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3,38

sur 59 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec une accroche telle « l'histoire qui a inspiré Tim Burton », je ne pouvais pas passer à côté de ce roman. Ce n'est ni le maquillage, ni les décors, ni le jeu de ses acteurs excentriques qui m'attirent dans l'univers burtonien, mais bien les grandes aventures à la fois gothiques et romantiques de ses personnages.

Alors qu'en est-il de l'histoire qui a inspiré le film Dark Shadows ?

L'atmosphère crée par Lara Parker est consciemment plus sombre et moins fantasque que celle de Tim Burton. Loin de m'en étonner, j'ai été totalement conquise par cette histoire qui mélange fantastique, historique et romance.

Premier point à notifier, Lara Parker était l'actrice qui jouait le personnage d'Angélique dans la série Dark Shadows diffusée dès 1967. Si j'ignore ce que vaut son jeu de comédien, je peux en revanche affirmer qu'elle est un très bon écrivain. Son style est plein de finesse, très bien adapté à l'époque qu'elle décrit. Les dialogues retranscrivent très bien la classe sociale à laquelle appartiennent les personnages (notables, esclaves,…). Elle a une écriture littéraire maitrisée et fluide.

Le livre s'ouvre sur Barnabas, un vampire fraichement redevenu humain. Il est parvenu à rompre une malédiction vieille de plusieurs siècles avec l'aide de Julia, jeune femme riche qu'il prévoit d'épouser. Il nous apprend l'existence d'une certaine Angélique, qu'il semble haïr au plus haut point… et du coup nous aussi !

Sauf que très vite, le roman se centre sur l'intrigue principale, à savoir la vie de la dite Angélique. Et quand on connaît son histoire, on se demande : je suis sensée détester qui ? Entre le point de vue de Barnabas et celui d'Angélique, on ne sait plus qui est la victime dans toute cette affaire. C'est frustrant, mais j'aime beaucoup !

Ce qui a le plus retenu mon attention dans ce roman est l'aspect historique. En effet, Angélique est une jeune martiniquaise, née d'une mère métisse et d'un riche propriétaire blanc. Elle est utilisée par son père pour contenir la colère des esclaves en la faisant passer pour une déesse vaudou. A travers sa vie, on découvre donc aussi celle des esclaves de Martinique, la façon dont ils étaient traités, leur non-place dans leur île occidentalisée et christianisée. Nous avons aussi le droit à une romance absolument tragique. Elle tient une grande place dans la deuxième partie de l'histoire qui m'a moins passionnée que la première partie.

J'ai malheureusement mis trop peu de temps à le lire. J'ai regretté de l'avoir terminé. D'abord ,parce que pendant que je lisais, je ne révisais pas mes partiels (addiction quand tu nous tiens ….). Mais aussi parce que, du coup, je n'ai plus rien à me mettre sous la dent avant la sortie de la suite. Celle-ci n'est pas nécessaire dans le sens où l'histoire m'a plu telle quelle. En revanche, j'ai hâte de pouvoir retrouver ces personnages auxquels je me suis terriblement attachée !
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Après avoir visionner la superbe adaptation de Tim Burton , il faut dire que j'adore le duo Burton/Depp, une "copinette" m'a gentiment prêté le livre.
Pourtant je ne lis rarement après avoir vu l'adaptation, mais le contraire, et bien cela confirme mon idée. Je suis trop influencée par le film pour apprécier le livre, je n'ai pas retrouvé la poésie et la magie auxquelles je m'attendais.

Bon roman mais pas le coup de coeur.
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Passée la première surprise vis-à-vis de l'intrigue (je ne m'attendais pas à ce que l'on remonte ainsi dans le temps), j'ai aimé l'idée de savoir comment la méchante de l'histoire en était arrivée à tant de noirceur, comment elle avait évolué. Il est toujours appréciable de se plonger dans le passé d'un « méchant » et d'essayer de le comprendre.

Lara Parker a su donner à ce roman une atmosphère assez particulière, très sombre. Ce roman a une forte dimension mystique, la magie est très présente, on passe beaucoup de temps avec la sorcellerie vaudou. Si j'ai apprécié cette atmosphère, cette noirceur, j'ai tout de même trouvé que l'initiation au vaudou était trop longue, et ma lecture de cette première partie a parfois été un peu lablorieuse.

