Le problème avec le sexe, c’est que c’est la même chose qu’avec n’importe quelle addiction. Vous êtes toujours en instance de guérison. Vous rechutez toujours. Vous passez à l’acte. Jusqu’à ce que vous trouviez un motif de vous battre pour, vous vous contentez de trouver à vous battre contre. Tous ces gens qui disent qu’ils veulent une vie libérée de toute compulsion sexuelle, je veux dire, oubliez ce qu’ils racontent. Je veux dire par là, qu’est-ce qui pourrait bien être meilleur que le sexe ?
Il est certain que la pipe la plus mal taillée est meilleure que, disons, sentir la plus superbe des roses… contempler le plus splendide des couchers de soleil. D’entendre des enfants rire.
Je pense que jamais je ne verrai un poème aussi adorable qu’un orgasme qui jaillit brûlant et vous crispe les miches en vous délavant les tripes comme un bon coup d’arrosage au tuyau.
Peindre un tableau, composer un opéra, c’est uniquement des choses qui se font dans l’attente, avant de trouver le prochain bon coup qui veut bien de vous.
À la minute où se pointe quelque chose de mieux que le sexe, appelez-moi. Laissez-moi un message urgent.
J'admire les drogués. Les accros. Dans un monde où tout un chacun attend quelque désastre aveugle, aléatoire, ou quelque maladie soudaine, le drogué a le confort de savoir ce qui l'attend avec le plus de probabilité au bout de sa route. Il assure une certaine maîtrise sur sa destinée ultime, et son addiction empêche la cause de sa mort d'être une totale surprise. D'une certaine manière, être drogué c'est anticiper. Une bonne addiction enlève à la mort tout son jeu des devinettes. c'est pour de vrai qu'on planifie sa propre échappée. Et, sérieusement, c'est tellement un truc de gonzesse que de penser qu'une vie humaine devrait se poursuivre indéfiniment.
Les lois qui nous maintiennent en toute sécurité, ces mêmes lois nous condamnent à l'ennui.
La véritable nature de quiconque, c'est des conneries. Il n'existe pas d'âme chez les humains. L'émotion, c'est des conneries. [...] Nous vivons et nous mourons et tout le reste n'est que délire et illusion.
Ensuite, elle allume la télévision, un feuilleton à rallonge quelconque, vous savez, ces trucs où de vrais individus de la vraie vie prétendent être des individus bidons avec des problèmes fabriqués de toutes pièces sous les regards attentifs de vrais individus de la vraie vie qui essaient d'oublier leurs vrais problèmes de la vraie vie.
L'amour, c'est de la connerie. L'émotion, c'est de la connerie. Je suis un roc. Un taré. Je suis un sale trouduc qui se fout bien de tout, et qui en est fier. [...] S'il faut en arriver finalement à un choix entre ne pas être aimé et être vulnérable, sensible et émotionnel, alors, votre amour, vous pouvez vous le garder. p.304
Nous pouvons passer notre existence entière à laisser le monde nous dire qui nous sommes. Sains d'esprit ou fous à lier. Saints ou drogués du sexe. Héros ou victimes. A laisser l'histoire nous dire combien nous sommes bons ou mauvais.
A laisser notre passé décider de notre avenir.
Ou alors, nous pouvons décider pour nous-mêmes.
Et peut-être est-ce notre travail d'inventer quelque chose de meilleur.
La magie du sexe, c'est l'appropriation sans le fardeau de la possession. Peu importe le nombre de femmes que vous ramenez à la maison, il n'y a jamais de problème de stockage.
Si vous avez l'intention de lire ceci, n'en faites rien, ne vous donnez pas cette peine.
Au bout de quelque pages, vous n'aurez plus aucune envie de vous trouver là où vous serez. Alors oubliez. Allez-vous-en, tant que vous êtes encore intact, en un seul morceau. p.11
Tout ce qu'on peut acquérir, n'est qu'une chose de plus à perdre.