AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Découvrez les meilleures listes de livres


Littérature est-européene
Liste créée par art-bsurde le 21/02/2017
53 livres.

Par souci d'exhaustivité et de cohérence, je n'ajoute des livres qu'après les avoir lus. Vos suggestions sont évidemment les bienvenues, elles seront ajoutées à ma liste de lecture (qui touche déjà le plafond ...) ;)

Merci pour les commentaires et les idées de lecture, et toutes mes excuses par avance si je ne prend pas le temps de vous répondre personnellement.



1. Côme
Srdjan Valjarevic
4.10★ (114)

Un jeune auteur serbe, à la dangereuse propension à se soûler sans répit et peinant à trouver sa place ici-bas, obtient une bourse de la fondation Rockefeller pour résider pendant un mois sur le bord du lac de Côme. Sur un mode élégiaque et amusé, voici le journal d'un voyage initiatique et d'une renaissance où se côtoient quelques personnages hauts en couleur, qu'ils appartiennent à l'élite intellectuelle internationale ou qu'ils officient comme cafetiers dans d'anonymes et pittoresques bistrots locaux. Petit à petit, une sensibilité d'écorché vif commence à pointer sous une carapace revêche : l'auteur se met à respirer la nature à pleins poumons, à s'imprégner des gens et de la beauté des lieux. Ainsi, de rencontres contrastées en conversations improbables, de micro-événements en petites épiphanies, il nous offre la chronique douce-amère d'une vie soudain à nouveau prometteuse. (Serbie - 2011 trad. fr)
2. California Dream
Ismet Prcic
3.34★ (152)

À 18 ans, entre deux alertes à la bombe, Ismet a trouvé un moyen de fuir la guerre : le théâtre. Et, quand sa troupe est invitée en Écosse, il réussit à quitter le pays. Destination finale : la Californie. Là-bas, Ismet devient Izzy, tout en restant hanté par ceux qu'il a laissés. Il se met alors à écrire, à tout écrire : de ses jeux d'enfant obsédé par les ninjas au cheddar offert à son arrivée sur le sol américain, de la visite médicale où il croise un certain Mustafa au destin qu'il imagine à ce jeune homme resté en Bosnie, envoyé au front et blessé...Déchiré entre sa face A(méricaine) et sa face B(osniaque), Ismet porte un roman aussi beau que bouleversant sur une jeunesse en temps de guerre et la douleur de l'exil. (Bosnie - 2013 trad. fr)
3. La porte
Magda Szabo
3.77★ (2698)

« C'est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire, mais cela n'y change rien. » La Porte est une confession. La narratrice y retrace sa relation avec Emerence Szeredás, qui fut sa domestique pendant vingt ans. Tous les oppose : l'une est jeune, l'autre âgée ; l'une sait à peine lire, l'autre ne vit que par les mots ; l'une est forte tête mais d'une humilité rare, l'autre a l'orgueil de l'intellectuelle. Emerence revendique farouchement sa liberté, ses silences, sa solitude, et refuse à quiconque l'accès à son domicile. Quels secrets se cachent derrière la porte ? (Hongrie - 1987)
4. Le roi blanc
György Dragomán
3.48★ (60)

Un garçon de onze ans voit son père partir, encadré par des étrangers. Nous sommes en Roumanie, au milieu des années quatre-vingt, et très vite il devient évident que le père du narrateur a été déporté en tant qu'opposant au régime. Les jours passent, sans la moindre nouvelle de lui. En attendant, le garçon s'occupe tendrement de sa mère qui ne lui dit rien, et il essaie de remplacer son père. Mais, il subit aussi les vexations de ceux qui savent et doit faire face à un jeu pervers d'humiliation et d'intimidation. Les jours passent, et l'espoir de revoir le père s'amenuise. La mère demande alors au narrateur de l'accompagner chez un ancien dirigeant du Parti, mais, tout comme la partie d'échecs que le jeune garçon entame contre un automate appartenant au "camarade", les tentatives désespérées de la mère pour faire libérer son mari semblent condamnées d'avance... Le roi blanc nous plonge dans une société amorale diminuée par la terreur et la peur, mais le point de vue adopté ici donne au livre une couleur très particulière, tragi-comique et universelle. La justesse de ton, la légèreté de la langue et la puissance d'évocation du récit sont tout simplement exceptionnelles. (Roumanie/Hongrie - 2005)
5. Taksim
Andrzej Stasiuk
3.19★ (31)

