L'APPEL DE LA CHAIR (VERSUS L'ESPRIT)
Le plaisir est à la fête !
Comment rendre compte de « Entropidermique » le dernier roman de Bertand Peillard ?
C'est un déluge de mots, de jeux de mots, d'images et de sensations. le tout parsemé de nombreuses réflexions psychologiques et sociologiques dirigées contre les religions, l'éducation, les idées reçues et la « mâle attitude », qui vous poussent à réfléchir longtemps et en profondeur. Des réflexions sérieuses et fondamentales qui reposent souvent sur la science et la médecine.
L'ensemble est soutenu par l'humour. Un humour ravageur, non sans rappeler celui du « commissaire
San Antonio » de
Frédéric Dard, avec ses apostrophes au lecteur et ses images délirantes liées au sexe. Ainsi, voyeur malgré vous, vous assistez à des scènes d'un érotisme torride avec un sourire aux lèvres et le malaise qui pourrait survenir est chassé par de grands éclats de rire et justifié par des digressions sérieuses et fortement documentées.
Au début du roman, on assiste à la naissance d'une cellule qui va devenir un spermatozoïde qui va féconder un ovule. Quel dangereux voyage, du corps, puis à travers celui de la femme, jusqu'à l'apparition d'un embryon qui va devenir un foetus, puis un bébé dont nous suivons le développement jusqu'à l'expulsion dans le monde.
Devenu un adolescent de 12 ans, nous assistons à sa découverte de la sensualité en entrevoyant un jeune sein à travers l'échancrure d'une chemise, dans un cinéma. C'est l'origine de son premier « râteau » : un baiser volé, compensé par une gifle.
Nous retrouvons les deux adolescents 10 ans plus tard et nous assistons à un premier rapport sexuel débridé, raconté avec un humour irrésistible.
Ce n'est que le début. Je n'en révélerai pas plus sur l'histoire. Je vous laisse suivre les péripéties du Kamasoutra intime de
Bertrand Peillard. Promis ! « Vous saurez tout sur le zizi » (peut-être plus que
Pierre Perret...) et l'appareil génital féminin et bien plus encore. Vous vous interrogerez : et si la libération des femmes les menait à adopter « la mâle attitude » ?... Et si la femme était en train de devenir « un homme comme les autres » ?... Il parle du corps qui prend le dessus sur l'âme et la morale établie.
« le « corps » a ses raisons que la raison ne connait pas !... »
Ne prenez pas
Bertrand Peillard pour un pornographe. C'est un écrivain. Un grand. Petite confidence : je suis sorti du roman épuisé. Mais le voyage en valait le coup.
Je le recommande vivement.