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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mario Conde a bientôt 60 ans, et ça lui fiche le cafard. Chaque jour, voyant l'issue fatale et l'entrée dans le quatrième âge approcher, « il se lan[ce] dans un processus de plus en plus ardu pour cuirasser son moral et se disposer, de nouveau, à faire tout son possible pour empêcher que l'arrivée inéluctable de la mort ne prenne de l'avance et ne se produise par simple inanition. Bref : il devait se botter le train pour sortir dans la rue, la vraie, pour gagner la vie qu'il lui restait et, dans la mesure du possible, retarder l'appel fatal en oubliant ses branlettes mentales pseudo-philosophiques ou littéraires ». C'est alors qu'il traîne ses savates et son air désabusé dans le marasme de la Havane qu'on fait appel à ses services de détective, contre la promesse d'un tas non négligeable de monnaie sonnante et trébuchante. Bobby, un ancien camarade de lycée, lui demande, le supplie, de retrouver la statue d'une Vierge noire qu'un ex-petit ami lui a volée, et à laquelle il tient plus qu'à la prunelle de ses yeux. L'ancien flic se lance alors dans une enquête qui l'emmènera du milieu (très) privilégié des marchands d'art et des galeristes à celui (très) misérable des bidonvilles de la Havane, peuplés de migrants ayant quitté l'encore plus misérable Santiago pour cet eldorado tout relatif. Si le contraste est grand entre richesse et pauvreté, ces deux univers ont en commun que l'appât du gain transforme certains êtres en crapules patentées, voire en assassins. Et en l'occurrence, cette Vierge noire, dotée d'une valeur qui semble inestimable et d'un mystérieux pouvoir, attise les convoitises.
C'est la première fois que je lis Leonardo Padura, il m'est donc impossible de dire si cette nouvelle enquête de Mario Conde est un cru supérieur aux précédents. Toujours est-il que j'ai dégusté celui-ci avec un plaisir certain. Dans la trame policière assez classique sont intercalés des chapitres retraçant l'origine et le parcours de la Vierge noire à travers les siècles, de l'époque des Croisades au Proche-Orient à la Guerre d'Espagne. Malgré quelques longueurs, l'histoire est intéressante, l'humour est noir, la misère aussi, mais l'amour et les amitiés sont fidèles et sincères, les personnages attachants. Leonardo Padura est un grand-maître dans l'art de dépeindre La Havane, sa transformation au fil d'une Révolution qui n'en finit pas de tourner en rond quitte à revenir à son point de départ. « La transparence du temps » est un roman truculent et bigarré, empreint d'une touche d'amertume et d'une bonne dose de sens critique, mais qui montre un attachement profond, envers et contre tout, à une ville et à un pays.
En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Après le spleen du commissaire Soneri sur lequel on a longuement disserté hier, prenons des nouvelles d'un autre héros de romans policiers latins, Mario Conde, l'ancien policier devenu un commerçant de livres anciens, et héros des romans policiers de Léonardo Padura,et qui ne semble pas aller beaucoup mieux.

En effet, notre Cher Mario ressent comme un sérieux vague à l'âme à l'approche de son soixantième anniversaire ( musant cet anniversaire alors que sa fidèle maison d'édition française, les éditions Metaillié fêtent avec fanfare et trompette leurs 40 ans cette année) et semble également redouter terriblement l'arrivée de la vieillesse , et ses 60 ans, qui a l''évidence d'un nombre couperet, dont même la sonorité était effrayante. »

Il nous apparait ainsi un peu désabusé, Mario, au début de l'intrigue de "la Transparence du temps" ( sorti en janvier dernier) , malgré ses cigares, son chien Basura II et l'alcool qu'il supporte de moins en moins bien au demeurant.Heureusement un ancien camarade de lycée Bobby vient le tirer de sa torpeur, en le contactant pour une enquête particulière : ce marchand d'art a en effet été délesté par son amant de presque tous ses biens dont une statue d'une Vierge de Regla, certes plutôt commune à la Havane, mais qui selon ses dires possède des pouvoirs surnaturels .

Voilà donc notre cher Mario sur les traces d'une relique religieuse, pour plonger dans une enquête complexe dans La Havane coupée en deux, dans laquelle la richesse côtoie sans vergogne la misère la plus crasse .

