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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Frédéric Paulin signe un roman très fort sur les affrontements entre les forces de l'ordre italiennes et les militants anticapitalistes et altermondialistes lors du sommet du G8 en juillet 2001. Un jeune étudiant et militant italien avait alors été tué d'une balle dans la tête par un gendarme italien.

Nous suivons plusieurs personnages, qu'ils soient militants, policiers ou politiciens. Certains sont sympathiques, d'autres beaucoup moins, et certains révèlent une ambiguïté qu'on ne devinait pas forcément au début. le récit est haletant mais lourd, car on sent la tragédie qui arrive inéluctablement, et avec elle la fin des espoirs, des rêves d'un autre monde possible.

J'ai beaucoup aimé ce roman, même s'il est terriblement décourageant quand on partage les combats politiques des militants qu'il met en scène. C'est le roman de l'échec d'une résistance, vaincue par la puissance d'Etat.
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En 2001, il y eu septembre. Mais une autre horreur s'est produite quelques semaines plus tôt : dans la canicule de juillet, la ville de Gênes recevait le G8.
Il fallait tout le talent de l'auteur pour rendre limpide ce qui s'est joué pendant ces trois jours de folie. Les jeux de dupes qui ont poussé la violence d'Etat à son paroxysme. Il fallait son travail d'orfèvre pour faire naviguer sans mal le lecteur au coeur des mouvements citoyens - altermondialistes et blacks blocs - et des magouilles mortifères des puissants.

Un roman basé sur des faits réels - la marque de fabrique de l'auteur - que j'ai lu avec un sentiment d'urgence ; d'urgence à révéler ; d'urgence à réagir.
Avec un sentiment d'indignation croissant aussi, à mesure que l'on découvre comment le fascisme crasse a pu détruire des vies, de nos jours, juste ici.
Un roman féroce, peut-être pas le plus littéraire de Frédéric Paulin, mais dans lequel il frappe encore très fort pour éveiller les consciences.
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Après sa brillante trilogie (« La guerre est une ruse », « Prémices de la chute » et « La fabrique de la terreur ») consacrée à la genèse du djihadisme et à la diffusion du terrorisme islamiste en Occident, Frédéric Paulin se penche sur un épisode un peu oublié de l'histoire récente : le sommet du G8 à Gênes.
En cet été 2001, huit chefs d'Etat et de gouvernement représentant leurs pays respectifs sont attendus dans la capitale de la Ligurie.
L'objet de cette réunion : réduire la pauvreté dans le monde.
Des centaines de milliers de manifestants les attendent de pied ferme. Si l'opposition au capitalisme est le point commun à tous ces activistes, leurs objectifs et leurs méthodes d'action divergent. Aux côtés des altermondialistes d'ATTAC plutôt pacifistes, on trouve les trotskistes de la LCR mais aussi les Black Blocs aux méthodes violentes.
En face, des policiers et des carabiniers italiens, dont certains sont nostalgiques du fascisme, placés sous les ordres des sbires de Berlusconi qui aspirent, eux aussi, au retour à l'ordre mussolinien.
A la marge, les services secrets français, partisans de l'infiltration, qui surveillent avec effroi l'évolution des événements.
Pour incarner les forces en présence, Frédéric Paulin a mêlé personnages réels et de fiction.
Grâce au talent de conteur de l'auteur dont l'écriture journalistique est manifeste pour décrire avec précision le déroulement des faits, le lecteur a l'impression d'être « embedded » au coeur de Gênes et d'être spectateur de ces journées de juillet qui se soldèrent par l'assassinat de Carlo Giuliani à qui est dédié le livre, par des violences injustifiées et par des séances de torture pratiquées par les Italiens.
Eh oui, la torture a été pratiquée il y a un vingt dans un pays démocratique. Glaçant.