En revanche, j'ai davantage aimé la seconde partie du roman, lors de laquelle Angélique fait la connaissance de Barnabas. On voit naître en elle l'amour, on ressent avec violence la jalousie et le sentiment de trahison qui en résultent. Lara Parker nous présente ainsi une femme prête à tout par amour, face à un homme insouciant et léger.

Bien qu'ayant globalement adhéré à cette histoire, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. le personnage d'Angélique est assez fouillé, l'auteur développe sa psychologie. Lara Parker essaie de nous montrer comment Angélique est devenue mauvaise suite à une enfance malheureuse et des amours inassouvis. Néanmoins, si elle souffre, ses réactions lui appartiennent, et ces dernières sont parfois détestables. J'ai ressenti alternativement de la pitié et du dégoût envers ce personnage.

Quant à Barnabas, son personnage n'a pas beaucoup d'épaisseur, et il n'est pas très plaisant lui non plus. Seul son amour pur pour sa fiancée Josette lui permet de trouver quelque peu grâce à mes yeux. Mais il est d'un égoïsme très prononcé, et sa manière de toujours rejeter les torts sur Angélique m'a un peu agacée. Finalement, le personnage le plus attachant de ce roman, c'est Césaire, un esclave affranchi qui vient en aide à Angélique lorsqu'elle est adolescente.

Ce roman est bien écrit, bien que le style soit parfois un peu vieillot. Mais cet aspect « ancien » participe à l'atmosphère bien particulière du roman. Au final, l'auteur écrit d'une manière particulière, mais agréable, j'ai aimé ce style.

Pour résumer, j'ai bien aimé l'idée de ce « retour aux origines », de découvrir pourquoi la relation entre Barnabas et Angélique avait si mal tourné, débouchant sur une malédiction. L'auteur a réussi à donner une atmosphère particulière et inquiétante à ce livre. Néanmoins, la lecture en a été un peu laborieuse pour moi, du fait de personnages peu attachants et d'un passage dédié à la sorcellerie vaudou un peu trop long. Je suis pourtant suffisamment curieuse pour avoir envie de découvrir la suite.
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Alors que Barnabas Collins retrouve une vie normale, entouré de sa famille et guérit de la malédiction qui l'a transformé en Vampire, il découvre dans les ruines du manoir familial le journal intime que tenait la sorcière Angélique, son ennemie jurée. La curiosité étant plus forte que tout, Barnabas emporte le journal avec lui… mais cette lecture pourrait bien réveiller les fantômes du passé…

S'il y a un personnage que j'avais tout particulièrement aimé, dans le film de Tim Burton, c'est bien celui d'Angélique, cette sorcière passionnée et avide de vengeance. le lendemain, j'apprenais l'existence d'un roman paru aux éditions Michel Lafon, racontant justement les origines d'Angélique… Il ne fallait pas m'en dire plus pour que je me jette sur l'ouvrage… et quelle déception !

Bon, si je vous disais que j'avais totalement détesté, ce serait un mensonge. J'ai aimé l'ambiance mystérieuse qui se dégage des paysages de la Martinique, les sorciers et vaudous, les rituels mystiques qui font apparaître des esprits avec lesquels il est dangereux de frayer... J'ai vraiment eu l'impression de lire un roman gothique dans le sens du XIXème siècle car on retrouve ici les principales caractéristiques de ce genre : un pathos exacerbé, l'opposition entre le Bien et le Mal, le Diable qui tente de dévoyer l'innocente jeune femme pieuse, le tout sans hésiter à se perdre dans des descriptions lyriques qui certes, ne font pas avancer l'intrigue, mais sont plutôt agréables à lire. Dark Shadows, imprégné de mysticisme, de cette crainte du malin, m'a fait penser à un Entretien avec un Vampire raconté du point de vue de Claudia. J'ai beaucoup aimé cet aspect du roman.

