Il ne s'était pas encore engagé dans la rue du restaurant Sociedad Gastronómica qu'il était tombé sur Miguel Induráin qui se rendait à leur déjeuner annuel. Ils se saluèrent avec cette pudeur des gens du nord de l'Espagne qui fuient généralement l'accolade.
Bref, ma fille, on se fait vieux et on ressemble de plus en plus à ces bœufs qui tirent ensemble l'attelage, parfois ils ne se regardent même pas mais ils savent qu'ils avancent à la même allure et qu'ils partagent un même effort.
Je te demande donc de ne pas souffrir des disputes de tes parents. Si ça se trouve, même eux ne les prennent pas au sérieux.
On est effectivement en pleine San Firmín, occupés à savourer ces traditions que tu détestes mais qui nous, nous renforcent dans cette identité que tu renies.
Des hommes mi-politiques, mi-policiers qui dansaient au son de la conjoncture ministérielle.
Et ce que son chef voulait lui dire c'est qu'il se réservait le droit de gérer l'information comme bon lui semblait, au gré des pressions extérieures venant de Madrid ou de la presse et si ces informations qui filtrations mettaient en garde l'auteur ou les auteurs du crime, Uriza allait devoir l'assumer.
Les gens, sans pour autant interférer dans le travail des policiers, doivent avoir l'impression qu'on avance dans la résolution des problèmes.
Ils ne vont en faire qu'à leur tête, et si on ne leur donne pas quelques informations sur le sens dans lequel souffle le vent de l'enquête, ils vont commencer à inventer et peut-être à mentir et cela pourrait prendre de l'ampleur et ça, Uriza, ce n'est dans l'intérêt de personne.
Cela n'avait rien d'étonnant, si l'on tenait compte du fait que la chambre donnait sur l'une des rues les plus passantes; il était plus que probable que bien qu'on ne fût que le cinq, de gros troupeaux d'Australie eussent déjà commencé à chanter et à faire la fête jusqu'à l'aube.
...Et le sept juillet..La San Firmín. Fête locale. Chacun profitait comme il l'entendait de ce jour de repos. Mais il y avait des exceptions : des centaines de garçons de café qui suaient sang et eau dans les bars bondés pour servir le flux constant de buveurs soucieux d'étancher une soif d'un an. Autant de balayeurs patrouillaient dans les rues pour en retirer les tonnes de déchets que les visiteurs assoiffés laissaient sur leur passage. Et une légion de jeunes gagnaient leur croûte revêtus de gilets orange qui annonçaient leur condition d'agents de la protection civile, c'est à dire chargés de venir en aide à tous ceux qui avaient bu plus que de raison et qui étaient perdus ou simplement inconscients.
- Eh bien, vous auriez gagné à le connaître, c'était un homme fidèle à ses passions.