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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La transparence du temps est le deuxième roman que je lis de Léonardo Padura. J'avais beaucoup apprécié L'homme qui aimait les chiens, livre qui traitait de la mort de Trotski et j'ai été à nouveau conquise.
Mario Conde, ex-flic, actuellement acheteur de vieux livres pour les revendre ensuite afin de subsister, vit à La Havane et voit avec une grande appréhension approcher la soixantaine. de nombreuses questions le taraudent : « Sur le point d'avoir soixante ans, qu'avait-il ? Que lèguerait-il ? Rien de rien et qu'est-ce qui l'attendait ? »
Il est donc dans un grand désarroi quand un coup de fil interrompt son état de tristesse et de mélancolie. C'est Bobby, de son vrai nom Roberto Roque Rosell, ancien camarade de lycée et d'université qui est au bout du fil et lui demande au nom de leur ancienne amitié de l'aider.
Conde, en ouvrant la porte à son ancien collègue venu lui expliquer de vive voix, est pour le moins surpris par le nouveau look de cet homme perdu de vue depuis de nombreuses années : «… un être androgyne, les cheveux teints en blond cendré, une boucle dans le lobe de l'oreille gauche, les sourcils redessinés… »
Bobby lui avoue qu'il est homo. Il lui explique qu'il est tombé amoureux de Raydel, l'a installé chez lui, a vécu deux ans avec lui. Mais, voilà, pour le commerce d'achat et de vente d'objets précieux, oeuvres d'art, bijoux… dont il vit, il a dû s'absenter pour aller à Miami régler une affaire. Lorsqu'il est rentré, son amant avait disparu ainsi que tous ses biens, bijoux, télé, matelas et surtout… une statue de la Vierge noire de Regla qu'il tenait de son arrière-grand-père, statue détentrice de pouvoirs spéciaux.
S'il n'a pas porté plainte et fait confiance à son ancien ami pour retrouver sa vierge, c'est parce qu'il est toujours amoureux, et qu'il compte sur son ami pour la retrouver, moyennant rétribution. Conde, flatté peut-être par la confiance que lui témoigne Bobby et surtout attiré par la somme assez conséquente qu'il lui propose et qui lui permettrait de sortir pour quelque temps de l'indigence, accepte.
Marco Conde, entouré de sa femme Tamara, de ses amis fidèles et de son inséparable chien Bassara II, va, pour retrouver cette statue, devoir faire connaissance avec des négociants d'art et les rencontrer, certains ayant pignon sur rue et d'autres pas du tout déclarés.
Au moyen de cette enquête policière, Leonardo Padura nous fait vivre une vraie saga historique et nous plonge dans cette vie torride de la Havane où se côtoient des habitants survivant dans une extrême pauvreté, dans des quartiers vraiment insalubres et les fameux « gagnants » de l'ouverture cubaine que sont les marchands d'art.
Par la qualité et la richesse de son écriture, l'auteur réussit à nous faire humer les plus belles senteurs, partager les meilleures saveurs et ressentir la puanteur de ces rues de bidonvilles.
Par l'intermédiaire de cette vierge noire qui a traversé l'histoire, il réussit même à nous faire revivre le siège de la ville chrétienne la plus riche et la plus convoitée de la terre qu'était Saint-Jean d'Acre.
J'ai vraiment été subjuguée par la façon dont Leonardo Padura réussit à mener cette enquête de manière aussi brillante avec un suspense maintenu de bout en bout, au coeur de cette Havane si colorée, si odorante, si riche et si pauvre.
Si la mélancolie est omniprésente, elle est tempérée par beaucoup d'humour et l'amour, l'amitié et l'entraide sont rendus avec une grande justesse. La lecture de ce roman m'a remis en mémoire Quand nous étions révolutionnaires de Roberto Ampuero, un auteur qui abordait également le désenchantement politique.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Métailié qui m'ont permis de lire ce roman qui m'a à la fois tenue en haleine et fait découvrir la grande histoire cubaine et l'Histoire en général : une grande fresque littéraire. La très belle couverture contribue, à mon avis, à renforcer l’atmosphère de La transparence du temps.