Stasiuk, chef de file de la nouvelle littérature polonaise, nous invite à l'accompagner dans les Carpates, le pays des loosers multiethniques. Dans leur camionnette déglinguée, Wadek et son ami sillonnent l'extrême-orient de l'Europe, région aux innombrables frontières, pour faire du business avec les fripes des pays occidentaux. Avec une ironie cinglante, Stasiuk raconte leur périple dans les endroits les plus invraisemblables et les plus pauvres, ainsi que leurs ruses pour y écouler leurs stocks. Mais les choses se compliquent lorsque Wadek tombe amoureux d'Eva, la belle caissière d'un parc d'attractions. Dans ces villages et petites villes, où les rebuts de la société de consommation et les nouveaux produits chinois aux prix imbattables se disputent la faveur du chaland, la vie a changé trop rapidement, et elle n'est pas vraiment devenue meilleure. (Pologne - 2009)
6. La miséricorde des coeurs
Szilàrd Borbély
3.72★ (109)

Dans le nord-est de la Hongrie, douze ans après la répression de l'insurrection de 1956, une famille multiplie les efforts pour subsister quotidiennement. Le jeune fils observe et rend compte des réactions de ceux qui l'entourent : sa mère - fille d'un koulak -, son père - fils du seul Juif rescapé du village -, sa grande s?ur et son petit frère, sa tante, ses grands-parents et les gens du village. Son récit permet de reconstituer l'histoire de cette famille et, en filigrane, celle de la Hongrie depuis le début du XXe siècle : les traumatismes provoqués par les affrontements de la Grande Guerre, le retour des rescapés du goulag ou les mesures communistes d'expropriation des terres... Écrit avec une précision ethnographique rare, La Miséricorde des coeurs témoigne d'un long cheminement, d'une lutte incessante pour échapper au destin et devenir libre. « L'effrayante situation de notre pays. J'ai le sentiment, j'ai l'intuition de vivre dans une société malade qui rend ses membres malades », m'a écrit dans une de ses lettres Szilárd Borbély. Il a été le poète le plus prometteur et le plus perdu de la poésie hongroise qui aurait pu prétendre à un grand et brillant avenir. » Imre Kertész (Hongrie - 2013)
7. Polococktail Party
Dorota Maslowska
3.19★ (73)

Écrit sous forme de monologue d'un jeune banlieusard du littoral de la Baltique, dit le Fort, le roman, tel un acid-movie sombre et cocasse à la fois, nous fait plonger dans l'univers des jeunes paumés de la Pologne post-communiste. Le récit du jeune narrateur a des accents hallucinés dus à l'abus des amphétamines. Son monde se réduit à des virées dans des discothèques, des amours qui tournent mal et des rêves qui ne peuvent aboutir qu'à des crises de rage. Le Fort aime Magda, mais Magda semble se moquer de lui. Il finit par se chercher de nouvelles copines : Angela, une anarchiste sataniste maquillée au charbon qui finira par décrocher le titre de « Miss Public » au cours d'une fête municipale xénophobe, Arleta, un chewing-gum éternellement collé à la bouche, symbole du consumérisme, Natacha la brutale puis Ala la sage, une croix en or sur son pull à col roulé, sandales orthopédiques aux pieds, la quintessence de l'ennui et de la bonne conscience petite bourgeoise. Et, pour finir, Dorota Maslowska elle-même, lors d'une série de scènes hallucinantes au commissariat puis à l'hôpital où échoue son malheureux héros suite à une tentative de suicide. (Pologne - 2002)
8. Les neiges bleues
Piotr Bednarski
4.05★ (392)

