Citations sur Voyage en territoire inconnu (26)
So I suddenly understand that biology and genes don’t actually bestow a connection, that whatever finally exists is only through what has been made with these same hands that grip the wheel and not just by a name on a birth certificate.
J’ai soudain compris que biologie et gênes ne sont en fin de compte à la source d’aucun liens affectifs, ce qui existe est uniquement ce qui a été conçu avec ces mêmes mains qui tiennent le volant et rien à voir avec un nom écrit sur l’acte de naissance.
(...) je réalise que quand on fait un pas en avant, même un petit pas, l’étau de la peur se desserre un peu. Elle est encore là, mais diminuée, et on s’autorise à moins se considérer comme une victime sans défense, car au bout du compte c’est le sentiment d’impuissance qui nous tue.
Les gens ne comprennent pas les photos. Ils pensent qu’elles figent toujours l’instant dans le temps, alors qu’au contraire, elles l’en libèrent, et ce que l’appareil a saisi échappe à jamais à son écoulement. De sorte que ça existera toujours, vivra toujours tel qu’en cette seconde précise, avec le même sourire ou le même air renfrogné, la même couleur de ciel, la même lumière ou la même ombre, la même pensée ou le même battement de cœur. C’est l’éternel qui est libéré dans la soudaine immobilité créée par le clic de l’appareil photo.
(...) je comprends alors la justesse de ce qu’a dit Ansel Adams : qu’on ne prend pas une photo seulement avec l’appareil, mais en y apportant toutes les images qu’on a vues, les livres qu’on a lus, la musique qu’on a entendue, les gens qu’on a aimés.
(...) c’est là un des paradoxes de la parentalité : la plupart du temps, ça se passe mieux quand on leur laisse de l’espace, et il n’y a pas de plus sûr moyen d’envoyer nos enfants sur une orbite lointaine que d’essayer de les maintenir dans notre champ gravitationnel.
J’attends aussi de mon corps qu’il reste assez alerte et équilibré pour me soutenir au fil des jours, et ça me dépasse qu’on puisse prendre de son plein gré des substances susceptibles de l’affaiblir.
(...) j'envie ceux qui peuvent négocier les moments clés de la vie, souvent liés à un deuil ou à une perte quelconque, en puisant du réconfort dans la foi. C'est vrai que dans ces circonstances, n'importe quel soutien, même temporaire,est bon à prendre (...)
(…) vivre dans la peur est la pire façon de vivre ; la peur obscurcit même les choses les plus lumineuses qu’on essaie de faire, elle est omniprésente et ronge petit à petit tout ce dont on a besoin pour exister. Si bien qu’il arrive un moment où la colère engendrée par ce qu’on subit bout et déborde, et on est soudain prêt à envisager tous les remèdes, aussi désespérés et téméraires qu’ils puissent paraître à l’esprit rationnel qu’on possédait auparavant.
Et je comprends alors la justesse de ce qu’a dit Ansel Adams : qu’on ne prend pas une photo seulement avec l’appareil, mais en y apportant toutes les images qu’on a vues, les livres qu’on a lus, la musique qu’on a entendue, les gens qu’on a aimés.
On cloue au pilori les parents de ces ados partis rejoindre l’État islamique ; on les traite de mauvais parents, ou alors on les soupçonne d’avoir su ce qui se passait dans la tête de leurs enfants. Au mieux, leur radar est défectueux et n’a pas su détecter ce qui s’insinuait dans leur foyer pour contaminer l’esprit de leurs gamins. Il fut un temps où j’aurais peut-être pensé la même chose. Je dis bien peut-être. Mais c’était avant. Maintenant, je me garde des jugements et des suppositions faciles. Et élever un enfant, ce n’est pas comme conduire cette voiture, avec l’assistance d’une voix pour me guider, avec les traces laissées par d’autres véhicules que je peux suivre malgré la neige, avec les feux et les panneaux pour m’indiquer quand m’arrêter et démarrer, pour me signaler de possibles dangers. Au lieu de cela, on se trouve dans une espèce de blizzard d’idées confuses et contradictoires, et alors qu’on croyait connaître la meilleure direction à prendre, on doit vite admettre qu’on est perdu et que les points de repère familiers auxquels on accordait tant d’importance ont disparu dans un brouillard blanc.