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Se lancer dans la lecture d'un roman de Leonardo Padura, c'est partir à l'aventure, vivre plusieurs vies, remonter dans le passé lointain et aussi, surtout, vibrer au cours d'une enquête policière extrêmement bien menée, ce qui rappelle que l'auteur est connu pour ses romans policiers.
J'avais déjà lu Leonardo Padura et beaucoup apprécié L'homme qui aimait les chiens et j'ai retrouvé, dans La transparence du temps, tout le talent de cet auteur cubain. Justement, dans ce roman, Cuba tient une place très importante, centrale même. Ici, l'auteur m'a plongé dans la vie quotidienne, dans les quartiers les plus insalubres où s'agglutinent ces migrants venus de l'est de l'île, comme dans ceux habités par la classe moyenne ainsi que dans ceux où se regroupent les nouveaux riches qui font du trafic d'oeuvres d'art. Miami est tout proche.
Par contre, c'est avec la Catalogne, la Garrotxa, que se connecte ce livre grâce à cette histoire de vierge noire médiévale volée et sur le point de disparaître complètement. C'est Bobby, un camarade de lycée, qui possédait cette sculpture en bois noir, héritage d'un lointain parent, membre de Templiers, que l'auteur replace en plein siège de Saint-Jean d'Acre par les Sarrasins, en 1291, avant son retour en France puis en Catalogne.
Les amis lycéens de Mario Conde, le héros de l'histoire, tiennent une grande place mais le temps des études secondaires est déjà loin car notre homme va bientôt fêter ses soixante ans et cela le traumatise… Il a l'impression d'entrer dans le quatrième âge ! Cet homme fut policier il y a une dizaine d'années mais il a conservé d'excellents réflexes et le prouve malgré une consommation de tabac et d'alcool – ah, le fameux rhum cubain ! – que je trouve excessive.
Tension extrême, assassinats, humour, recherches, références historiques très bien documentées, j'ai aimé lire ce long roman qui donne encore plus envie d'aller découvrir cette île où la vie est en train d'évoluer depuis que, le 17 décembre 2014, Raul Castro et Barack Obama ont lancé les négociations pour la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis.
Le temps file, insaisissable mais l'écriture est là pour figer ses meilleurs moments mais permet aussi de puiser dans un passé proche ou lointain, permettant d'éclairer La transparence du temps.
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A l'approche de ses soixante ans, Mario Conde broie du noir, il sait bien que rien ne pourra arrêter la course du temps qui va faire de lui un vieillard bougon, ressassant ses envies avortées d'écriture. Pourtant, c'est d'un pas encore allègre qu'il se lance dans une nouvelle enquête. Contacté par un ancien camarade de lycée, l'ex-policier, reconverti en vendeur de livres et détective à ses heures perdues, accepte d'aider ce visage du passé qui a beaucoup changé. Roberto Roque Rosell, adolescent coincé et moqué pour ses manières efféminées, est devenu Bobby, un riche marchand d'art qui affiche fièrement ses préférences sexuelles. Son dernier petit ami vient d'ailleurs de profiter d'un de ses séjours à Miami pour vider sa maison du moindre objet pouvant être revendu. Parmi eux, la Vierge de Regla qu'il tient de son grand-père catalan, une statuette de cette vierge noire vénérée à Cuba et qui selon Bobby posséderait des pouvoirs extraordinaires. Conde n'est pas homme à croire à de telles balivernes mais il est un homme d'amitié. En souvenir du passé, il part sur les traces de cette vierge qui semble semer la mort derrière elle.