" [...] la température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s'estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur - désormais seuls le feu de bois, l'amour et trois cents grammes quotidiens d'un pain mêlé de cellulose et d'arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort. " Au coeur du système répressif soviétique des années 1940, dans l'antichambre du goulag, quelque part en Sibérie, un petit garçon de huit ans tente de conserver cette joie de vivre propre à l'enfance. Malgré les morts, les disparitions, les emprisonnements, le jeune Petia, condamné à devenir adulte avant d'avoir dix ans, va survivre grâce à la foi, mais surtout grâce à la poésie. Un récit autobiographique bouleversant. (Pologne - 2008 trad. fr)
9. Une petite guerre parfaite
Elvira Dones
4.06★ (35)

Mars 1999, Kosovo. Les bombes pleuvent sur Pristina, la ville est encerclée par les Serbes, personne ne bouge. Trois jeunes femmes se retrouvent coincées dans un appartement, à attendre. Les jours sont occupés par la peur, par l'ennui. Plus d'électricité, plus d'eau, plus de téléphone. Parfois elles tentent une sortie pour aller téléphoner à l'autre bout de la ville. Ou pour acheter du pain. Activités à haut risque. À la télévision, la propagande bat son plein. On ne capte plus les chaînes étrangères. Dans les rues les milices ont carte blanche. On observe la ville derrière des couvertures. On veut vivre, on veut mourir, on veut tout plutôt que cette crise de nerfs perpétuelle, avec la peur qui ne lâche jamais prise. À l'étranger, les exilés kosovars se retrouvent isolés au milieu de gens insouciants et futiles, dans le monde de l'abondance et des crèmes antirides. Ils regardent la guerre à la télé, une guerre propre et sans bavures où les villes sont toujours vues d'en haut. Elle est vraiment parfaite, cette "petite guerre", une guerre-modèle, sans morts ni blessés, qu'on mène depuis le ciel à coups de délicates frappes chirurgicales. Dans un style sobre et intense, Elvira Dones donne la version des assiégés, qui écoutent tomber les bombes envoyées par leurs sauveurs. (Albanie/Italie - 2010)
10. Le masseur aveugle
Catalin Dorian Florescu
3.25★ (13)

Une entêtante odeur d'ail. C'est cela que Teodor retrouve en franchissant la frontière de la Roumanie. le pays qu'il a quitté adolescent, dans les années 80, et dont il n'a jamais pu se détacher malgré sa brillante réussite en Suisse. du rant sa jeunesse, il sillonnait la campagne pour enregistrer les paysans et leurs histoires étranges remplies de démons, de diables et de vampires. Mais rien ne reste de sa collection de bandes magnétiques, qu'il a abandonnée au moment de sa fuite. Comme il a dû abandonner Valeria, sa petite amie. Sur le chemin de son passé, il trouve un monde toujours dominé par la superstition et le mensonge, où chacun essaie de se faufiler dans l'ouverture de l'Europe comme le diable se glisse sur terre par la dernière fente de lumière avant la nuit. À l'exception des habitants d'une petite ville thermale perdue dans les collines, qui semblent vivre à l'écart de cette frénésie de réussite. Leur occupation ? Lire à voix haute les trente mille livres collectés par un masseur aveugle... (Roumanie - 2008 trad. fr)
11. Contes de la solitude
Ivo Andric
3.79★ (106)

Qu'il évoque la révélation mystique d'un vizir déchu, la tragédie d'un menteur invétéré, les frasques d'un aventurier français en pays ottoman, la fin d'un prince aux yeux tristes, qu'il s'attache aux humbles et tragiques destinées d'un directeur de cirque malheureux en amour, d'une prostituée au grand coeur, d'un géomètre jaloux ou d'une esclave qui préfère la mort au déshonneur, c'est avant tout l'homme qui passionne et bouleverse Ivo Andric - dans son infinie grandeur et ses innombrables petitesses, du cher Sarajevo de l'auteur au Sud de la France, des époques légendaires jusqu'à nos jours. (Ex-Yougoslavie - 1976)
12. Cette nuit, je l'ai vue
Drago Jancar
3.95★ (397)

