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sur 37 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman de Sigrún Pálsdóttir est basé sur des faits réels et notamment sur la découverte de l'Amérique, bien avant Christophe Colomb, par les Vikings. Et dans les bateaux des Vikings qui accostèrent sur ces terres nouvelles, il y avait Gudridur Thorbjarnardóttir, véritable héroïne islandaise qui vécut donc en Amérique aux alentours de l'an mille et y donna naissance à son fils, Snorri Thorfinnsson, le premier enfant blanc né sur ces terres appelées en viking Vinland. Deux livres fondateurs sont régulièrement mentionnés dans le roman : La saga des Groenlandais et La saga d'Erik le Rouge.

Nonobstant les sources très anciennes et la période à laquelle vit Sigurlina, le roman de Sigrún Pálsdóttir est très moderne. Elle aurait pu faire des aventures de Sigurlina un roman fleuve en décrivant par le menu tout ce qu'elle voit, ce qu'elle vit et s'apitoyer sur son sort, car son héroïne va de mésaventures en mésaventures pour ne pas dire de drames en drames. Mais foin de tout cela, l'autrice ne s'appesantit pas. Elle décrit, énumère et surtout laisse le lecteur faire les liens. Ce qui n'est pas écrit clairement l'est entre les lignes. J'aime lorsqu'une écrivaine parie sur l'intelligence et l'imagination de ses lecteurs. J'aime cela parce que plutôt qu'un pavé indigeste de plus de 400 ou 500 pages, elle écrit un court roman d'à peine 200 pages, vif, dynamique, sans temps mort. Tout y est juste, rien n'est en trop et rien ne manque. Pourquoi, par exemple, infliger des pages de descriptions de l'aménagement et du fonctionnement d'une maison lorsque tout peut être dit comme ceci : "Sans qu'on sache comment, la maison avait fini par s'emplir de meubles. Sans qu'on sache comment, Sigurlina avait fini par se retrouver à la cuisine, s'affairant aux fourneaux, ils avaient fini par s'asseoir tous les trois à table pour prendre leurs repas." (p.25)

Sigurlina est une héroïne charmante, un peu naïve sans doute, qui devra lutter, tomber pour mieux se relever, s'affirmer, se défendre, tout cela pour acquérir sa liberté, ce qui n'était pas évident il y a plus d'un siècle. le roman est également passionnant parce qu'il traite de l'histoire de l'Islande, de l'héritage culturel et la réflexion est intéressante lorsque de nos jours, beaucoup de pays pillés réclament le retour des oeuvres.

Très belle découverte que ce roman foisonnant, passionnant. Sigrún Pálsdóttir use d'une langue fluide, agréable qui ravira le plus grand nombre pour cette tragi-comédie qui emballe du début à la toute fin.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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« Un coup de tête », en tant que titre, résume très bien ce livre qui repose sur l'aventure fortuite de son personnage principal. Un roman qui pourrait sembler lisse sans toutes les particularités présentes dans son décor. C'est un livre qui m'a plu sans avoir de message urgent à dévoiler.

C'est avant tout l'histoire d'une fille et d'un objet, presque tous deux placés au même plan. Il ne manque pas de rebondissements. L'un entraînant l'autre dans des aventures parfois rocambolesques. L'objet est riche en histoire. Les débats s'affrontent autour de Christophe Colomb et Leif Erikson pour savoir qui a découvert l'Amérique en second plan.

Le livre est aussi l'occasion d'entrer dans le monde des musées et de la formation des collections de ceux-ci. C'est donc un questionnement sur l'origine des informations et histoires liées aux objets. Quand on va au musée, on se pose rarement la question de savoir si les notices des objets vus sont véridiques. Il y a pourtant un travail important de recherche qui doit intervenir pour valider les informations associées aux objets. L'autrice nous explique ainsi la formation des fonds des musées en prenant des exemples concrets tels que Rosa Bonheur pour le Metropolitan Museum of Art.

Je ne connais pas beaucoup la culture et plus précisément la littérature islandaise. Ce roman est aussi l'occasion de découvrir quelques éléments de leur artisanat. On découvre dans les premiers chapitres le village de Sigurlina et le mode de fonctionnement de leur communauté. C'est très intéressant et nous permet d'en savoir un peu plus sur la condition féminine islandaise à cette époque.

La jeune femme islandaise incarne les femmes en général dans le village. Elle est d'un caractère effacé et doit remplir le rôle que lui donne son père. Les circonstances et sa soif d'ailleurs l'amènent à partir pour New York. Elle y découvre donc des femmes plus émancipées. Et cela permettra de mettre en avant son intelligence et sa ténacité. La fin énigmatique amène une véritable affirmation pour le personnage ainsi qu'un apaisement.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui peut paraître compliqué à suivre au début. Une fois qu'on a compris sa narration avec un interlude présent par rapport aux éléments passés qui nous sont racontés … on le trouve plutôt astucieux. L'écriture est simple avec des pointes de poésie.

Un très bon roman donc qui dévoile sa saveur jusqu'aux dernières pages.
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