Où l'on retrouve Mario Conde à la poursuite d'une vierge venue du fond des âges. C'est l'occasion pour lui de se frotter à la corporation des marchands d'art où certains se font des fortunes en magouilles, trafics et autres usages de faux. Evoluant à mille lieues de ce monde, Conde ne peut que constater le pillage systématique que pratiquent les revendeurs organisant une fuite inéluctable des oeuvres cubaines vers l'étranger. Mais ses découvertes ne s'arrêtent pas là. Ses investigations vont le mener vers les quartiers périphériques de la Havane, des bidonvilles sans eau ni électricité où vivent des clandestins venus de l'Est du pays sans autorisation officielle. Un choc pour l'ex-policier qui n'en finit pas de constater la déliquescence d'une société qui se voulait égalitaire et qui n'a su que creuser le fossé social. Mélancolique par nature, Conde ne se remet pas d'avoir surpris une misère plus terrible encore que celle qu'il côtoie tous les jours. Et ce n'est pas le départ programmé d'un de ses plus fidèles amis qui va lui remonter le moral ! Lui qui puise sa force auprès de ses complices de toujours voit d'un mauvais oeil la perte d'un autre pilier de sa petite bande. Mais ce qui était avant une entreprise dangereuse et secrète se fait dorénavant au grand jour et les candidats à l'exil, toujours plus nombreux, étalent leurs projets au grand jour. Conde doit accepter que s'il a décidé de ne jamais quitter son île d'autres rêvent d'un avenir moins confiné.
Et aux aventures de Conde s'ajoutent celles de la vierge de Regla qui n'en est pas une. Arrivée à Cuba dans le maigre bagage d'un catalan qui fuyait la guerre d'Espagne, elle n'est pourtant pas espagnole. Padura nous emmène en voyage à travers l'espace et le temps avec cette statuette qui a connu guerres et croisades, vénérée pour ses pouvoirs magiques...
Encore une fois, Padura montre toute l'étendue de son talent et son savoir encyclopédique. Un excellent moment de lecture au côté d'un Conde toujours aussi attachant qui réussit l'exploit d'être drôle et mélancolique à la fois.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Métailié.
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Ce que j'ai ressenti:

***Un pressentiment …
En lisant La transparence du temps, il y a comme un espace étrange qui s'est ouvert, pour que je puisse me glisser dans les failles de l'Histoire. Une histoire très dense où, il est question des pouvoirs d'une Vierge Noire, d'un Diable qui se promène dans les rues sans chaussures, et des meurtres crapuleux au sein des cercles huppés des collectionneurs. Et là, il m'est venu un pressentiment…L'idée même que j'allais A-DO-RÉ ce roman… C'était plus que cela même! Une intuition qui s'est vérifiée au fil du temps et de sa transparence… Je me suis imprégnée de ce roman d'une richesse incroyable, et impressionnée par la profondeur et la plume de Leonardo Padura…Et si l'on allait voir en quelques points, comment ce livre m'a immensément touchée par son tourbillon mélancolique et ses couloirs obscurs…

« Il pensa alors qu'il voyait le temps à travers la transparence d'une goutte de pluie accrochée à une branche. Ou en franchissant les années, à travers la transparence cristalline d'une larme qu'un état d'âme altéré mais incoercible avait arraché à ses yeux. »

***Un feeling…
Tout d'abord, il y a eu un coup de foudre pour le personnage principal, Mario Conde, ancien flic à la retraite, torturé à l'idée de passer le cap de la soixantaine, féru de littérature et de bon café. Il a une vision idéaliste de l'amitié, donc quand un ancien camarade vient sonner à sa porte, il fonce les yeux fermés dans une enquête dangereuse où les requins ne reculeront devant rien, pour s'approprier la pièce rare…Il paraissait évident que j'allais avoir un attachement immédiat pour cet homme touchant, désintéressé, intelligent et surtout addict à la lecture. On sent dans ce roman, que la dynamique de l'amitié est le moteur de cette intrigue, mais qu'elle est souvent contrariée par les mécanismes aléatoires, tels que les ambitions personnelles, la situation politique, les enjeux économiques…

« -Et tu crois que je devrais changer?
(…)
-Non, ne change pas…Tu es un désastre, mais un désastre plutôt bon. Et comme nous le savons toi et moi: ce qui est bien, mieux vaut ne pas y toucher. »

***Une ambiance…
Ce roman a une atmosphère puissante. Entre la situation politique et sociale de la Havane que l'on ressent extrêmement violente et l'Histoire sanglante de la Vierge Noire au cours des siècles, c'est une alchimie des plus intenses qui m'a saisie. La pauvreté, la foi, la convoitise mènent souvent sur des sentiers très sombres…Cette enquête se révèle donc des plus passionnantes grâce à ses sauts dans le temps, qui offre à cette Vierge très particulière, une aura énigmatique. L'auteur a sans doute dû faire un travail de recherches minutieux sur les croisades des Templiers et la guerre civile en Espagne, et le rendu est tel, que cette histoire de statue de la Vierge Noire devient juste fascinante. On craint son pouvoir autant qu'on voudrait qu'il soit réel…Et forcément, les personnages à son contact, sont subjugués et pourraient jusqu'à, tuer pour Elle.