L'immense talent de Padura est intact pour nous livrer une description de Cuba et de ses habitants assez phénoménale, et raconter cette Havane contemporaine qu'il connait si bien, cette Havane en pleine décrépitude, totalement divisé entre les quartiers riches et les zones plus précaires , un pays marqué par le retour de la misère et des bidonvilles.

Si comme pour moi Cuba est un pays qui vous intrigue ou si, encore mieux, que vous avez déjà eu la chance de visiter, alors ce nouveau roman racé et mélancolique de l'auteur de L'homme qui aimait les chiens et des brumes du passé devrait largement vous apporter votre dose d'évasion!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cuba se réveille courbatue de la longue léthargie étouffante de l'ère Castro. Barack Obama lui avait donné des espoirs de normalisation des relations avec son géant de voisin, conjoncturellement gendarme du monde. La douche froide administrée par son successeur fait déjà partie de l'histoire. Mais Leonardo Padura ne le savait pas au moment la rédaction de son ouvrage. Gageons que l'île s'ouvre désormais à la modernité.

La modernité n'est toutefois pas une aspiration effrénée de Mario Condé, héros dont je découvre qu'il est le récurrent de Leonardo Padura. A l'instar de son inventeur, Mario Condé est d'une génération qui n'a connu Cuba que sous la politique castriste supposée garantir le bonheur d'un peuple, quant à lui prétendument souverain. Il en sort avec une mentalité aux accents contrastés, mélange de nostalgie et de résignation. Il a grandi avec son auteur. Dans La transparence du temps il fête son soixantième anniversaire et soigne son angoisse de mettre un pied dans le quatrième âge avec ses goûts pour le rhum aux arômes vanille-caramel et cigare aux senteurs poivrées. Son appétence pour la littérature consolide sa culture et lui façonne une philosophie très pragmatique du quotidien. C'est son penchant pour les femmes qui le harcèle le plus cruellement. Il perçoit bien avec un relent de déprime qu'il devient transparent à leur regard. Ancien flic, il a gardé la vocation de l'enquête ancrée dans ses gènes. Ça le distrait de l'idée de la décrépitude et complète accessoirement une pension trop chiche pour subvenir au minimum vital.

Dans ce premier roman de Leonardo Padura que je lis, je découvre un enquêteur attachant, ouvert aux difficultés des autres. Il n'hésite pas à rentrer chez lui pieds nus après avoir donné ses chaussures à un vagabond. Mario Condé est tempéré dans ses avis, avance à pas comptés et fiabilisés dans ses raisonnements. Il ménage la chèvre et le chou et s'attache à conserver de bonnes relations avec ses anciens collègues restés en activité et avec tous ceux qui ont gravité dans sa sphère d'influence depuis sa jeunesse au lycée. Des compères restés comme lui amoureux de leur île.

Car il faut bien dire que cette île est un autre personnage du roman. Leonardo Padura nous la dépeint sans complaisance mais avec une ferveur entichée du pays natal. Un pays insulaire pas seulement géographiquement, politiquement aussi, avec l'océan capitaliste qui harcèle ses côtes tout en lui interdisant ses faveurs. Une île avec ses mystères et croyances qui ont survécu en catimini aux cerbères d'un pouvoir inaccessible aux élans de la foi et dont la vitrine démocratique ne cachait plus depuis longtemps le fonds de commerce autocratique. Une île dont les couleurs des façades cachent la lèpre des enduits et celles des antiques limousines américaines la rouille de leur châssis.

Mais le personnage principal serait peut-être bien quand même cette vierge noire qui a été volée à son propriétaire et dont la valeur pourrait n'être pas seulement mystique si l'on en croit les allégations de ce dernier, et les victimes qu'elle laissera dans sa trace.

La transparence du temps, un titre métaphorique qui donne à Leonardo Padura la liberté de jouer avec l'histoire, à faire avec la chronologie des arrangements organisés à dessein pour servir un objectif fictionnel. Il s'en explique avec habileté dans un chapitre en fin d'ouvrage.