Non, ce que j'aurais à reprocher à Dark Shadows, c'est avant tout ses longueurs, dues aux ruptures artificielles entre passé et présent. A la base prévues pour maintenir un effet de suspense (je suppose), elles ne servent strictement à rien (ou presque). Ainsi, la lecture du journal d'Angélique est régulièrement interrompue par Barnabas, à cause de Julia ou d'un autre membre de la famille Collins qui vient le déranger pour une raison futile, pile au moment où on s'interroge sur la suite des aventures d'Angélique…

De plus, j'ai parfois eu l'impression d'être prise dans une boucle spatio-temporelle, en lisant ce livre : certaines situations sont répétitives et à cause de ça, l'intrigue se traine. On a droit à quatre fois de suite la promesse d'Angélique de ne plus se servir de ses pouvoirs. Sans parler des interventions de Julia, personnage creux et insipide, qui n'apparait que pour gronder Barnabas : « Lâche ce journal tout de suite, Barnabas, ce n'est pas bon pour toi ». Plus qu'une future épouse, on dirait une mère qui gronde son enfant… et elle ne sert quasiment qu'à cela ! Bref, dès que je retournais dans le présent, je sombrais irrémédiablement dans un ennui mêlé à un agacement dû aux réactions de certains personnages. Seule Angélique réussit à avoir un semblant de charisme, au milieu de tous ces personnages aussi stéréotypés qu'inutiles…

Pourtant, Barnabas était un personnage prometteur ! Dès sa première apparition aux côtés d'Angélique, j'ai perçu un tel potentiel en lui, une prestance naturelle mêlée à une insouciance enivrante… mais hélas, la fascination a été de courte durée et tout retombe finalement comme un soufflet. J'ai eu du mal à comprendre les réactions de certains personnages, lunatiques, et la palme revient sans doute à Barnabas, à qui j'ai finalement voué une aversion toute particulière...

Finalement, Dark Shadows a été une déception pour moi. Ce n'est pas un mauvais livre, loin de là : il est bien écrit et possède une intrigue intéressante, mais finalement, il n'a pas répondu à mes attentes. Les personnages et certaines scènes, clichés, ont eu raison de ma patience.

Dark Shadows sera une série en trois tomes. le premier roman conclue le passé d'Angélique alors que le deuxième se centrera sur le présent de Barnabas… le présent ne m'ayant que très peu intéressé dans ce premier tome, j'arrêterais cette série sans trop de regrets.

Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Michel Lafon pour cette découverte qui m'a permis d'en savoir un peu plus sur l'univers de Dark Shadows !
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Voilà un roman un peu bancal donc, qui aurait mérité des personnages plus fouillés et des révélations moins attendues. L'écriture est plutôt une réussite (oui j'avais un à priori en apprenant que l'auteur était l'actrice qui jouait Angélique dans la série Dark Shadows, à priori non fondés, mea culpa), le cadre du récit est très convenu et stéréotypé, mais se lit finalement agréablement. Je suppose que certains y trouveront du plaisir, mais il faut en tout cas savoir que ce n'est pas l'histoire du film de Burton, sous peine d'être terriblement déçu ou en tout cas surpris.
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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J'ai eu la surprise de découvrir ce livre dans la sublime médiathèque de Roubaix. J'ai cru qu'il s'agissait du livre qui avait inspiré la série et le film. Il s'agit de l'inverse: le roman est inspiré de la série.

l'autrice a choisi de raconter l'action principalement du point de vue d'Angélique et se pencher sur son enfance et sa vision de l'histoire. la première partie est vraiment prenante car la gamine a un destin très atypique et tragique. Puis vient l'histoire d'amour qui a causé la perte de Barnabas et vu comme l'autrice le raconte, on ne peut qu'être du côté d'Angélique. Barnabas est tombé dans le cliché du nanti qui séduit la petite servante et la délaisse pour une fille de son rang après.
Le dernier tiers du roman ( la vengeance d'Angélique) est un peu longuet. Quelque part on a pas envie qu'elle sombre mais on a pas envie non plus que Barnabas s'en sorte aussi facilement. Après c'est aussi l'histoire d'un amour qui vire à l'obsession maladive. On est pas toujours maître de ses sentiments et Angélique qui aime Barnabas depuis qu'elle est petite a eu du mal à le comprendre...

je sais qu'il y a une suite mais je ne suis pas sûre de la lire. Ce premier tome ne m'a pas transcendée et je n'éprouve pas de vraie curiosité pour la suite.
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J'ai vu le film de Burton, comme tous les fans de son univers je suppose.


Et je suis tombé par hasard sur le livre. 


Le début du roman est un peu brouillon et j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire.
Ce roman est centré sur Angélique que nous suivons depuis son enfance en Martinique et sa rencontre avec Barnabas.
 

On découvre le passé d'Angélique grâce à son journal lu par Barnabas. 

Durant son enfance Angélique est arrachée à sa mère guérisseuse par son « père », qui l'utilise comme « déesse » afin de calmer les esclaves.