« L'Histoire prouvait, disait-il, que rien ne s'était jamais amélioré; que les fondamentalismes, l'arrogance, le goût du pouvoir et les innombrables stratégies utilisés par les uns pour tromper, exploiter, gouverner et, par définition, pourrir la vie des autres, étaient des attitudes omniprésentes depuis l'âge des cavernes. »

***Un voyage…
Par sa qualité et cette plume immersive, j'ai voyagé dans les temps, sur d'autres continents, et j'ai même redécouvert un peu l'histoire de ma ville: Marseille. Et ça, c'est juste stupéfiant! Leonardo Padura m'a bluffée pendant ses 400 pages, avec sa sensibilité et son talent, pour me faire ressentir les turbulences du temps, mais en capturer aussi, toute sa magnificence. Mes passages préférés de ce livre sont ceux, avec Antoni Barral, personnage mystérieux, qui m'a littéralement envoûtée dans ses réflexions et ses incursions dans le temps. Ils resteront un de mes meilleurs moments de lecture. Il y a un mélange de mystères, de réflexions philosophiques et d'Histoire qui s'entremêlent, et qui m'ont passionnée.

C'était à la fois douloureux et réconfortant. Dévastateur et instructif. Ce désastre était aussi -ou surtout?- la vie.

***La poésie…
Et forcément, la crème de la crème, après tous ces excellents points de plaisir, il y a La Poésie. Leonardo Padura ajoute des touches de magie au coeur de ses pages. Des moments exquis de lecture où on se laisse glisser entre imaginaire et légendes, passé et présent troubles, mélancolie et tendresse…Un grand moment de lecture!

« Conde avait des réactions inédites et stupéfiantes. Il avait éprouvé la plus inquiétante de toutes la nuit où il s'était retrouvé face à face avec le diable. Il avait même senti son odeur. »

***Coup de coeur! ❤




Ma note Plaisir de Lecture 10/10
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C'est toujours un grand plaisir de retrouver Padura et son héros fétiche, Mario Condé.

Condé vieillit, la soixantaine approche, et les difficultés sont toujours présentes dans la vie quotidienne à Cuba, son île chérie qu'il n'a jamais voulu quitter malgré le contexte économique. Ancien policier, il vend toujours ses livres, en vit mal, il se prend des bonnes musettes avec ses vieux amis et adore son amoureuse Tamara. La routine quoi !
Un vieil ami d'enfance, devenu marchand d'art, lui propose une bonne rémunération en contrepartie de la recherche d'une statuette de vierge noire qui vient de lui être volée. Condé part sur les traces de cette statuette et au fil de l'enquête, se heurte à des difficultés croissantes : des meurtres, des mystères de plus en plus épais, décidemment, cette vierge est loin d'être anodine et attire toutes les convoitises. C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire découvrir le milieu des marchands d'art.

J'ai toujours l'impression de voyager à Cuba lorsque je lis un Padura parce que l'île est presque à chaque fois un personnage à part entière. J'admire aussi son intelligence et sa culture : Comme souvent, l'auteur profite de son enquête à l'époque actuelle pour y insérer un autre récit, plus historique et tout aussi passionnant : cette fois il nous transporte à intervalles réguliers en Espagne à l'époque médiévale.

Le roman est très mélancolique, le rythme est lent. Condé est définitivement un personnage attachant, un peu l'alter ego de l'auteur, et il a de plus en plus d'états d'âme au fur et à mesure qu'il vieillit.

Pour ceux qui aiment voyager dans le temps, qui ont envie de découvrir Cuba, qui aime la littérature et les beaux personnages. Une valeur sûre.
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Polar de la chaleur de Cuba, bien au-delà des plages des cartes postales.

Mario Conde vieillit, l'ancien policier aura bientôt soixante ans et cela le dérange. Il constate le passage du temps, les illusions perdues et les effets de l'alcool qui lui fait voir le diable. Mais heureusement, l'amitié persiste et c'est pour répondre à la demande d'un ami qu'il part à la recherche d'une madone dérobée à un ami.

Au fil de l'enquête, il se déplace dans sa ville, La Havane, et il y découvre des quartiers de misère, aux antipodes des images touristiques. Comment son pays en est-il arrivé là? D'un côté de grandes demeures bâties sur des fortunes et de l'autre, des masures où s'entassent de pauvres gens. Ce pays ne devait-il pas être celui de l'égalité entre les hommes ?

