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Citations sur Le Quinconce, tome 3 : Le Destin de Mary (10)

Mais sans un sous vaillant, l'estomac criant famine, j'étais bien obligé de réfléchir à l'avenir. Je songeai à Londres, ce monde infini aux innombrables rues, places, courettes, boyaux où fourmillent des millions d'habitants. Je ne connaissais personne dans cette foule grouillante que ne préoccupait guère le sort du prochain. Personne à qui demander assistance, personne à qui il importait que je vive ou meure.
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- Pardonnez-moi, Monsieur.
Je m'efforçai alors de poursuivre :
- Ma mère... ma mère vient de mourir, et je n'ai pas de quoi l'enterrer.
- Alors, tu peux dire que tu as de la chance, toi ! s'écria-t-il.
Je le contemplai, interloqué. Il mit un soin minutieux à s'essuyer les mains, avant de reprendre :
- Nous enterrons les pauvres une fois la semaine et, par bonheur, c'est demain que tombe le jour des funérailles.
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Nous avancions comme en dehors du temps, dans un monde soudain réduit au silence par la neige, dont le manteau ouaté étouffait le pas des rares piétons et le martèlement de roues et de sabots des attelages qui s'aventuraient par les rues. J'avais l'impression que plus rien n'existait, en dehors du mouvement de mes jambes et de la douce blancheur des flocons qui voltigeaient au-dessous de nous.
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Les jours suivants, Emma était toujours présente à mon chevet chaque fois que je m'éveillais. Ce fut de ses blanches mains que je reçus la nourriture qui m'aida peu à peu à retrouver la santé : du pain trempé dans du lait et du miel, pour commencer. Sa mère la remplaçait parfois, mais il y avait constamment l'une ou l'autre dans la chambre. Quand je me réveillais la nuit, j'étais sûr d'apercevoir Emma au coin du feu, en train de lire ou de broder à la lueur dansante des flammes. J'étais très touché du soin que les deux femmes prenaient à me veiller elles-mêmes, au lieu de me confier à leurs bonnes. Du reste, à part Ellen, la servante âgée, qui apportait ou remportait les plats ou les affaires, je ne voyais même pas les domestiques.
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Une idée me frappa alors; il y avait bel et bien un dessein qui dirigeait ma vie, mais il était conçu par un autre! Qui donc tenait le lacs, qui l'avait noué et pourquoi? J'avais par chance découvert le réseau filé par l'araignée à temps pour y échapper. Dorénavant, je cesserais d'être un vulgaire pion manipulé par le destin. Je donnerais un but à ma vie; que passe la Justice!
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C'était le dortoir des hommes et, malgré l'heure très matinale, on réveillait déjà les patients pour les habiller. Contemplant tous ces visages qui m'entouraient, j'y vis autant d'expressions de la dégénérescence, du crétinisme et de la manie : des visages durcis par les sévices et la souffrance, d'autres au contraire brisés par les épreuves, certains rendus combatifs par l'impérieux besoin de se prouver leur propre valeur, d'autres encore aux yeux vides à jamais. Plusieurs portaient comme moi des camisoles de force. Je tentai de trouver ne serait-ce qu'une seule personne en qui l'on pût discerner un signe d'intelligence et d'humanité.
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Légèrement soulagé d'apprendre que Barney et les siens ne se livraient pas à des activités proprement illégales, j'étais néanmoins troublé par le caractère malhonnête de leurs agissements.
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Le lendemain, n'y tenant plus et m'étant assuré qu'il n'y avait ni policier ni vigile dans les parages, je me mis à mendier, tendant la main vers les passants tout en proférant quelques mots pour en appeler à leurs bons sentiments. Au bout de quelques minutes, un estropié apparut sur le trottoir : il se dirigeait vers moi, ses moignons de jambe ballants entre deux béquilles qui lui faisaient la démarche sautillante d'un moineau. Arrivé à quelques pieds de moi, il prit appui sur une de ses cannes et, sans me laisser le temps de deviner son intention, il se saisit de l'autre pour me frapper à la tête. Mon écart réussit à lui offrir l'épaule, qu'atteignit un coup douloureux.
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Tandis que les cloches continuaient à sonner lugubrement le glas, le bruit de la foule se fit murmure, comme si tous s'accordaient pour retenir ensemble leur souffle. Ordonnateurs et victimes de l'exécution se dirigèrent vers la sinistre estrade et y montèrent. Le prisonnier s'avança alors sur le devant de l'échafaud, tel un acteur prêt à déclamer un monologue, et j'eus l'impression qu'il me regardait droit dans les yeux. 
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 La théorie de Mr Pentecost, qui voyait dans la loi une construction arbitraire destinée à protéger les riches, me revint à l'esprit : il avait raison. Comment avais-je jamais pu croire aux idées de Mr Silverlight qui défendait une morale supérieure à laquelle il faudrait obéir, qu'elle s'accordât ou non avec la loi ? Il m'apparaissait au contraire que le calcul égoïste était le seul mobile qui poussât chacun de nous à respecter ou à enfreindre la loi. Et si ces gens-là choisissaient le risque d'y contrevenir, avec tous les dangers que cela comportait et qu'ils ne connaissaient que trop, voilà plutôt un courage qui à mes yeux forçait l'admiration. 
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