Après s'être enfuie, elle découvre ses pouvoirs, qu'elle rejette après plusieurs événements tragiques. 


Elle se retrouve au service de la famille de Josette. 



Etant donné que le journal subit pas mal durant sa vie, il manque des passages sur la vie d'Angélique, notamment son apprentissage de la magie et des rituels vaudou. 



C'est donc une Angélique douce et gentille que nous découvrons, il faut dire que Lara Parker est l'interprète de l'héroïne dans la série diffusée entre 1966 et 1971, on pourrait donc penser qu'elle « défend » un peu son personnage.



Même si la romance entre les personnages est très marquée (et énervante puisqu'elle se répète un milliard de fois), l'ambiance est sombre voire même oppressante.

Il y a aussi un tome 2, mais j'ai été un peu déçue de celui-ci que j'ai quand même trouvé long, j'ai donc du mal à m'y mettre.
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Le résumé donnait très envie de le lire mais bon l'intérieur était moins joli que la couverture
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Barnabas s'est enfin libéré de la malédiction.
Il n'est plus vampire, il est désormais tout ce qui as de plus humain. Il aspire à une vie tranquille avec une femme qu'il aime à sentir le soleil sur sa peau.
Pourtant quelque chose cloche : il découvre le journal intime d'Angélique, celle par qui tout est arrivé. Ce journal est il maléfique? Va t il rouvrir certaines blessures? Barnabas va pourtant le lire, et se plonger dans l'histoire d'Angélique qui est aussi quelque part son histoire.

J'ai bien aimé, c'est romantique, mais aussi plein d'action, plein aussi de remise en question de la parti du personnage principale. C'est Dracula sans Dracula, une romance diabolique.
Dommage que je trouve pas le tome 2.
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  Si "La famille Addams" et "Les Monstres" figurent au panthéon des séries horrifiques des années 60, il existe une troisième production télévisée qui, dans un registre moins familial, les talonnait de près (voire les a supplantés) dans le coeur des téléspectateurs : "Dark Shadows". Resté inédit dans les pays francophones et quasi inconnu jusqu'au remake réalisé par Tim Burton pour le grand écran, ce feuilleton de plus de mille épisodes diffusé sur les écrans américains entre 1966 et 1971 est pourtant resté un grand succès populaire.

    Créée par Dan Curtis, réalisateur de séries et téléfilms d'horreur, "Dark Shadows" est un mélange des genres assez inhabituel lorsqu'elle débarque à l'écran. Soap Opera dans la pure veine du genre mais auquel le scénario greffe progressivement des éléments gothiques jusqu'à sombrer dans le fantastique complet, c'est un peu "Des jours et des vies" ou "Dynastie" qui rencontre "Dracula". L'intrigue se déroule dans le Maine, au manoir des Collins, famille semble-t-il maudite depuis des générations. Si seule l'atmosphère teintée de mystère faisait le surréalisme du scénario au cours des premiers épisodes, c'est peu à peu que les auteurs ont invité fantômes et monstres dans l'histoire, avant que les audiences n'explosent lorsque le personnage de Barnabas fait son entrée en scène. Cet ancêtre des Collins, transformé en vampire à la fin du XVIIIème siècle par Angélique, une sorcière dont il avait refusé l'amour, resurgit brusquement en plein coeur des années 60 et doit composer autant avec sa nature complexe qu'avec les autres malédictions qui pèsent sur les épaules de ses descendants.

    A l'origine d'un véritable fan club et de plusieurs événements culturels, adaptations et reboot (notamment "La malédiction de Collinwood", remake sous forme d'une mini-série également réalisée par Dan Curtis en 1991), "Dark Shadows" a laissé une empreinte particulière dans l'histoire télévisée des États-Unis, de même que ses nombreux interprètes. Parmi ceux-là, Lara Parker a marqué les esprits dans son rôle mémorable d'Angélique Bouchard, la sorcière par qui la malédiction s'abat sur les Collins. Au début des années 90, elle est interrogée, à l'occasion du reboot, sur les origines de son personnage : savait-elle comment Angélique était devenue une sorcière ? Inspirée par cette question, la comédienne se replonge dans la série et dans les nombreux écrits auxquels le show a donné naissance et imagine dans "Angélique's descent", un roman publié en 1998, l'histoire de la sorcière.