En plus de Cuba, la recherche de la statue volée amène des chapitres qui portent sur l'origine de cette Vierge noire, avec des pans d'histoire qui vont de la Guerre civile espagnole jusqu'aux croisades et aux Templiers.

Un polar riche, qui mêle habilement psychologie, société et histoire.
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Comme d'habitude, c'est un enchantement de lire les histoires que nous raconte Leonardo Padura, il y a tellement d'humour et de poésie dans ses livres. On est emporté dans un voyage vers Cuba mais aussi dans une remontée vers le temps des croisades et des chevaliers templiers.
Le destin d Antoni Barral, chevalier Templier, un peu par hasard, sera lié à la statue d'une Vierge noire, mystérieuse et soi disant miraculeuse. Il participe, bien malgré lui, à une guerre de religion pour la conquête de saint Jean d'Acre.
De nos jours, Mario Conde va enquêter à la demande d'un ami d'adolescence, pour retrouver cette statue qui appartenait à son grand père. Cet ami accuse son amant de lui avoir volé cette statue miraculeuse.
Mario Conde est assez désabusé et mélancolique, il va fêter ses soixante ans, il est nostalgique du temps passé, il a du mal à s'accoutumer aux nouvelles technologies, tels que internet et les portables.
J'ai beaucoup aimé ce nouveau livre et je le conseille car l'écriture est très plaisante,rempli d'humour et de poésie.
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Certains passages sont plus difficiles que d'autres. Ils ont le don de vous donner le cafard...Passer le chiffre des 60 est pénible...Je vous parle en connaissance de cause...
Alors je comprends les états d'âme du sexagénaire Mario Condé, états d'âme que dut affronter également son papa de plume Leonardo Padura...
Le meilleur moyen de passer cette étape, c'est surtout de ne rien changer à ses habitudes, de conserver ses envies, et sa passion. Passion des livres anciens, de livres que Condé déniche et vend. Mais aussi conserver des amis avec lesquels on peut partager un repas accompagné de verres de rhum.
Aussi quand un vieux copain de lycée toque à la porte de Mario Condé, en pleurant parce qu'on lui a volé la statue d'une vierge noire lui venant de sa maman, il ne peut rien lui refuser...
Une vierge noire...Pas banale me direz-vous : rares en tout cas et donc inestimables, sont ces vierges qui illuminent certaines églises et cathédrales par leur beauté et leurs siècles d'Histoire. Ces vierges dont on connaît assez mal les conditions de leur arrivée .Aussi bien en Espagne qu'en France. Les fidèles leur prêtent des pouvoirs miraculeux.
Alors l'instinct de vieux chien de chasse de Mario Condé se réveille, sa mélancolie le laisse au repos, et sa passion renaît, aussi déterminée qu'avant. Tout est là pour l'accompagner dans ses états d'âme et dans sa détermination, dans les histoires compliquées, les rebondissements, les coups tordus. Ses amis bien sûr, ses anciens collègues et sa fidèle Tamara répondent toujours "présents" !
Un polar qui nous entraîne dans les bas fonds et les bidonvilles de la Havane, lieux de misère, et aussi dans les bouges qui servent des rhums aux origines parfois douteuses, dans tous ces lieux livrés aux trafiquants divers.
A côté d'eux quelques opportunistes savent profiter d'une porte entre-ouverte du pays pour s'enrichir, en n'hésitant pas à écraser leurs congénères ou en vendant des faux plus vrais que nature, faux tableaux, fausses oeuvres d'art made in China. Nombreux sont ceux qui rêvent de partir, de rejoindre la Floride...rêver n'est pas interdit ! Tous les moyens sont bons pour prendre le large.
Rien de bien nouveau sous les cieux de la Havane.
Votre transport dans les pages sera assuré par ces vieilles bagnoles cinquantenaires et américaines, mille fois démontées, mille fois refaites et trafiquées....
Et surtout voyage dans le temps, aux cotés des frères templiers qui se battent au Moyen Orient et se font tuer par les infidèles pour sauver le roi de France Saint-Louis sous les remparts de Saint-Jean d'Acre.
Voyage aussi dans l'Espagne de 36, pendant laquelle les curés étaient exécutés, les églises pillées et brûlées.
Bref, on ne s'ennuie pas.