C'est un ouvrage dont l'intrigue peine à se mettre en place. Il souffre de quelques alanguissements descriptifs préjudiciables au rythme, tant dans le décor que dans les caractères. Mais on comprend à l'avancée dans l'ouvrage que cette lenteur sert la familiarisation avec un personnage dont la nonchalance est une garantie de ne pas succomber aux pulsions. Ce personnage devient vite sympathique à qui ne le connaît pas, tellement il ressemble au commun des mortels et dénoue une intrigue avec l'air de ne pas y toucher. Dans la touffeur tropicale de la Havane l'auteur nous prend par la main pour nous faire découvrir un pays et sa capitale au charme colonial désuet cher à son coeur. Un roman d'ambiance autant que d'intrigue, bien agréable à lire, plus enthousiasmant quand les convoitises déchaînent les rivalités dans la seconde moitié de l'ouvrage.
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Nous retrouvons Mario Conde à la recherche d'une statue pour rendre service à un ancien camarade de classe et pour l'argent, bien sûr.
L'intrigue se partage entre le Cuba d'aujourd'hui et des incursions du XIIième au XXième siècles dans lesquelles est racontée l'histoire de cette vierge noire.
L'intérêt du roman se trouve essentiellement dans le style de l'auteur, ses réflexions sur Cuba et ses descriptions de l'amitié.
Il y a quelques longueurs dans le récit.
Les personnages ont du caractère et sont attachants.
Il y a du rhum, de la pauvreté, des difficultés à trouver les biens de première nécessités des désillusions et de la corruption.
Toutefois les personnages sont attachés à leur pays.
La plume de Leonardo Padura est toujours aussi élégante et rien que pour ça, ce roman vaut le coup.
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Condé approche de ses soixante ans avec grande anxiété . Ancien flic, il vit du commerce des livres tout en espérant en écrire un. Sa relation avec Tamara et ses soirées avec ses vieux potes du lycée, entre rhum, gastronomie locale et cigare, à défaut de faire de lui un homme comblé, lui procure un certain épanouissement.
Jusqu'à ce qu'un autre vieux pote de lycée , Bobby, vienne lui confier une affaire privée. Il s'est fait dépouiller par son jeune amant qui a profité de son absence pour dévaliser sa maison. Dans le butin , une mystérieuse statue de vierge noire dont la perte anéantit Bobby.

Bienvenue à Cuba en 2014. l'enquête menée par Condé nous fait visiter La Havane en proie à de profondes mutations après l'ouverture du pays , confinés sur lui même depuis la révolution. C'est plein de couleur , le rhum coule à flot, le tabac local est à l'honneur. On découvre les nouveaux riches laissant pantois l'ancienne génération mais aussi les bidonvilles sans foi ni loi aux mains des " Palestiniens", ces migrants venus de l'est de l'île.
On parcourt le monde si extravagant des marchands d'art.
Parallèlement, on remonte le temps pour découvrir la vraie nature de cette fameuse vierge. La guerre civile espagnole, le moyen âge, les templiers...Beaucoup d'érudition la dessous.
Tout cela se fait dans un style admirable , teinté d'humour , de fatalité, d'amour, d'amitié.
Je me suis quand même un peu lassé de toutes ces digressions , qui même si elles étaient remarquablement écrites m'ont un peu détourné de la substantifique moelle de l'oeuvre.
Mais nul doute que l'auteur a voulu nous montrer le Cuba d'aujourd'hui en le reliant à cette histoire de vierge dont la remontée du temps était un peu longuette.
Un mot sur l'aspect policier du livre : Une enquête bien menée , un peu éloignée des habituels poncifs du genre sans être non plus révolutionnaire.
Une très belle plume que je n'hésiterai pas à fréquenter à nouveau !
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De Padura, je n'avais jamais rien lu mais sa réputation le précédait. Faute de trouver les Hérétiques à ma bibliothèque je me suis rabattue sur ce roman dont j'ignorais tout. Première surprise: il s'agit d'un roman policier qui n'est pas mon genre de prédilection. J'ai peur de souffrir pendant les 400 pages et quelques qui constituent l'ouvrage. L'écriture est cependant agréable et le thème autour duquel s'articule le suspense me plaît. Il s'agit des Vierges noires que je ne m'attendais certes pas à trouver à Cuba mais dont la tradition apparemment a traversé l'Atlantique. Ces représentations de la mère du Christ m'ont toujours fascinée surtout du fait du mystère qu'elles n'ont toujours pas révélé: d'où leur vient cette caractéristique si étonnante qu'on n'attribue en général pas à un symbole de pureté et de virginité mais qui leur valent une adoration depuis le Moyen-Âge?
Bref, le fil conducteur me plaît et j'ai apprécié en particulier les chapitres qui retracent l'histoire (imaginée par l'auteur) que la statue volée a pu vivre au cours des siècles. J'ai moins apprécié l'intrigue policière et son dénouement m'a paru un peu bâclé mais j'ai aimé accompagner Conde dans les quartiers pas toujours bien famés de la Havane, les descriptions réalistes d'une ville attachante qui a du mal à cacher le désastre économique et humain qui est aujourd'hui son sort.
Ce fut, en définitive, un très bon moment de lecture qui m'invite à récidiver pour découvrir un peu plus cet auteur.
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« Il ferma les yeux quelques minutes pour essayer de libérer son esprit des préjugés et gagner une certaine lucidité. Nettoyer son yin, comme disaient les bouddhistes. Il y avait des années qu'il connaissait l'utilité de ce procédé de lessivage mental et il savait aussi que le meilleur liquide nettoyant pour les entraves cérébrales était l'alcool, d'autant plus efficace s'il avait subi un long processus de distillation et de vieillissement. »

