Citations sur Jaune : Histoire d'une couleur (20)
Couleurs et musique entretiennent des rapports étroits et usent d'un vocabulaire communs : ton, nuance, gamme, accords, valeurs, harmonie, sans oublier l'adjectif chromatique. Aristote avait déjà souligné ce cousinage entre les sons et les couleurs, mais c'est seulement au XVIII siècle, après la découverte du spectre par Newton, que l'on commença à placer notes et couleurs sur un même diagramme. Le jaune trouva sa place entre le fa et le sol.
Mais d'une manière générale, les grands peintres des jaunes sont plus récents : Turner, Gauguin, Van Gogh, la plus part des fauves , Schiele, Kupka.
[Le jaune] est surtout employé par la signalétique, notamment pour signifier un danger (il est alors associé au noir), une interdiction, une particularité. Ici encore, ce rôle est dû à sa visibilité (réelle ou supposée) plus grande que celle de n'importe qu'elle autre couleur. Le jaune se voit, fait écart, attire l'attention. (p.182)
À l'aube des Temps modernes, la couleur orange se charge progressivement d'un riche bagage de symboles, ceux du fruit dont elle porte le nom: lumière, plaisir, beauté, santé, fécondité, richesse. (p.173)
Le temps a fait son oeuvre, des millénaires se sont écoulés, l'art s'est constamment transformé. C'est pourquoi nous ne voyons pas et ne verrons jamais les peintures des grottes comme nos lointains ancêtres de la préhistoire.
C'est d'abord une couleur [l'orangé] qui se remarque, qui fait écart avec les autres, qui se voit dans la nuit et dans le brouillard. D'où son emploi abondant dans la signalétique notamment en mer (gilets, canaux et bouées de sauvetage) ainsi que dans des lieux jugés périlleux. (p.175)
La blondeur représente l'un des rares aspects positifs de la couleur jaune. (p.91)
Le jaune, comme le rouge, est la première victime de ces morales protestantes, apparues au XVIème siècle et encore bien présentes au XIXème. (p.161)
Newton distingue d'abord six rayons mais en ajoutera par la suite un septième (bleu foncé ou "indigo") afin de former un septénaire. (p.140-141)
Pour [le jaune], à l'envie, la colère s'ajoute un cortège d'autres vices: la jalousie, cousine de l'envie, le mensonge et l'hypocrisie, qui en sont la conséquence, puis la lâcheté, la fourberie, le déshonneur et même la trahison. Tous ces vices vont plus ou moins dans le même sens: le jaune est une couleur fausse et duplice sur laquelle on ne peut pas compter; elle triche, elle trompe, elle trahit. (p.104)