Même si Mario a pris de la bouteille, aux sens propre et figuré, il reste toujours Condé, ce "condé" qui a du flair, des potes qui le soutiennent, Condé que j'ai eu l'occasion d'apprécier dans d'autres romans.
Leonardo Padura reste l'homme qui aime son pays riche de son rhum et de ses habitants tous animés de débrouillardise...Cuba qu'il aurait sans doute pu quitter mille fois, mais qu'il adore quand même malgré tout.
Cuba dont la devise non avouée devient "Communisme, non ; consumérisme, oui."
Cuba qu'il nous fait aimer !
Et intéressez-vous à ces vierges noires, aux conditions de leur arrivée en France, à leur histoire.
Les plus célèbres sont à Chartres, au Puy en Velay, à Rocamadour...mais pas seulement. Il y en a également de nombreuses moins connues en France et dans d'autres pays, en Autriche, en Allemagne.
La lecture de polars peut, elle aussi, ouvrir des horizons nouveaux et nous instruire
…Ceux de Padura, nous confirment qu'on peut être vieux sans être un « Vieux C..!!! »
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Dans " La transparence du temps ", Mario Conde le personnage récurrent de Léonardo Padura est égal à lui-même: toujours amateur de rhum, fumeur invétéré, l'ancien flic, devenu chasseur de livres anciens, fidèle à ses amis de lycée continue à faire avec eux de copieux repas. Ce qui différencie ce roman des autres c'est que Mario Conde va fêter ses soixante ans et cela le déprime un peu. Mais lorsqu'un camarade de lycée, Bobby, qu'il ne fréquentait plus, celui-ci, le sollicite pour retrouver dans La Havane, la statue d'une Vierge noire qui lui a été dérobée, et à laquelle il était très attaché, il se lance dans une enquête dans le milieu des marchands d'art cubains qui va le stimuler. A la recherche de cette statue, dont la disparition va provoquer des morts, Mario Conde arpente les quartiers de la Havane, depuis les plus aisés, jusqu'aux plus pauvres. Tout en contemplant la ville, il révèle les échecs du régime issu d'une révolution qui voulait le bonheur et l'égalité des citoyens et qui n'a engendré que les inégalité, la pauvreté, l'enfermement obligeant pendant de longues années ses ressortissants à l'évasion pour retrouver la liberté. Dans chacun de ses romans Léonardo Padura navigue entre le présent et le passé. le présent, sur les pas de Mario Conde, et dans " La transparence du temps ", le passé sur ceux du personnage Antoni Barral, une sorte de "catalan errant" qui traverse les siècles, un peu à l'image du " juif errant ". Dans plusieurs chapitres, à la chronologie inversée de 1936 pendant la guerre civile, jusqu'en 1291 au moment des croisades on le retrouve en sauveur d'une statue de Vierge Noire, ce qui permet à l'auteur de retracer l'histoire de ces " Vierges noires "que l'on trouve dans plusieurs endroits du monde. C'est à la fois distrayant, captivant, passionnant, enrichissant. Il y a de l'humour, du suspense, des rebondissements, des histoires d'amitiés, des tranches de vie de Cuba, une solide construction historique, mais aussi un peu de mélancolie, sur le temps que l'on croît transparent , et qui s'écoule inexorablement. Dans ses romans, Léonardo Padura décrit son pays avec beaucoup d'empathie pour le peuple, il nous plonge dans les rues de la Havane nous en décrit la beauté un peu surannée, jamais il n'attaque le régime frontalement, mais perpétuellement il l'égratigne. L'art, laïque où religieux, la culture, les livres sont toujours présents. Dans les derniers chapitres, il y en a un, formidable , dans lequel Léonardo Padura tutoie son personnage Antoni Barral, sur sa façon d'avoir écrit les différents épisodes de son histoire à travers le temps.
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Le Conde

ses amis

son amour

café, tous les café trouvables à La Havane

rhum, le bon et le mauvais

désarroi, tristesse, mélancolie, culpabilité

convoitise, foi, pauvreté

magouille, trafic

les rêves perdus, brisés

La Havane, La Catalogne

une vallée perdue des Pyrénées

les croyances,

l'histoire d'une vierge, l'histoire d'un homme à travers les siècles

l'histoire, les fatigues de l'histoire


n'hésitez pas à partir dans la lecture de ce livre

un grand Padura !
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