais justifie en quelque sorte le titre du roman qui se veut l'illustration de la transparence du temps.
Le dénouement de l'intrigue ne fera pas frémir le lecteur car là n'est pas l'enjeu du roman, mais s'achève sur une belle renaissance aux allures de résurrection.
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Un polar littéraire qui déambule dans les nuits poisseuses et qui s'éveille dans des matins mélancoliques. L'enquêteur enquête, évidemment, mais surtout veille à mériter l'estime de ses amis.
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Mario Conde est mélancolique. Depuis qu'il n'est plus flic, il continue à vivoter en cherchant des livres d'occasion à revendre . Heureusement il a toujours son groupe de copains de toujours, Tamara son amour de toujours, et le mauvais rhum bon marché pour ceux qui comme lui, n'ont pas de dollars. Mais l'atmosphère de Cuba est de plus en plus loin de ce qui a fait sa jeunesse et toute sa vie; nombreux sont les jeunes et les moins jeunes qui cherchent à quitter l' île; les idéaux révolutionnaires s'éloignent , mais lui n'imagine pas partir un jour; c'est une vie de merde,, dit-il mais c'est SA vie de merde.... En outre, il va avoir 60 ans , et n'a aucune envie de le fêter. Alors quand un vieux copain de ses années d'étudiant lui demande son aide pour récupérer une statue de la Vierge noire, il se lance dans l'enquête, qui le mènera a découvrir des aspects qu'il ignorait de la Havane qu'il croyait connaître pourtant. Cette enquête mènera aussi le lecteur dans l'Espagne médiévale, celle des croisades . Comme souvent chez Padura, on suit un cours d'histoire et on vit au jour le jour les difficultés de la vie quotidienne à Cuba, ainsi que l'évolution de la société .
C'est toujours un grand plaisir de lecture .
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Mario Conde est contacté par Bobby, un ancien camarade de lycée : on lui a volé la statue d'une vierge noire qui aurait des pouvoirs miraculeux, qui lui vient de son grand-père qui l'avait amenée d'Espagne à Cuba en 1936 et à laquelle il tient énormément. L'action se déroule en 2014, époque de libéralisation du régime cubain qui profite à certains qui se sont enrichis de façon spectaculaire, notamment des marchands d'art qui bradent le patrimoine national à l'étranger. Notre héros est amené à enquêter dans ce milieu, car la vierge noire est peut-être bien une pièce historique. Il rencontre des personnages qui ne s'embarrassent guère de scrupules quand il s'agit de faire de l'argent. Conde découvre aussi le revers de la médaille : les implantations -en fait des bidonvilles- où s'entassent des migrants clandestins venus de l'est de l'île, surnommés les Palestiniens par les habitants de la Havane. Les conditions de vie de ces Orientaux sont sordides.

Ces découvertes choquantes se déroulent pour Conde dans le contexte de l'approche de son soixantième anniversaire et les unes plus l'autre lui plombent le moral. Heureusement il peut, comme toujours, compter sur le soutien de ses fidèles amis et de son amoureuse mais la tonalité du roman est nettement pessimiste et la critique du régime sévère. Je suis touchée par l'explication d'un personnage qui envisage de migrer aux Etats-Unis : "Ce que je veux c'est essayer. Au moins ça : avoir la possibilité de faire un essai et, si on m'y autorise, de choisir. Après, je ferai le bilan pour savoir si je me suis trompé ou pas en restant ou en revenant... Ce n'est pas que j'ai envie de rester là-bas : c'est que nous n'avons presque jamais pu choisir, on ne nous a même pas laissé le droit de nous tromper."

Conde, lui, a fait le choix de rester, tout comme l'auteur qui dit aussi que l'écriture est un moyen de trouver la liberté.

Le roman a aussi un côté historique car le lecteur remonte dans le temps en suivant, à rebours, l'histoire de la vierge noire qui a traversé bien des périodes troublées et violentes. Cela nous emmène jusqu'à la prise de Saint Jean d'Acre par les musulmans en 1291. Il y a des descriptions particulièrement saisissantes de la chute du dernier royaume croisé.

Au total c'est donc une lecture que j'ai appréciée.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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C'est le premier livre que je lis de Leonardo Padura et ce fut donc pour moi une découverte. Et quelle découverte! Ce livre là je l'ai dégusté, lentement, pour bien m'imprégner de tous les trésors qu'il recelait .

Tout d'abord entrer dans l'histoire. Si la plupart du temps nous sommes en 2014, l'auteur nous ramène jusqu'au XII éme siècle à l'époque des croisés. Nous voyageons donc entre la Havane, Jérusalem, Tripoli, St Jean d' Acre et un village perdu dans les Pyrénées catalanes .

Mario Conde, ex flic proche de la soixantaine survit grâce à la vente de vieux livres. Il déprime à l'approche de cet anniversaire fatidique pour lui et un vieil ami de lycée va le sortir momentanément de cet état de lamentation. Bobby le charge de retrouver une vierge noire qui lui a été dérobé et à laquelle il tient énormément; Grassement payé pour ce service Conde part en chasse.

Avec lui nous découvrons la Havane et ses différents quartiers. certains, rares, parsemés de belles demeures réservées aux nantis ou à ceux qui ont su manoeuvrer habilement en contournant tous les interdits de ce pays longtemps "sous surveillance". Et d'autres pauvres, comme celui où vit Conde et ses amis d'enfance, voire extrêmement misérables là où vivent les "clandestins".