Veronika Zarnik est de ces femmes troublantes, insaisissables, de celles que l'on n'oublie pas. Sensuelle, excentrique, éprise de liberté, impudente et imprudente, elle forme avec Leo, son mari, un couple bourgeois peu conventionnel aux heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, tant leur indépendance d'esprit, leur refus des contraintes imposées par l'Histoire et leur douce folie contrastent avec le tragique de l'époque. Une nuit de janvier 1944, le couple disparaît dans de mystérieuses circonstances, laissant leur entourage en proie aux doutes. Qui était vraiment Veronika ? Quelle fut vraiment sa vie ? Que cachait-elle ? Cinq proches du couple tentent alors de cerner l'énigmatique jeune femme et délivrent, par fragments, les nombreuses facettes de sa personnalité, et ainsi reconstruisent son histoire, celle de son mari et celle de la Slovénie. Une ?uvre polyphonique magistrale ! (Slovénie - 2010)
13. La métamorphose
Franz Kafka
3.82★ (33925)

Lorsque Gregor Samsa s'éveille, un matin, après des rêves agités, il est bel et bien métamorphosé. Doté d'une épaisse carapace d'où s'échappent de pitoyables petites pattes ! Lugubre cocasserie ? Hélas, ultime défense contre ceux, qui, certes, ne sont pas des monstres mais de vulgaires parasites... Les siens. Père, mère, soeur, dont l'ambition est de l'éliminer après avoir contribué à l'étouffer... (République Tchèque - 1915)
14. Ederlezi : Comédie pessimiste
Velibor Colic
4.27★ (135)

Ederlezi retrace l'histoire, à travers le XXe siècle, d'un fameux orchestre tzigane composé de musiciens virtuoses, buveurs, conteurs invétérés, séducteurs et bagarreurs incorrigibles. Ils colportent leurs blagues paillardes, leurs aphorismes douteux et leurs chansons lacrymogènes de village en village. L'orchestre sombrera dans les grands remous de l'histoire : englouti en 1943 dans un des camps d'extermination où périrent des milliers d'autres Tziganes, il renaîtra pour être de nouveau broyé par la guerre d'ex-Yougoslavie en 1993. Chaque fois, le meneur de l'orchestre, Azlan, semble se réincarner. On le retrouve finalement dans la «Jungle» de Calais en 2009, parmi les sans-papiers et les traîne-misère qui cherchent un destin aux franges de la modernité. Le roman de Velibor Colic restitue merveilleusement la folie de la musique tzigane, nourrie de mélopées yiddish, de sevdah bosniaque, de fanfares serbes ou autrichiennes, une musique et une écriture pleines d'insolence, au charme sinueux et imprévisible. Les réincarnations successives d'Azlan font vivre avec bonheur la figure du Rom errant éternellement, porté par un vent de musique et d'alcool, chargé des douleurs et des joies d'un peuple comparable à nul autre. (Bosnie-Herzégovine)
15. L'insoutenable légèreté de l'être
Milan Kundera
4.14★ (23827)

"Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein ! " Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli." (République Tchèque - 1984)
16. Deadline
Adina Rosetti
2.71★ (18)

"La présentatrice, vêtue d'une veste mauve, d'apparence stricte, conformément au règlement, mais pas au point de cacher le début de ses seins, annonça que Miruna Tomescu, vingt-neuf ans, domiciliée à Bucarest, avait été retrouvée morte dans son appartement samedi, avec deux dossiers dans les bras et son ordinateur allumé devant elle. Il semble qu'elle avait travaillé des semaines entières sur un projet important, ce qui l'avait exténuée. Voilà comment tout commença un lundi comme un autre, à 11 heures 11 minutes exactement " Ce cas typique de « burn out » aurait pu passer inaperçu mais quelqu'un lance l'information sur le net et aussitôt la toile s'embrase. Des blogueurs échangent des commentaires enflammés, des mouvements de protestation s'organisent, des manifestations de rue aussi. Quelle est donc cette société qui broie ainsi au travail ses plus jeunes et plus brillants éléments ? Quel est le sens d'une telle vie ? Pour mieux comprendre l'histoire de Miruna, un des blogueurs décide d'aller filmer les lieux où elle a vécu. Et là, dans la cour de l'immeuble, il va rencontrer un clochard, Zaim, l'antithèse même de la réussite, quelqu'un qui a tout perdu, renoncé à tout, broyé par la terrible époque Ceausescu. Pourtant, c'est entre ses mains que le jeune cinéaste amateur va découvrir un trésor qui à son tour va enflammer le net. (2010 - Roumanie)
17. Freelander
Miljenko Jergovic
3.40★ (44)

