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EAN : 9782021245929
368 pages
Seuil (06/05/2016)
2.58/5   18 notes
Résumé :
Vendredi 19 décembre 1897 : on trouve un inconnu évanoui dans la neige, dans une forêt aux environs de Bucarest. Il est habillé bizarrement, ne porte ni barbe ni moustaches, s'exprime d'une drôle de façon. Toute la ville est en effervescence : serait-ce Jack l'Éventreur, à la une de tous les journaux, un fou échappé de l’asile, un vrai faussaire ou un faux journaliste? Et s’il venait d’une autre époque ?

Un voyage dans le temps qui nous entraîne, à la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je dirais que le fait d'avoir été couronnée d'un prix littéraire, comme c'est le cas ici, ne devrait pas être le seul critère pour décider de subventionner une traduction dont, par nature, on attend qu'elle soit plus ou moins représentative de la littérature roumaine. Loin de moi l'idée de susciter des polémiques, mais si l'érudition de l'autrice, une universitaire, n'est pas contestée, c'est le retard avec lequel une telle traduction est proposée. Les progrès techniques en la matière contrastent fortement avec la durée de 3 années qui séparent la consécration par un prix et la parution de la traduction en français. Si le goût (mon déplaisir de lecture) demeure une affaire subjective, le reste devrait permettre de méditer.
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Si on ne sait toujours pas ce qui se passe dans cette putain de boite de cassoulet dans la nuit du 2 au 3 (Roland Magdane), maintenant, on sait ce qu'il se passa du 19 au 31 décembre 1897 à Bucarest (la capitale de la Roumanie, pour les fâchés avec les capitales).

Véritable immersion dans la vie roumaine de cette fin de 19ème siècle, l'auteur, qui connait son sujet, va nous entrainer dans bien des familles, grâce à de multiples personnages, du simple commissionnaire, à la jeune fille rêveuse en passant par un policier, un préfet de police ou des notables.

C'est là que le bât commence à blesser.

En plus d'un récit qui s'écoule paresseusement, d'une enquête qui donne l'impression de ne pas avancer, la multitude de narrateurs ne servaient pas toujours l'histoire et la rendaient même parfois un peu difficile à appréhender car il fallait suivre, leur nom n'étant pas noté en début de chapitre et avec des noms roumains, il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver.

Par contre, l'écriture de l'auteure est magnifique et j'ai pris plaisir à lire les mots qu'elle avait tamponnée sur les pages (Dany Boon, sort de ma tête) tant ils étaient délicieux pour l'esprit. Là, rien à dire, c'étaient des perles.

Découvrir la vie roumaine à cette époque était très agréable et j'ai apprécié tous ces petits moments de vie, même si, à la fin, ils ralentissaient le récit qui n'allait déjà pas très vite. Par contre, les petits moments de philosophie étaient du miel pour la gorge enrouée.

Revenons aux bémols car après les fleurs, je lance le pot…

Le roman nous promettait du mystère avec l'apparition mystérieuse d'un homme que l'on suspecte d'être Jack The Ripper, dixit le 4ème de couverture… Il devait être en campagne électorale, lui, parce que c'était juste de belles promesses.

Cet homme retrouvé dans la neige et dont personne ne sait qui il est, ni d'où il vient, a été suspecté un peu de tout, en passant pas faussaires et Martien ! Quant aux suspicions d'être le Ripper, elles ne durent guère et sont plus le fait des commères adeptes de ragots.

D'ailleurs, sur ce mystérieux homme qui semble comme tombé du ciel et qu'on a retrouvé dans la neige, nous en saurons peu, l'auteur ne lui ayant pas assez donné la parole et ce seront les dernières lignes du livres qui confirmeront ce que je suspectais, mais d'une autre manière.

Quant à la résolution de l'homme mort d'une balle et d'une disparition d'objet du culte, la résolution tombera un peu comme un cheveu dans la soupe et nous n'en saurons pas plus puisque une fois le nouvel an passé, nous n'en parlerons plus et irons vers le point final.

Au final, si j'ai aimé la description de le vie à Bucarest en 1897, si j'ai apprécié l'écriture de l'auteure et la manière dont elle décrit les lieux, dont elle fait parler ses personnages, dont elle les fait philosopher.

