Chroniques de la chambre 207

"Ce matin, jeudi 8 janvier 2021, après une nuit blanche, je me suis fait plaisir. J'ai commandé un Über. Une heure et soixante trois euros plus tard, je suis dans le hall du Centre de Psychothérapie". 🏥

Il y a des fêtes de Noël et des débuts de nouvelle année plus gais que d'autres. Il y a un an presque jour pour jour, Grégoire Pascal allait mal. Très mal. Suffisamment pour prendre une décision qui allait probablement changer sa vie: se faire hospitaliser dans un service de psychiatrie. 🧑👩

Dans Chroniques de la chambre 207 -De la dépendance au rétablissement-, c'est tout son vécu de patient hospitalisé que nous raconte l'auteur. Et tout y est décrit avec pudeur et émotion, des rencontres avec les autres pensionnaires (si riches en humanité) aux rendez-vous bâclés par les médecins, de la routine des repas aux infirmières mal lunées, en passant par les ateliers thérapeutiques et la débrouille pour obtenir une douche de plus de quelques secondes... 🚿

Le texte est simple, pas de chichis au détour des pages, juste un partage de moments vécus. Grégoire Pascal nous entraîne avec lui, au fil des semaines, à la rencontre de la dépendance et des méthodes pour tenter d'en sortir. On referme son récit en ayant l'impression d'avoir un peu accompagné nous aussi Renaud, Christophe, Gaspard, Laura, Anaïs... On referme surtout le livre en ayant envie d'y croire, en espérant le meilleur pour tous ces patients fragilisés à un moment de leur vie. Ne lâchez rien surtout! 💪

Et merci à Grégoire Pascal de m'avoir proposé la lecture de son livre. Peut-être un prochain sur le chemin de Compostelle?!... 😉

Ce témoignage est celui de l'auteur. Grégoire, devenu dépendant, dépressif, choisit de se faire hospitaliser. A travers 70 « chroniques », il partage avec nous des moments de ces deux mois, ainsi que sa sortie.
C'est un livre écrit avec le coeur, comme un « journal intime ». Des passages parfois très courts, parfois plus longs. On rencontre le personnel soignant, pas toujours sous un jour très agréable. (et parfois même assez inconcevable pour moi). Mais aussi d'autres patients, avec des échanges parfois très riches. On partage avec Grégoire un quotidien, une routine, l'entraide, l'écoute, des moments de réflexion, mais aussi des moments plus drôles.
Les fait que ce soit écrit de cette façon rend les choses plus personnelles, plus intimes. C'est plus facile de se mettre à la place de Grégoire que si c'était un récit « suivi », écrit comme un roman.
J'ai eu pour ce livre un rythme de lecture différent. Les chroniques ont des titres, les choses changent de l'une à l'autre. Alors je les ai lues de la même façon. Quelques chroniques, puis je passais à autre chose et j'y revenais plus tard, ou le lendemain, un peu comme si c'était moi qui écrivais ou que je lisais des nouvelles.
Et finalement, je m'aperçois que ce rythme m'allait bien. Ma lecture a été agréable, pas larmoyante, mais tendre et pleine d'espoir. Les mots sont simples, écrits pour coucher un ressenti, agréable ou pas, comme une façon de se libérer. Ecrits pour apporter l'espoir d'une autre vie, hors addictions, écrits pour montrer l'importance de l'écoute.
Des « remarques » valables pour tout le monde, addict ou pas, et qui, peut-être, vous apprendront quelque chose sur vous-même…

Lu d'une seule traite, ce récit est une jolie introspection, qui nous permet de nous questionner, nous fait prendre du recul sur notre rapport aux autres, à la vie. On découvre le monde d'une clinique psychiatrique, avec les moments difficiles, les rapports aux soignants, l'entraide, et le formidable espoir généré par l'écoute, l'ouverture, le partage.
Belle réussite pour une première oeuvre !