Karlo Adum se décide à entreprendre un voyage de Zagreb à Sarajevo pour prendre connaissance du testament de son oncle. Dans sa vieille Volvo, il traverse un pays désormais morcelé en territoires tour à tour croates, serbes et bosniaques. Passages de frontières, villages abandonnés, restaurants en bord de route, rencontres sportives, accidents de voitures et personnages hauts en couleur, tout invite Adum à sonder les recoins les plus sombres de l'Histoire et de sa propre mémoire. Mais qu'y a-t-il donc à Sarajevo qui le pousse à se munir d'un revolver, lui, paisible professeur d'histoire à la retraite ? Pierre tombale d'un espace condamné à toujours renaître de ses propres décombres, Freelander est aussi l'impitoyable radiographie de ce que son auteur appelle la "terreur des petites différences". Avec lucidité, Jergovic restitue, non sans humour, le désespoir et la vitalité débridée des Balkans.
18. Berceuse pour un pendu
Hubert Klimko-Dobrzaniecki
3.17★ (25)

Voyage initiatique drôle et mélancolique aux confins de l'Islande, bouleversant éloge de l'amitié, de l'amour et de la folie, le deuxième roman d'Hubert Klimko. Au fil des errances poétiques de trois amis, une superbe réflexion sur l'exil et la condition de l'artiste. Quand il débarque à Reykjavik, le narrateur, un jeune immigré polonais, n'a d'autre choix que de s'inventer les métiers les plus improbables pour gagner sa vie. II s'improvise artiste peintre amateur, mime de rue, poète sous le nom de plume de Hugo de Hugo ; traîne avec Boro, excentrique peintre croate atteint d'une étrange phobie du vert et qui, à ses heures perdues, joue de l'harmonica à une orque apprivoisée. Et puis, il fait la connaissance de Szymon, Polonais lui aussi, compositeur, violoniste, jazzman un peu fou. Très vite, les trois hommes deviennent inséparables. Entre débrouille, aventures loufoques et petits tracas naît une amitié qui va transformer la vie du narrateur...
19. La mélancolie de la résistance
Laszlo Krasznahorkai
4.16★ (274)

Quel danger plane sur cette petite ville du sud-est de la Hongrie? Quelle est la nature du malaise qui l'agite et quelles sont les raisons de la révolte qui gronde? Nous suivons Mme Pflaum, une des habitantes de la ville, et nous la voyons se débattre avec une menace jamais nommée. Ni son intérieur petit-bourgeois, ni les opérettes retransmises à la télévision ne peuvent la protéger du désordre ambiant. Son ennemie, Mme Eszter, l'appelle à l'aide pour mener " campagne contre la destruction ", mais la venue d'un cirque et l'exhibition d'une baleine sèment le trouble dans la communauté, puis précipitent la ville dans une explosion de violence. A partir d'un magistral chapitre d'exposition décrivant le voyage en train de Mme Pflaum, La mélancolie de la résistance avance crescendo, telle une plongée hypnotique, dans un monde fascinant et crépusculaire. Les univers de Kafka, de Beckett ou même de Thomas Bernhard ne sont pas loin dans cette ?uvre où l'auteur place au centre la question de la condition humaine dans nos sociétés post-nietzschéennes.
20. Les enfants de Hansen
Ognjen Spahic
3.54★ (43)

Dans la dernière léproserie d’Europe, dans la Roumanie de 1989, les pensionnaires sont coupés du monde. Le peu qu’ils aperçoivent de l’extérieur est une cimenterie dont le mur est décoré de l’effigie de Ceaucescu. Alors que les malades organisent leur évasion, l’émeute qui fera tomber le régime éclate un matin de décembre. (Monténégro - 2004)
21. Amour de pierre
Grazyna Jagielska
3.44★ (38)