    A la fois préquel, novélisation et continuité de l'univers de "Dark Shadows", ce livre rencontre un certain succès et amène Lara Parker à écrire deux suites. Lorsque le remake réalisé par Tim Burton voit le jour en 2012, les éditeurs américains le réimpriment et les droits sont parallèlement achetés en France par la maison Michel Lafon. L'estampille "L'histoire qui a inspiré le film de Tim Burton", accrocheuse, n'en est pas moins trompeuse – ou, disons, piégeuse. Si livre et film puisent dans la même source, le ton est radicalement différent : là où Burton s'amuse d'un regard rétrospectif sur le feuilleton pour offrir une version décalée, colorée et punk (avec en prime un humour noir qui n'est pas sans rappeler "La famille Addams"), le roman de L.Parker, plus sombre et plus psychologique, est plus fidèle à l'esprit dramatique souhaité par la série originale.

    Aussi faut-il prendre le temps de s'acclimater à l'atmosphère du livre et d'y prendre ses marques avant de profiter de la lecture : ceux qui y recherchent le mordant et l'irrévérence de Burton pourraient être déçus. Cela dit, la série étant inédite dans l'Hexagone, il est conseillé d'avoir vu le film pour raccrocher les wagons à minima, car l'intrigue du livre commence sans préavis ni précision : le décor est déjà planté, et le lecteur doit avoir les principaux codes du show en tête pour comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire. Lorsque l'action débute, Barnabas Collins arrive au terme du traitement prodigué par le Dr Julia Hoffman, médecin des Collins qui a trouvé un sérum contre le vampirisme. Alors en voie de guérison, Barnabas découvre au cours d'une nuit étrange le journal intime d'Angélique – la sorcière qu'il a autrefois ardemment désirée et qui l'avait maudit quand il s'était détourné d'elle. Curieux de mieux comprendre les agissements de cette créature qu'il déteste pourtant de tout son corps, il se plonge dans la lecture...

Pour un premier roman, reconnaissons que le style y est. Lara Parker puise certainement dans sa longue expérience du personnage d'Angélique pour mettre des mots sur sa psychologie et son histoire, chose pour laquelle elle n'emprunte jamais le chemin de la facilité. Loin, en effet, de simplement raconter une créature belle et froide animée par la vengeance, elle creuse en profondeur sa psyché en tentant de l'éclairer par les événements traumatiques qui l'on progressivement façonnée. Pour cela, elle imagine une enfance en Martinique, terre du Vaudou. L'intrigue s'enrichit dès lors d'une dimension exotique nourrie de nombreuses recherches qui donnent une réelle épaisseur à l'histoire, sans jamais tomber dans l'écueil du prétexte. Petit à petit, d'un événement à un autre, l'autrice parvient à nous amener jusqu'au personnage connu des téléspectateurs : fillette abandonnée, instrumentalisée, violentée puis femme bafouée, c'est dans une lutte contre les autres puis contre elle-même qu'elle se trouve prise au piège de la sorcellerie. Sans pour autant chercher à renverser les rôles des bons et des méchants, Lara Parker offre une vision très féministe de son personnage.

    Si cet aspect est particulièrement intéressant et si l'évolution psychologique d'Angélique tient le lecteur jusqu'au terme du livre, la lecture est parfois complexifiée par une construction très inégale et maladroite de l'intrigue. C'est d'ailleurs là qu'on perçoit que Lara Parker, si elle s'en tire plutôt bien en ce qui touche au style, reste une novice dans l'écriture de fiction. La temporalité et le rythme son assez mal maîtrisés, les plongées dans le journal d'Angélique alternent entre seconde et première personne sans raison, et les ellipses, nombreuses, ne sont pas du tout employées à bon escient. Si cela ne suffit pas à gâcher la lecture, ces accrocs empêchent une fluidité qui aurait été bienvenue.

En bref : Entre préquel et novélisation, ce roman sur l'univers de "Dark Shadows" propose de redécouvrir l'une des familles les plus horrifiques du petit écran américain par le personnage iconique d'Angélique Bouchard. Lara Parker, sa célèbre interprète à l'écran, s'improvise autrice et imagine le passé de cette antagoniste cultissime ; l'interprétation féministe, bien pensée, et le contexte historique, extrêmement bien documenté, servent une écriture plutôt réussie. On regrette cependant quelque peu une construction inégale et un rythme maladroit qui limitent le plaisir de la lecture.
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