Il n’y aura plus personne,
Que l’ombre du soir. L’hiver
Qui au regard s’abandonne
Par les rideaux entrouverts.
Rien que les flocons blafards
Qu’un vol fugitif consomme;
Les toits, la neige, et à part
La neige et les toits – personne.
Et les ramages du givre,
Les soucis d’hivers passés,
Avec le spleen vont revivre,
Reprendre en moi leur tracé.
Et la faute sans pardon
Me poindra, et, par disette
De bois, à nouveau grimperont
Les rondins à mi-fenêtre.
Mais dans l’entrée sans défense
Frissonnera la tenture;
Et arpentant le silence
Tu viendras, tel le futur.
Tu seras toute en blanc, pauvre
D’ornements hors de saison,
Toute en ces mêmes étoffes
Où l’on taille les flocons.
1931
Traduction Henri Abril