Grazyna est mariée à Wojtek, grand reporter de guerre. Ils vivent une histoire d'amour fusionnelle. Mais elle ne supporte plus les séparations, le danger encouru par son mari et développe, à l'image d'un soldat au front, un stress post-traumatique. Admise dans une maison de repos, elle va se confier à Lucjan, un autre patient, qui revendique l'assassinat de son gendre. Leurs échanges permettent de découvrir leur vie respective et la teneur de cet amour de pierre qui enfonce Grazyna et Wojtek. Ce récit est d'abord celui d'un mystère : comment Grazyna en est-elle arrivée là, alors que tout la destinait au bonheur ? Dans une langue enroulée comme une vague, l'auteur excelle à montrer la lourdeur du quotidien dans la vie de couple. Qu'est-ce qui nous unit ? L'attention, la douceur, la décoration d'un appartement ? Qu'est-ce qui nous sépare ? L'angoisse, l'absence, les petites tragédies, les fantômes, la fureur du monde ? Possession et dépossession du réel, voilà ce qui conduit à la dépression. (Pologne)
22. L'île
Mesa Selimovic
3.83★ (41)

L'île n'est pas un rêve. Elle est bien réelle. C'est là qu'Ivan et Katarina ont décidé de se retirer afin de fuir le monde des hommes devenu pour eux invivable. Si l'île n'est pas déserte, elle incarne pourtant le refuge absolu, le théâtre de toutes les illusions. De tous les questionnements, aussi. Comment vivre ensemble ? L'homme moderne est-il destiné à vivre en marge ? Le quotidien se chargera de leur répondre. Chef d'oeuvre de réflexion dans la droite ligne de l'existentialisme et d'auteurs tels que Camus, Sartre, Ionesco et Beckett, L'Île bouleverse tant par sa composition singulière que par la puissance des thèmes abordés : la vieillesse, le silence et la peur, les petits riens et les moments magiques d'une vie. (Bosnie-Herzégovine)
23. Physique de la mélancolie
Guéorgui Gospodinov
4.33★ (42)

Un roman naturel avait été salué par la critique internationale comme l'un des meilleurs romans postmodernes européens dont la structure ouverte et libre, l'écriture fragmentée et ludique se révélait être particulièrement propice à allier les contraires : imbrication de la mémoire collective (celle du socialisme) et de la mémoire individuelle (celle du monde de l'enfance) ; de la nostalgie et de la dérision par l'ironie, dans une quête du « moi » longtemps sacrifié au nom de l'édification collective d'un nouveau modèle de société mais qui se révèle n'avoir de sens qu'en tant que maillon d'une autre grande chaîne collective, celle qui le rattache à l'histoire d'un peuple et à l'histoire mondiale. Physique de la mélancolie, roman-labyrinthe, apparaît comme un prolongement et un dépassement longuement et patiemment mûri de cette quête du moi qui englobe tous les autres « moi », et ce, dès le tout début du roman, dans son prologue qui déclare : « Je sommes nous. » (Bulgarie)
24. Le huitième envoyé
Renato Baretic
3.41★ (41)

En tant que commissaire du gouvernement croate, un homme est envoyé sur une île isolée de la mer Adriatique en vue d'organiser des élections locales. Avant lui, sept autres personnes ont échoué dans cette mission. Il découvre ainsi les coutumes et traditions pour le moins farfelues des habitants. (Croatie)
25. Les cosmonautes ne font que passer
Elitza Gueorguieva
3.56★ (281)

« Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu'il y en a aussi des faux. C'est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu'on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau. Les tiennes sont fausses? » Ce premier roman a trouvé le ton elliptique et malicieux pour conjuguer l'univers intérieur de l'enfance avec les bouleversements de la grande Histoire. Grâce à la naïveté fantasque de sa jeune héroïne, Les cosmonautes ne font que passer donne à voir comment le politique pénètre la vie des individus, détermine leurs valeurs, imprègne leurs rêves, et de quelle manière y résister. (Bulgarie)
26. Des oiseaux couleur de soufre
Ilija Trojanow
2.69★ (17)