C'est le premier roman de Leonardo Padura que je lis et je suppose que Mario Conde, qui mène ici une enquête officieuse pour le compte d'un de ses camarades de lycée, est un de ses personnages récurrents.

Il approche de la date fatidique de ses soixante ans, dans un Cuba qui a beaucoup changé depuis sa jeunesse. Il a jadis été policier et il a conservé des contacts avec certains de ses ex-collègues. Il survit en faisant commerce de livres d'occasions chinés et revendus, ce qui lui permet tout juste de s'en sortir. Il a plus qu'un faible pour la bouteille, le tabac et le café à haute dose. Il ne rechigne jamais non plus devant un bon plat lorsqu'il s'en présente un. Et heureusement pour lui il a de nombreux amis fidèles et proches.

Il va partir à la recherche d'une statue en bois de la Vierge et de l'Enfant Jésus, une vierge noire catalane arrivée à Cuba à la fin des années 1930 et qui a été volée à son ami Bobby. Il découvrira que cette statue a une grande valeur, pécuniaire bien sûr, mais aussi, pour ceux qui y croient, spirituelle. En sa compagnie on traversera La Havane de 2014, qui a ses endroits de grand luxe pour quelques privilégiés mais aussi beaucoup de nouveaux bidonvilles, appelés « llega y pon » (tu y arrives et tu y restes), d'une pauvreté abyssale.

Je dois avouer que j'ai trouvé quelques longueurs dans ce roman d'enquête. S'intercalent en effet des chapitres qui relatent le parcours de cette Vierge noire, de la Catalogne de 1936 en remontant à la mise à sac de Saint Jean d'Acre en 1291. Historiquement, ils sont intéressants et l'auteur a su y mener une narration captivante, avec du mystère, mais ils rompent le rythme de l'enquête de Mario Conde. Toutefois cela reste un roman tout à fait recommandable.
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Fort de sa renommée à l'étranger, Leonardo Padura aurait pu depuis longtemps s'exiler loin de son île de Cuba et s'installer à Madrid ou quelque part sous un soleil méditerranéen. Que nenni, l'écrivain est attaché à son pays de façon viscérale et malgré les conditions de vie précaires et la défiance des autorités qui le "tolèrent", il reste fidèle aux misères et splendeurs de la vie havanaise. En cela, l'ancien flic Mario Conde, son héros depuis plusieurs romans, lui ressemble sans doute sur bien des points. Son portrait s'affine au fil des livres et dans La transparence du temps, le voici quelques semaines avant de fêter son 60ème anniversaire, bien vivant mais angoissé à l'idée d'entrer dans un nouvel âge qui le rapproche de la fin. En attendant, l'ancien limier se voit confier une drôle d'enquête autour du vol d'une Vierge noire dont l'origine est quelque peu mystérieuse. Auteur de romans que l'on peut qualifier de noirs, Padura aime aussi à plonger dans L Histoire et comme dans Hérétiques, avec la communauté juive, il traverse les siècles dans La transparence du temps, en évoquant la destinée de cette Vierge noire, au temps de la guerre civile en Espagne ou encore des Templiers pendant le siège de Saint-Jean d'Acre, en Terre Sainte. Comme souvent chez Padura, il y a donc un triple plaisir : celui d'un roman policier, certes parfois un peu trop riche et embrouillé, celui de la découverte de faits historiques pas ou mal connus et enfin celui d'un portrait de la Havane et de ses habitants, des zones les plus démunies (avec ses migrants intérieurs) au monde des nantis et des parvenus qui profitent, de façon plus ou moins légale de l'ouverture du pays. La transparence du temps est une véritable fresque, dense, intime, chaleureuse, ironique et dans laquelle l'humour (souvent noir, lui aussi) se marie à merveille avec le goût du rhum et un sens indéfectible de l'amitié, qui sont autant de valeurs essentielles de l'univers de l'écrivain.

