C'était le temps où l'école de Beauvais dominait sans rivale des coteaux de la basse Seine à ceux du pays laonnois. La mort même d'Engrand Le Prince, en 1530, n'avait point arrêté son essor et les deux fils du maître, Jean et Nicolas, continuaient à répondre merveilleusement à tout ce que l'on était en droit d'attendre de leur origine. Bien plus, nous savons maintenant, d'une manière indubitable, que le grand sculpteur auquel sont dues les merveilleuses portes dont il a été précédemment question ne laissa pas de s'adonner également aux pratiques de la peinture translucide. Seulement,
u lieu de suivre de point en point l'exemple qu'il avait sous les yeux, Jean Le Pot en ces matières sut créer un genre tout particulier, qui ne tardera pas à attirer notre attention. Quant à son frère, appelé Nicolas, comme le second des Le Prince avec lequel il a été souvent confondus, l'histoire se contente de nous dire qu'il jouissait d'une grande célébrité. Mais ce renseignement n'offre rien d'assez précis pour que l'on puisse directement atteindre un résultat satisfaisant.
C'est donc, en quelque sorte, un spectacle surprenant que de rencontrer, au nord de Paris, en parcourant l'espace compris entre la route de Senlis et celle de Pontoise, presque à chaque pas, des églises de la Renaissance. Nous ne citerons que les principales : Luzarches, l'Isle-Adam, Maffliers, Belloy, le Mesnil-Aubry, Sarcelles et Goussainville. Toutes sont remarquables à plus d'un titre et, comme on pouvait s'y attendre, un étroit lien de parenté les unit. Quant au fait même de cette sorte d'épanouissement artistique, à un moment donné, sur le sol qui nous occupe, il s'explique assez facilement. Nous sommes dans cette « presqu'île de France » qui fut le berceau des Montmorency, au centre des riches et beaux domaines, possédés depuis longtemps par l'une des plus illustres familles dont l'histoire ait conservé le souvenir .