Histoires à jouer : Opération Méduse

Quand j'étais enfant, une collection semblable s'appelait Ce Livre dont vous êtes le héros.
Ça ne me plaisait pas plus que ça car déjà j'aimais me plonger dans une histoire, suivre les méandres de la narration. Lancer le dé et faire des calculs pour faire avancer le personnage me frustraient plus qu'autre chose.
Bien des années plus tard, je découvre cette nouvelle collection et pense à mon petit neveu qui aime tant lire. Je décide de tester pour lui.
Le livre commence par l'énoncé des règles du jeu : 19 pages tout de même… J'avoue ne pas tout comprendre mais j'imagine que ce sera plus clair dans le feu de l'action. Je regrette que la mise en page ne soit pas plus fluide avec par exemple un repère en haut des pages pour ne pas feuiller ces 19 pages à chaque besoin, d'autant plus que la reliure me semble fragile. Je crains qu'elle lâche après quelques manipulations impatientes et que les feuilles se détachent.
Je commence ma lecture. le style est surprenant compte tenu de la cible avec un vocabulaire d'un autre temps. J'ai l'impression d'être dans un roman de gare des années 1970.
Les paragraphes sont courts et très vite le va et vient d'un numéro à l'autre me fait perdre le fil. Arrive le moment redouté : application d'une règle du jeu qui me semble opaque. Je prends papier/crayon /dé et je me lance. Pour autant, je reste perplexe car il y a différentes options possibles (en fonction du lancer de dé mais pas seulement) et les explications sont superficielles. Je comprends qu'il faut intégrer d'autres règles au préalable et la lassitude me guette.
Je reprends depuis le début et me retrouve bloquée avec des paramètres semblables.
Je jette l'éponge.
J'ai l'impression que cet ouvrage sert à rassurer des parents dont les enfants n'ont pas d'appétence pour la lecture. Les autres n'y trouveront pas le souffle narratif qui emporte dans l'aventure.

J'y ai joué 2 fois sans tricher puis j'ai parcouru différentes options afin de pouvoir écrire cette critique.
Histoires à Jouer était pour moi des Sherlock Holmes plutôt excellents et c'est grâce à Masse Critique et à Posidonia Editions que j'ai pu me rendre compte qu'il y avait aussi une série d'espionnage très bondienne. de plus, il y a un volume inspiré de l'excellentissime série télévisée le Prisonnier qui me fait bien envie. Mais ce n'est pas le propos ici.
Tout d'abord, les règles. Elles sont un peu compliquées si on décide d'utiliser les règles optionnelles et, comme souvent, les combats sont un peu lourds. Mais rien d'insurmontable et c'est justifié par les 5 dernières pages du bouquin qui donne des clefs pour en faire un Jeu de Rôle.
La couverture m'a tout de suite fait penser à "L'espion qui m'aimait" (le summum de l'ère Roger Moore) mais c'est plutôt vers "Rien que pour vos yeux" que l'on finit par arriver, notamment avec comme décors les monastères perchés grecs.
Ma première partie s'est terminée assez abruptement. Faisant le zazou au Casino, j'ai tout perdu au Baccara et décidé de devenir un criminel. Si ça m'a fait beaucoup rire, comme c'était le début de l'histoire, ça m'a un peu frustré.
La deuxième partie s'est nettement mieux déroulée puisque je l'ai remportée. Sauf que je n'ai rien compris. J'ai vaguement saisi la globalité mais absolument pas comment j'en étais arrivé là exactement. Car si l'idée de codes à noter lorsqu'on fait certaines actions ou lorsqu'on découvre certaines choses est excellente, les liens entre ces codes et où ils mènent sont parfois un peu obscurs. Aussi, j'ai eu l'impression de faire du speed-run tant les évènements allaient vite. A ma décharge, j'ai eu plutôt beaucoup de chances aux dés.
Car oui, cette aventure est nettement plus intéressante lorsqu'on échoue. Alors pas tout le temps car on est rapidement mort sinon mais réussir trop bien ou du premier coup fait qu'on obtient des raccourcis qui enlèvent de l'action. Echouer une première fois à une action, voire une seconde, n'envoie pas directement à la fin du livre mais à des péripéties qui permettent de reprendre le cours du scénario. Ce qui fait qu'en plus d'enrichir l'histoire, on n'est pas frustré.
Donc une bonne construction de l'intrigue à choix et une écriture souvent amusante font de ce volume un bon moment de lecture-jeux.

C'est ma première lecture d'une histoire à jouer. Pour tout dire le début a été laborieux car je trouvais qu'il y avait beaucoup de pages de règles en tout début de livre. D'un côté, c'est indispensable de connaître les règles mais leur positionnement donne un début de lecture fort rébarbatif. Par exemple, quand je découvre un jeu de société, en lisant le début des règles, je sors le plateau de jeu, je trie et je positionne les cartes et les pions. Ici, ce n'est pas possible en raison du format et on ne peut que lire jusqu'à enfin découvrir le début de l'histoire. Peut-être qu'en mettant les règles à la fin du livre avec un renvoi ou une couleur différente pour cette partie, je ne sais pas trop mais ça m'a vraiment gâché l'envie de commencer à jouer et j'ai reporté de quelques jours le début de partie/lecture.
Une fois les caractéristiques du perso déterminées et l'histoire entamée, tout est plus fluide et je passais facilement d'un paragraphe à l'autre, j'ai apprécié que la suite se décide parfois au choix et parfois au hasard des dés. Ma 1ère partie a été une victoire et ni trop rapide, ni trop longue. J'ai exploré plusieurs options du livre. La seule chose qui ne me plaisait pas étaient les combats, je n'ai pas toujours respecté les règles de blessures et dégâts causés et subis, ce n'est pas quelque chose que j'apprécie donc j'ai raccourci certains combats et choisi au hasard le vainqueur. Pour le reste, j'ai bien compris et suivi les règles de tests, les codes et j'ai passé un bon moment.
J'ai vu en découvrant l'épilogue qu'il était possible de transformer l'histoire à jouer en jeu de rôle, c'est une option que je vais tester avec ma fille maintenant que je maîtrise les règles.
Merci à Masse critique Babelio et à Posidonia éditions pour m'avoir proposée cette première incursion dans le monde du livre à jouer !