Merci à Masse Critique et aux éditions Métailié pour l'envoi de ce livre.
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Merci à Sandrine de m'avoir fait la surprise de m'envoyer ce livre.

Moins policier qu'à l'ordinaire, plus roman d'atmosphère, dans La Havane où les Cubains qui ont cru dans le système sont surpassés par ceux qui fraient avec Miami et au-delà. Et notre cher Conde, qui entre deux saoûlographies, aime sa compagne de toujours, est plus loyal que jamais avec ses amis, et essaie de retrouver une statue de vierge noire sans parvenir à comprendre l'engouement mystique qu'elle suscite.

Une bonne lecture qui m'a détendue avec grand plaisir.
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Les temps sont durs pour Mario Conde : il voit ses soixante ans approcher, et son commerce de livres d'occasion ne marche guère. Contacté par un ancien camarade de classe, qu'il avait oublié d'ailleurs, il se voit confier une mission, celle de retrouver une statue de Vierge noire qui a été volée au domicile du plaignant. le voleur lui est connu, il a opportunément disparu, mais l'aide de Mario Conde sera utile pour lui mettre la main dessus et récupérer cette statue à valeur sentimentale. Mario plonge donc dans le milieu des marchands d'art de la capitale cubaine.

Parmi les romans de Leonardo Padura, existe une série de romans policiers classiques avec pour personnage principal Mario Conde, ex-inspecteur qui enquête plus ou moins en tant que détective, quand il ne vend pas des livres d'occasion. D'autres romans sont plus basés sur des faits historiques comme Hérétiques, que je n'ai pas lu ou L'homme qui aimait les chiens, qui m'a beaucoup plu. Jusqu'alors j'ai aimé l'ambiance de ses policiers, la description de la vie cubaine, des agapes bien arrosées de Conde et ses amis, des lieux où le mènent ses enquêtes, elles-mêmes agissant plus comme prétextes à parler du quotidien des Cubains.
Cette fois, le roman mélange les deux lignes directrices : une enquête de Mario Conde mêlée à des personnages historiques, liés d'une manière ou d'une autre à la statue disparue. Et finalement, ce mélange des genres ne m'a qu'à moitié convaincue. J'ai lu le roman sans difficultés et l'ai même trouvé assez plaisant, mais j'ai ressenti quelques longueurs et le style, ou peut-être la traduction, m'a parfois laissée dubitative : je n'ai pas l'habitude que le sens de certaines phrases m'échappent chez Leonardo Padura, et d'être obligée de les relire deux ou trois fois sans trop que cela m'éclaire. Pourtant, le thème de l'art, que ce soit à propos des différents types de vierges noires, ou de l'art cubain contemporain, est très intéressant. le tiraillement des Cubains entre quitter l'île pour une vie meilleure ou y rester malgré tout, est très bien rendu aussi.
Ce ne sont pas les parties historiques qui me posent problème, elle sont plutôt intrigantes et toujours écrites de manière à transporter instantanément, et avec virtuosité, dans le passé. Non, c'est l'enquête qui manque un peu de dynamisme, et qui s'étire en longueur, entrecoupée de repas et de litres de rhum, qui n'ont pas toujours suffi à me téléporter à La Havane.
Enfin, je chipote, ça n'a rien de rédhibitoire et l'ensemble forme un roman prenant et dont le ton pimenté d'humour fonctionne très bien.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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