Et si par une nuit d'hiver, circulant sous une pluie diluvienne et orageuse, vous tombiez sur une voiture isolée et en panne au bord d'une route forestière, vous arrêteriez-vous secourir la personne en détresse ?
Probablement pas.
Mais si en doublant cette voiture, vous croisiez le regard d'une femme esseulée, peut-être alors hésiteriez-vous et vous ralentiriez un peu. Pour, finalement, partagé entre angoisse et honte, filer fissa retrouver votre cocon. Ni vu, ni connu. Ni pris.
C'est exactement ce qu'à vécu Cass.
Mais, quand le lendemain, elle apprend la mort de cette femme, elle culpabilise terriblement.
C'est alors que des coups de fil anonymes, de plus en plus fréquents, vont alimenter son anxiété. Chaque jour va la précipiter un peu plus dans une sorte de folie et de paranoïa. Car, Cass en est intimement convaincue, elle est persécutée. Persuadée d'avoir été aperçue cette fameuse nuit, elle pense être suivie et en danger. Et la pauvre va s'empêtrer dans une détresse émotionnelle quasi insurmontable, malgré l'aide bienveillante de son mari.
Alors, si ce roman n'est pas révolutionnaire dans ce genre, si on suppose assez facilement le dénouement, si quelques incohérences un tantinet grossières de scénario m'ont rendue perplexe, lire du
B.A. Paris est toujours un plaisir. J'apprécie son écriture fluide, sans chichis et simple racontant les faits dans des chapitres courts. On tourne les pages aisément car elle manie bien les mots et elle transmet parfaitement l'angoisse qui ne va que crescendo. La tension psychologique est palpable et on attrape quelques sueurs froides. Alors rien que pour cela, ce livre est un bon livre.