Dommage que l'enquête ait été fort diluée entre tout ce petit monde qui vaque à ses occupations et que le côté fantastique n'était pas assez mis en valeur, comme la promesse non tenue des 13 journées trépidantes qui, sans être somnolentes, auraient pu être abrégées quelque peu afin de donner plus de rythme au récit.

Lecture en demi-teinte, mais malgré tout, j'en retire du bon, comme quoi, tout n'est jamais perdu dans une lecture.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Je ne sais pas pourquoi mais la Roumanie est un pays qui m'attire. Certainement grâce à ses particularités historiques et linguistiques. C'est comme ça que je me suis laissée tentée par ce livre, d'une auteure couronnée par un prix littéraire qui plus est.
J'avoue, je n'ai pas été transportée par l'histoire. Je n'ai pas réussi non plus à m'attacher aux personnages. Et l'action est d'une lenteur ! Je me suis ennuyée.
Ce qui "sauve" ce livre, c'est la ballade dans le Bucarest de la fin du XIXe. Là c'était un vrai régal. Mais il n'y a que ce point positif malheureusement.

Pioche de novembre 2021 choisie par Fuyating
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Que se passait-il fin 1897 à Bucarest ? La réponse, très détaillée, est dans La vie commence vendredi, le premier roman de Ioana Pârvulescu, qui se déroule du 19 au 31 décembre de cette année-là. La capitale roumaine, que l'on appellera plus tard, entre les deux guerres, le Petit Paris, bruisse alors de mille intrigues et jouit d'une vie culturelle et mondaine effervescente. L'auteure, admirablement documentée, s'attèle à une évocation très vivante d'une Bucarest frivole et vif-argent. On y côtoie journalistes, policiers, médecins et de jeunes ambitieux qu'ils soient issus de la classe bourgeoise ou populaire. En adoptant la forme chorale sur un laps de temps aussi court, La vie commence vendredi réussit un véritable portrait urbain et social. En revanche, en dépit des promesses de son démarrage, le livre est loin d'être aussi convaincant dans son aspect policier voire fantastique. Il y est question d'un voyageur temporel que l'on prend un temps pour Jack l'Eventreur, pas moins, mais le personnage est assez peu présent, si ce n'est dans les conversations, et son mystère reste entier. Il y une vraie frustration dans ce que l'intrigue principale soit autant diluée dans les faits et gestes d'une multitude d'acteurs dont la quantité excessive fait que le roman souffre parfois d'une certaine confusion et manque d'une ligne narrative claire. Peut-être que Ioana Pârvulescu reviendra à un récit plus resserré dans ce qui s'annonce comme une suite au livre, parue en 2012 en Roumanie, et intitulée La vie commence lundi ?
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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J'ai commencé ma lecture et constaté, en passant sur le site de Humanitas, où j'ai pu télécharger les premières pages de l'original en roumain, qu'il y avait des coupes dans les premières lignes de la traduction, ce qui n'incite jamais à la confiance. Mais je tiens bon et essaierai de développer à mesure que j'avance dans le récit...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La force de la Grande Histoire ne se compare pas à notre capacité d’opposition – et cela vaut aussi pour nos vies personnelles. À chaque page de l’histoire du monde, nous faisons un bond, nous aussi, pratiquement sans le contrôler. Notre seule chance est de nous laisser emporter, tout simplement, mais en utilisant au maximum la machine à vapeur des événements, pour ne pas rester cloués au sol, dépassés par l’Histoire.
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Peu avant 1900, chaque jour apportait son lot de nouveautés. Les hommes vibraient tels des fils de télégraphe, ils étaient optimistes et croyaient, comme jamais auparavant et comme jamais plus par la suite, au pouvoir de la science, au progrès et à l'avenir. C'est pourquoi le Nouvel An était devenu le moment le plus important : le début, toujours renouvelé, de l'avenir.
La nature du monde autorisait toutes sortes d'idées folles et, souvent, ces idées folles devenaient réalité.
La Roumanie était en Europe, et sa capitale avait pris des allures de ville cosmopolite ; elle faisait de gros efforts pour s'organiser et se civiliser. A Bucarest, disaient tous les documents de l'époque, on ne pouvait jamais s'ennuyer, ni le jour ni la nuit.
Les âmes sensibles craignaient des dangers inconnus : tel homme se défendait à coup de canne de la lumière électrique ; telle femme refusait obstinément de se laisser photographier par son fils, alors qu'elle avait permis que l'on peigne son portrait. Les névroses se muaient en poésie, la douleur et l'opium marchaient main dans la main. La tuberculose, la syphilis, la saleté tuaient ou blessaient corps et âmes. Le mal n'avait pas disparu du monde et l'ignorer n'était pas la meilleure façon de préparer l'avenir. Il restait des hommes pour le combattre.
Les journaux découvraient leur pouvoir et il était possible, déjà, de mourir pour une parole écrite. Et déjà la parole écrite était une trahison. L'argent était un problème, mais pas un objectif, et il y avait assez d'individus prêts à sacrifier tous leurs biens pour l'amour d'une idée. Les enfants imitaient précocement les grandes personnes, les grandes personnes se conduisaient souvent comme des enfants, et la curiosité pour la vie était une joie qui ne s’effaçait pas avec l'âge.
Avant 1900, l'homme croyait que Dieu le voulait immortel, au sens le plus concret du terme. Rien ne semblait impossible et rien ne l'était. Toutes les utopies étaient permises. Et le jeu avec le temps était l'une des plus belles. Par ailleurs, les gens ressemblaient assez bien, et à tout point de vue, à ceux qui les avaient précédés et à ceux qui les suivraient.