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La ville de Gênes a connu malheureusement les feux de la rampe en août 2018 avec l'effondrement du pont autoroutier Morandi faisant 43 morts et le chaos dans la ville. Mais la capitale ligurienne avait déjà connu une autre forme de chaos 17 ans plus tôt. Elle avait accueilli le sommet du G8 en juillet 2001, sous le règne de Silvio Berlusconi et les mouvements altermondialistes avaient décidé d'y installer un contre sommet, ce qui n'était pas du tout du goût du "cavaliere", qui entendait bien montrer au Monde que l'Italie ne laisserait pas faire écho à ces organisations. 9 jours de tension que dépeint de l'intérieur Frédéric Paulin dans "la nuit tombée sur nos âmes", son dernier roman paru chez Agullo.

Le G8 se réunit à Gênes en juillet 2001 et il n'est pas question pour les ONG altermondialistes qu'il n'y ait la bas qu'un son de cloche. Elles seront présentes aussi. le gouvernement italien avec Fini à l'Intérieur, fasciste avéré, définit une zone rouge infranchissable et compte bien user de tous les moyens pour la sécuriser. Les services policiers français le savent, ont dépêché officieusement des émissaires sur place ainsi que des indics parmi les manifestants en vue d'anticiper les mouvements des black block. de son côté, Nathalie et Wag, deux militants, sont prêts à en découdre. Mais ce à qui ils vont être confrontés dépassent l'entendement démocratique, avec une apogée mortifère : la mort du jeune Carlo Giuliani.

