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Critique de Grilhou


Voici une histoire simple, celle d'une libraire (Kay) installée à Fécamp, et de ses échanges épistolaires avec un américain (Jonathan) qui lui commande des livres.
Le roman n'est que la succession de ces échanges de lettres entre une libraire subjugée par cet amateur éclairé de littérature française, étrange américain qui s'imisce de proche en proche dans la vie de la jeune femme.
Katherine Pancal est visionnaire dans ce roman. Elle a vu la puissance suggestive de l'écrit dans la découverte réciproque de deux personnes. Sans aucun doute aujourd'hui cet échange se ferait par courriels, mais au bout du compte, ce qui est très bien mis en relief ici, c'est la curiosité vive qui se crée au fil des échanges, l'imaginaire qui travaille à plein pour se figurer "l'autre", les sentiments qui immanquablement finissent par émerger, et puis l'envie, la pulsion presque , d'aller plus loin , plus profond, plus dense, dans l'intimité de cet autre que l'on ne connait que par ses écrits.
Un homme à distance c'est tout cela, écrit dans un style vif, agile, parfois animal et violent comme les tourments du coeur.
L'épilogue de cette correspondance arrive vite, car il est vrai que l'on lit ce livre d'une traite. le lecteur aussi veut savoir tout de l'autre !
Un très beau roman sur les relations hommes-femmes, sur l'amour, sur les peines de l'existence.
En bonus, une liste suave de lecture recommandées par l'auteure elle-même à qui je serai éternellement reconnaissant de m'avoir fait découvrir Erri de Luca (Trois chevaux).
Un excellent roman! Merci.
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