Tout est prégnant dans ce roman. La vie de Conde et ses amis, El conejo, El Flaco Carlos, Yoyi le Palomo, Manolo le flic, tous issus du même quartier, ayant grandit ensemble et n'ayant jamais voulu quitter cette île pas si facile à aimer. La relation sereine que vit Conde avec Tamara. L'atmosphère des lieux souvent étouffante, quelques fois éblouissante. Des rencontres étranges avec un "fantôme" sans chaussure. Un homme, Antoni Barral venu du fond des ages parler avec humilité et grand respect d'une vierge noire et d'un ordre discrédité et détruit.

Tout se mélange et tout s'éclaire au fil d'une plume poétique qui nous amène vers une fin où les tensions d'une enquête difficile se dénouent et où il ne reste plus que l'amitié et l'amour entre des être humains et une île.

Grand merci aux éditions Métailié pour ce livre dédicacé qui m'a permis de connaitre l'écriture de Leonardo Padura
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Depuis le temps que je voulais découvrir cet auteur, j'ai enfin lu mon premier Padura ! Avec une couverture pareille, il faut dire, comment résister ?

J'avais pourtant mal négocié mon départ... Si le héros, Conde, ancien flic à la retraite voyant approcher avec une certaine fébrilité le jour fatidique de ses 60 ans, apparaît d'emblée sympathique et attachant, les maints tours et détours qu'il emprunte avant d'entrer dans le vif du sujet ont clairement mis ma patience à l'épreuve. Néanmoins, comme, en matière de lecture tout du moins, je suis douée d'une certaine capacité d'endurance, j'ai persévéré... et bien m'en a pris !
Car, au-delà de la quête de la vierge noire qui a été dérobée à son propriétaire par le jeune amant de celui-ci et qui est au coeur de l'intrigue, ce qui fait pour moi l'intérêt et l'attrait de ce roman, c'est l'ambiance qui s'en dégage et le tableau qu'il brosse de Cuba. de Cuba aujourd'hui. Loin des décors de carte postale et des images romantiques d'un peuple dressé contre l'impérialisme américain, Padura évoque la manière dont le régime castriste a profondément et durablement modelé la population.

Depuis Obama, les relations entre Cuba et l'Amérique se sont «normalisées». Les Cubains peuvent désormais sortir de leur pays sans risquer leur vie sur des embarcations de fortune, comme Jesus Diaz, notamment, l'avait en son temps décrit avec talent et non sans humour dans un excellent roman (Parle-moi un peu de Cuba, chez le même éditeur) ; ils peuvent également se procurer sur leur île les biens de consommation que l'on trouve partout ailleurs dans le monde.
Enfin ça, évidemment, c'est la théorie. Parce qu'en pratique rares sont les Cubains ayant les moyens de s'offrir un téléphone portable ou de s'attabler dans l'un des restaurants à la mode qui ont désormais pignon sur rue. Bien au contraire, ce pays qui avait cru pouvoir éradiquer les inégalités a vu se creuser des écarts abyssaux entre des individus ayant réussi à s'enrichir grâce à toutes sortes de trafics et ceux vivant dans des bidonvilles propres à faire frémir les Cubains les plus endurcis.

Quant à quitter son pays, même si le rêve semble désormais accessible, tourner le dos à sa famille, à ses amis, à ses habitudes est une décision qui ne va pas de soi. Surtout lorsqu'on est né sous le régime de Castro et qu'on n'a jamais eu le loisir d'avoir à effectuer le moindre choix. Partir ou rester, décider de donner telle ou telle orientation à sa vie est une option dont ce peuple a été trop longtemps privé pour pouvoir à présent facilement exercer cette liberté. Choisir est sans doute l'une des choses qui semblent aux personnages de Padura les plus difficiles à faire. Et, à lire l'écrivain, l'apprentissage de cette faculté qui nous semble si évidente et si élémentaire nécessitera peut-être encore de nombreuses années... Et c'est sans compter les contraintes économiques qui restreignent bien souvent le champ des possibles...


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Mario Conde enquête sur le vol d'une Vierge Noire dans les milieux artistiques et les bidonvilles de Cuba. L' intrigue policière est un peu longue et le policier à la retraite, vieillissant, trop dépressif à mon goût mais l'auteur donne une vision saisissante de Cuba.
Entre fiction et documentaire , il montre le pouvoir de l'écriture romanesque pour comprendre le monde qui nous entoure.
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Un voyage qui nous emmène à la Havane où Mario Conde, le personnage fétiche de Leonardo Padura , se lance à la recherche d'une statue de la Vierge Noire volée à l'un de ses amis par son ex amant.
Une enquête au rythme cubain, dans une Havane des marchands d'art qui, par opportunisme, profitent de l'ouverture toute relative de Cuba pour tenter de faire fortune. Mais aussi celle des bidonvilles rongés par la pauvreté , insalubres et sans foi ni loi.
La lecture de ce roman m'a particulièrement séduite par la peinture que nous fait Leonardo Padura de sa Havane à travers le regard de Mario Conde, conscient des deux visages de cette ville et de ses failles dans lesquelles se glissent ceux qui rêvent de partir pour Miami.
Un style savoureux, riche, fluide et emprunt d'un certain humour noir savamment distillé. Un très bon moment dans la chaleur moite des Caraibes.
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