Frédéric Paulin sort de sa brillante trilogie policière paru aussi chez Agullo avec ici un roman certes mais s'appuyant sur des faits réels commis par les forces de l'ordre italiennes durant le sommet du G8 à Gênes. Il fait vivre ces neuf jours avec une tension dans les rangs des différentes parties prenantes et présentes qui montera crescendo au fil des jours. Des préparatifs à la mise en action, Paulin aborde tous les aspects imaginant même les réactions des dirigeants aux faits, avec un Chirac qui saura se singulariser à son escient. Il montre aussi la violence employée par les forces de l'ordre italiennes, sous le joug de la pensée fascisante d'une partie du gouvernement. Paulin n'épargne pas non plus les leaders des ONG et mouvements, souvent en décalage avec la masse des manifestants. Avec "la nuit tombée sur nos âmes", vous plongerez dans ce fait historique, voyant apparaître de nouvelles formes de contestation comme les black block mais aussi cette forme de répression d'une autre pensée que celle entendue par les états les plus forts , usant de moyens qui font furieusement penser à ceux mobilisés durant une guerre civile. Passionnant récit livré par l'auteur de la fabrique le terreur pour nous éclairer et ne pas tomber dans la noirceur tombée sur nos âmes.
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Juillet 2001, le G8 se tient à Gênes et un demi million de personnes se rendent sur place pour manifester leur désaccord aux « grands » de ce monde.
Les affrontements qui ont eu lieu à Göteborg lors du précédent G8 font craindre d'autres émeutes.
De part et d'autre, du côté des manifestants comme de celui des forces de police, on se prépare.
Et puis les manifestations commencent sous une chaleur accablante et rapidement ça dégénère, jusqu'à la mort d'un manifestant.
L'escalade de la violence est partout, on veut croire que ça va s'arrêter, que les choses vont se calmer, que les hommes vont revenir à la raison, que les petites manoeuvres politiques des uns ou des autres vont échouées.
Et aussi que les relents fascistes de certains membres de la police italienne vont être étouffés dans l'oeuf par d'autres plus sensés, plus intelligents, plus mesurés.
L'écriture de Frédéric Paulin énergique, rapide, sans filtre nous fait passer de la curiosité, à la stupéfaction puis à l'horreur, sans qu'il soit possible de lâcher ce récit.
A peine 2 mois plus tard, les attentats de New York feront oublier au monde ce qui s'est passé à Gênes, sauf pour ceux qui l'ont vécu et qui resteront marqués à jamais.
Roman noir ultra percutant, qui ouvre les yeux sur quelques jours de notre histoire récente, pendant lesquels une barbarie que l'on pouvait penser d'un autre temps a refait surface. Choquant mais sans doute nécessaire !
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Roman qui aborde les manifestations de Gênes en 2001 au cours de laquelle un des manifestant avait perdu la vie. Des les premières pages on est plonge dans l enfer de Goteborg , prémisses de Gênes. C est très bien documenté et Frédéric Paulin fait monter la pression en décrivant la préparation des deux blocs. Et je trouve qu il renvoie chaque bloc à sa responsabilité dans ces événements. On y aborde aussi tout le contexte politique de la fin des années 90 et la manipulation des medias. le style de l auteur avec des phrases courtes donnent énormément de rythme, jusqu au premier coup de feu, qui est un véritable moment suspendu. le gros bémol est que ce roman manque d un vrai personnage fort et pour moi celui qui tire son épingle du jeu est le carabinier qui se bat entre sa conscience et les ordres. Et je trouve la fin glaçante avec la liste des noms, et la conclusion qu on a vite oublié. d'ailleurs qui se souvient de Gênes 2001 ?
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Un polar qui raconte comment les forces de l'ordre italiennes ont violenté des manifestations altermondialistes lors du sommet du G8 à Gênes en 2001. Frédéric Paulin y dénonce à travers une intrigue savamment construite la gangrène fasciste qui a ravagé l'Italie dans les années Berlusconi.
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Si le titre "La nuit tombée sur nos âmes" revêt -presque-un certain côté poétique, il n'en est rien de son contenu et de son histoire, car l'auteur, utilisateur habituel de l'histoire contemporaine dont il se sert comme matière première, évoque ici le tristement célèbre sommet du G8 de Gênes en juillet 2001, célèbre par sa violence, pour lequel l'Etat itlalien a été condamné, mais dont les auteurs des faits courent toujours, pour reprendre l'expression consacrée.
Frédéric Paulin retrace jour par jour le déroulé de ce G8, via les yeux d'un conseiller admirateur de Jacques Chirac -Lamar-, un haut fonctionnaire italien, Franco de Carli, deux agents de la DST infiltrés dans l'ultra-gauche, afin de prévenir et d'anticiper tout attentat violent et/ou atteinte à l'un des membres de ce sommet, un couple - d'amoureux-, Nathalie et Wag -ce dernier étant lui-même un "tonton" de la DST, engagés dans la lutte politique, et militants "altermondialistes", deux officiers et un subalterne, flics italiens, aux états d'âme fluctuants..., un journaliste photographe habitué des conflits et une jeune journaliste...novice.
Tous vont être confrontés, d'une façon ou d'une autre à la violence, "légitime" ou pas, "légitimée" ou pas, à la dure réalité qui n'arrive plus à cacher les apparence et les chausse-trappes, à l'idéologie rattrappée par cette même réalité, à la politique et la façon de la "mener", avec le dur envers du décor, et une finalité qui n'est évidememment pas la même, en fonction de la position occupée.
J.J Goldman n'a rien inventé en chantant" si j'étais en 19 à l'Eidenstat", oui, qu'aurions nous fait face à telle situation, face à un ordre venant de la hiérarchie? Comment rester soi-même, humains quand on vous parque des jours durant en pleine chaleur, quand vous subissez, et qu'à un moment donné..."on vous lache" dans l'arène?.
Frédéric Paulin peaufine ici son souci du détail, sans concession, ne juge pas, énonce calmement, méthodiquement, joue son rôle de "journaliste". Il rapporte, relate, informe.
Est-ce que vingt ans plus tard, la mort du jeune Carlo Giuliani, les coups et blessures infligés aux interpellés, ont-ils servi "de leçon"?
Pas si sûr.
L'action - les actions" des Black Bloc, tristement célèbres en France pendant les manifestations des Gilets Jaunes, est-elle " légitimée"? Saccager des établissements, brûler des voitures, s'attaquer à des monuments, fait-il avancer les choses et résout-il quelque problème? Pas si sur.
La nature humaine qui se révèle en fonction des circonstances et qui révèle parfois chaque individu à ce qu'il est réellement, à lui-même, est à coup sûr quelque chose de complexe.
En tant qu'entité propre, et en tant qu'appartenance à un groupe.
Quoiqu'il en soit, un témoignage-roman historique et d'histoire, prenant, vif, incisif, sans concession, et qui met en avant le fond et la forme des oeuvres d'un Frédéric Paulin dont, à mon sens, on ne parle pas assez dans le monde littéraire ( même si, je n'avais que moyennement apprécié "La guerre est une ruse")..
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