L'histoire de
la femme aux cartes postales de
Claude Paiement se déroule principalement à la fin des années 50. Les illustrations de
Jean-Paul Eid nous propulsent dans l'univers des cabarets de jazz. Dans ce roman graphique, le décor change au fil du récit. Au début, Rose quitte la Gaspésie pour s'établir à Montréal. On assiste à ses débuts difficiles comme chanteuse inconnue et pauvre, puis à sa vie de tournée aux États-Unis et à Cuba, évoluant dans des décors exotiques. Une histoire parallèle se déroule en 2002, dans un décor moderne et urbain, avant d'aboutir dans un petit village. Tous ces lieux sont dessinés avec réalisme. le décor est primordial. La société de jadis constitue le cadre de l'histoire. L'auteur insère, entre autres, des mots anglais dans les dialogues pour préciser le contexte linguistique. Toutefois, c'est par les illustrations en noir et blanc que le décor devient concret; plus présentes que le texte, elles permettent au lecteur de visualiser l'époque grâce aux tenues et coiffures d'antan, aux voitures anciennes, aux enseignes électriques des cabarets, de ressentir les tensions lors des émeutes de Cuba, etc. J'ai adoré ce livre. Habituellement, les trames historiques me plaisent peu, mais l'histoire de cette femme, campée dans un décor rétro, teintée de musique, de romance et d'intrigues, a suscité mon intérêt du début à la fin. Les illustrations y sont pour beaucoup. Elles sont soignées et feutrées. Les critiques ont reconnu la qualité de l'oeuvre primée par l'ACBD (2016) et par le FBDFQ (2017).
Références :
Association des critiques et journalistes de bande dessinée. (2016).
La Femme aux cartes postales, Prix de la critique ACBD de la bande dessinée québécoise 2016. Repéré à http://www.acbd.fr/2736/actualites/
la-femme-aux-cartes-postales-prix-de-la-critique-acbd-de-la-bande-dessinee-quebecoise-2016/
Festival de la BD francophone de Québec. (2017). Lauréats Bédéis Causa 2017. Repéré à http://fbdfq.com/archives/1804