Le glaciologue Zeno, surnommé « M. Iceberger », quitte son poste à l'université après son divorce pour devenir guide touristique sur des bateaux de croisière en Antarctique. Il a vieilli, et le monde a changé : le glacier alpin dont il suivait l'évolution a fondu, et l'urgence écologique se fait de plus en plus pressante, tandis que la société fait la sourde oreille. Au fil de ce voyage à travers le décor spectaculaire du Pôle sud, le militantisme actif de Zeno a bien du mal à ne pas tourner au désespoir misanthrope. Le contraste entre les préoccupations superficielles de la plupart des touristes et son propre altruisme sans concession fait réfléchir, mais aussi sourire. Zeno, exaspéré par le matérialisme de ses congénères, finira par préférer définitivement la beauté pure des glaciers à l'inconscience destructrice des hommes : « C?était un rabat-joie, un fou, mais au moins il avait des convictions, vous ne pourrez jamais le comprendre. » Une écriture poétique et une ironie acide, au service d'un propos écologiquement engagé mais jamais moralisateur. Une fable écologique à la fois réaliste et poétique, qui fait découvrir les glaciales beautés du Pôle Sud à travers un personnage touchant. (Bulgarie)
27. Avril brisé
Ismaïl Kadaré
4.09★ (694)

La mort est intiment liée à la vie, c'est une évidence. Bessian, un écrivain avide de connaissances sur les coutumes qui régissent la vie des montagnards albanais, en est persuadé. Pourtant, alors qu'il entreprend avec sa femme Diane leur voyage de noces dans les lointaines contrées du Rrafsh, il imagine pouvoir garder ce regard extérieur qui les protégera du tragique. Or, le destin semble en avoir décidé autrement. Le couple ne tarde pas à croiser le chemin de Gjorg, un jeune montagnard qui, pour respecter les lois ancestrales du kanun, vient de venger son frère en tuant son meurtrier. C'est donc désormais à Gjorg de fuir celui, qui pour laver son honneur, doit à son tour lui ôter la vie... Ismaïl Kadaré plonge, avec le souci d'une littérature sobre et juste, dans l'histoire de l'Albanie et de ses coutumes. Donnant de sa patrie une image qui est loin d'être toujours lumineuse, il garde pour lui le langage de la vérité et d'un amour fou pour son peuple. L'histoire qu'il nous conte, tragédie ultime d'individus en quête de liberté, possède la beauté des contes sacrés. (Albanie)
28. Mausolée
Rouja Lazarova
3.69★ (51)

" La répétition était l'essence de ce régime, elle était partout. dans les histoires individuelles, dans l'uniforme, dans le rythme de la marche militaire que nous avons intégré dès notre plus jeune âge, dans la scansion des slogans... Mais la répétition la plus soigneusement orchestrée et entretenue finit par s'épuiser. Ma vie était une redite de celle de ma mère, une redite de mauvaise qualité. Lorsque, âgée de huit ans, je suis descendue pour la première fois dans les couloirs humides du Mausolée, la discipline était plus molle. J'étais certes impressionnée par cette dépouille dans son décor baroque. mais l'odeur de formol était devenue trop forte pour que l'on puisse encore croire au miracle du socialisme. " Bulgarie 1944-1990. Un demi-siècle de communisme, de peurs et de trahisons, quand se taire devient le mot d'ordre de la survie. Gaby, sa fille Rada et sa petite-fille Milena survivent. Mais elles disent aussi leur haine du régime et rient de ses absurdités. En même temps que la peur, elles se transmettent le désir de révolte. Avec férocité. humour et tendresse. Rouja Lazarova raconte le totalitarisme à l'échelle des sans noms. (France/Bulgarie)
29. Code-barres
Krisztina Tóth
2.25★ (15)

(Hongrie)
Commenter  J’apprécie          355

Ils ont apprécié cette liste




{* *}