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Citations sur La vie commence vendredi (13)

La force de la Grande Histoire ne se compare pas à notre capacité d’opposition – et cela vaut aussi pour nos vies personnelles. À chaque page de l’histoire du monde, nous faisons un bond, nous aussi, pratiquement sans le contrôler. Notre seule chance est de nous laisser emporter, tout simplement, mais en utilisant au maximum la machine à vapeur des événements, pour ne pas rester cloués au sol, dépassés par l’Histoire.
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Quelques jours plus tard, était mort, presque symboliquement, George Baronzi, l'auteur des "Mystères de Bucarest".
p. 320
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Il y a deux choses dans la vie dont on ne se lasse jamais : regarder tomber la neige et contempler un feu dans une cheminée.
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VENDREDI 19 DÉCEMBRE

Une journée riche en événements

J'aime lire en voiture.Maman me houspille , papa, qui n'oublie pas même en famille qu'il est monsieur le docteur Léon Margulis, dit que je m ' abîme les yeux et que mes enfants auront la vue faible.Mais moi je suis têtue et je m ' obstine à emporter mon livre . À leur époque, ils avaient peut-être le loisir de lire et de faire ceci ou cela , mais nous les jeunes , nous devons gérer notre temps.Et j'étais impatiente de savoir ce que devenait Becky dans "Vanité Fair".

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Le roman de Pavel Mirto, "L'avenir commence lundi", n'a jamais paru. Ce qui avait irrité monsieur l'éditeur Socec fils, c'était la description des vêtements des dames, impossible à imaginer, tout comme l'idée d'assiettes et de verre mous, jetés à la poubelle après usage. Sans parler du reste.
p. 358
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De même qu'il n'y a pas de flocon qui ressemble à un autre, Costache espérait qu'il n'y avait pas d'empreintes ressemblant à d'autres. Il n’était, hélas, pas encore prouvé que chez l'homme le dessin du bout du doigts ne change pas au cours de la vie, mais monsieur Costache était presque sûr que, dans quelques années, cela pourrait être scientifiquement prouvé. Son chef le contredisait avec arrogance, lui donnant l'exemple des arbres sciés qui avaient eux aussi une emprunte : «Si l'on compare les anneaux d'une jeune arbre avec ceux d'un arbre plus vieux, on voit que chez le vieil arbre les anneaux sont plus distants les uns des autres, qu'ils se multiplient avec l'âge, et que les traces d'accidents, les années bonnes ou mauvaises, en modifient le contour. Cela doit être exactement la même chose pour l'homme», concluait le préfet de police.
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Es-tu résolument décidée à faire concurrence au Danube?
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Quelque chose m'empêche de parler de façon intelligible, même dans l'instant de grâce où je comprends.
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Résigné à être plus valet ou barbier qu'ordonnance, Zaharia ne s'étonnait pas des caprices de son maître et, en général, ne s'étonnait plus de rien en ce monde. Il était devenu morose et un peu solitaire, bien qu'il eût aimé rire, chanter et boire, autrefois. Il avait la nostalgie de la guerre de 1877, quand son maître et lui étaient jeunes et gais. Il avait oublié les montagnes de morts et surtout les gémissements des blessés, il avait oublié le froid, le grondement des canons qui l'avaient rendu dur d'oreille pour le reste de sa vie. Comme tous les gens simples, il confondait sa jeunesse avec un monde meilleur.
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Peu avant 1900, chaque jour apportait son lot de nouveautés. Les hommes vibraient tels des fils de télégraphe, ils étaient optimistes et croyaient, comme jamais auparavant et comme jamais plus par la suite, au pouvoir de la science, au progrès et à l'avenir. C'est pourquoi le Nouvel An était devenu le moment le plus important : le début, toujours renouvelé, de l'avenir.
La nature du monde autorisait toutes sortes d'idées folles et, souvent, ces idées folles devenaient réalité.
La Roumanie était en Europe, et sa capitale avait pris des allures de ville cosmopolite ; elle faisait de gros efforts pour s'organiser et se civiliser. A Bucarest, disaient tous les documents de l'époque, on ne pouvait jamais s'ennuyer, ni le jour ni la nuit.
Les âmes sensibles craignaient des dangers inconnus : tel homme se défendait à coup de canne de la lumière électrique ; telle femme refusait obstinément de se laisser photographier par son fils, alors qu'elle avait permis que l'on peigne son portrait. Les névroses se muaient en poésie, la douleur et l'opium marchaient main dans la main. La tuberculose, la syphilis, la saleté tuaient ou blessaient corps et âmes. Le mal n'avait pas disparu du monde et l'ignorer n'était pas la meilleure façon de préparer l'avenir. Il restait des hommes pour le combattre.
Les journaux découvraient leur pouvoir et il était possible, déjà, de mourir pour une parole écrite. Et déjà la parole écrite était une trahison. L'argent était un problème, mais pas un objectif, et il y avait assez d'individus prêts à sacrifier tous leurs biens pour l'amour d'une idée. Les enfants imitaient précocement les grandes personnes, les grandes personnes se conduisaient souvent comme des enfants, et la curiosité pour la vie était une joie qui ne s’effaçait pas avec l'âge.
Avant 1900, l'homme croyait que Dieu le voulait immortel, au sens le plus concret du terme. Rien ne semblait impossible et rien ne l'était. Toutes les utopies étaient permises. Et le jeu avec le temps était l'une des plus belles. Par ailleurs, les gens ressemblaient assez bien, et à tout point de vue, à ceux qui les avaient précédés et à ceux qui les suivraient.

Peu avant 1900, chaque jour apportait son lot de nouveautés et les hommes rêvaient de notre monde.
Ils rêvaient de nous.
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