Peu avant 1900, chaque jour apportait son lot de nouveautés et les hommes rêvaient de notre monde.
Ils rêvaient de nous.
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De même qu'il n'y a pas de flocon qui ressemble à un autre, Costache espérait qu'il n'y avait pas d'empreintes ressemblant à d'autres. Il n’était, hélas, pas encore prouvé que chez l'homme le dessin du bout du doigts ne change pas au cours de la vie, mais monsieur Costache était presque sûr que, dans quelques années, cela pourrait être scientifiquement prouvé. Son chef le contredisait avec arrogance, lui donnant l'exemple des arbres sciés qui avaient eux aussi une emprunte : «Si l'on compare les anneaux d'une jeune arbre avec ceux d'un arbre plus vieux, on voit que chez le vieil arbre les anneaux sont plus distants les uns des autres, qu'ils se multiplient avec l'âge, et que les traces d'accidents, les années bonnes ou mauvaises, en modifient le contour. Cela doit être exactement la même chose pour l'homme», concluait le préfet de police.
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VENDREDI 19 DÉCEMBRE

Une journée riche en événements

J'aime lire en voiture.Maman me houspille , papa, qui n'oublie pas même en famille qu'il est monsieur le docteur Léon Margulis, dit que je m ' abîme les yeux et que mes enfants auront la vue faible.Mais moi je suis têtue et je m ' obstine à emporter mon livre . À leur époque, ils avaient peut-être le loisir de lire et de faire ceci ou cela , mais nous les jeunes , nous devons gérer notre temps.Et j'étais impatiente de savoir ce que devenait Becky dans "Vanité Fair".

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En ouvrant les yeux, je vis un ciel bleu immense et de nombreux arbres vêtus de givre.Des centaines d'épingles qui volaient au moindre souffle.
L'air m'étouffait. J'étais couché sur le dos.Je plongeai mon regard dans le ciel, avec l'étonnement d'un citadin. Soudain, j'entendis un bruit pareil à de l'eau qui coule d'un robinet. Cela venait de ma droite, tout près. Je tournai la tête sans la lever et j'eus peine à le croire. Aucun doute: près de moi, un cheval avait lâché un jet d'urine puissant, une véritable colonne.La vapeur s' enroulait autour de la colonne.Cela semblait ne devoir jamais finir et en bas, dans la neige , un trou profond s' était creusé. Le cheval était attelé à un traîneau chargé de gros blocs de glace et de quelques bûches.
Tout était calme, comme figé: la blancheur des alentours, le soleil, un silence comme jamais je n'en avais entendu-- car on entend aussi les silences.L'animal plongea ses naseaux dans un sac accroché à son cou et se mit à mastiquer. Sa queue était nouée en un énorme noeud brillant.
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