L'anarchisme n'est que la traduction d'un malaise.
- Vous ne saisissez pas ce qu'est le pouvoir, le vrai pouvoir. Celui qui se permet tout, qui s'autorise tous les excès sans jamais être menacé.
Et elle patientait, là, comme une cariatide impassible sur une mer rugueuse de pavés gris, comme une vigie guettant celui qui viendrait sale et gouacheux, figer sa beauté. Elle n’était ni mère, ni fille. Elle était une saison qui sait que le temps lui est compté, un jardin qui fleuronne la nuit, et dont les fleurs se fanent au matin. Aux marchandes d’amour qui se vendaient à quelques rues de là, elle opposait la blancheur de sa peau immaculée et la grâce d’un maintien presque aristocratique. Aux nymphes qui donnaient de la cuisse dans les maisons de société du Marais, elle objectait sa beauté criante et le désir sincère d’être sculptée ou peinte dans le sanctuaire d’un atelier. Et en attendant de dévoiler son corps au bohême ou au génie qui l’immortaliserait, elle patientait là comme une cariatide impassible sur une mer rugueuse de pavés gris.
Vous songerez à celles qui vont, par les nuits froides, leur dernier né entre les bras, guetter, anxieuses, affamées, la sortie des cabarets où le "seigneur et maître" boit le pain de la nichée.
– Vous êtes l’un des rares à ne pas me demander de poser nue !
– L’art nouveau est celui de la femme, plus comme objet de fascination que de désir, Vous… Vous devez être inaccessible…
– Ma foi, ce serait bien triste…
Et les bateaux languissaient là, comme des écueils à fleur de sable sur lesquels se brisent bien des certitudes, comme des vigies impassibles guettant la vague qui s’annonçait. Rajoutant à la mer, une autre mer lisse, blanche et craquante, la neige abondait en pluie de coton, dessinant un ciel de lit au-dessus des deux amants. Et lorsque la providentielle marée venait enfin les affranchir, en soulevant leur coque pour leur redonner le goût du large, les bateaux semblaient fléchir et hésiter, comme déconcertés par leur soudaine liberté. Mais si la mer les faisait tanguer et osciller, c’est pour qu’en se retournant comme une aumône, ils puissent voir une dernière fois le beau et doux visage d’automne en baie de somme.
La force d’un amour ne se juge pas sur l’épaisseur du portefeuille.
Mon mari avait deux passions : la peinture et ses ouvriers. Je puis vous assurer que je ne m’intéresse qu’à la première. La hiérarchie dans une entreprise doit être claire. Je soupçonne mon défunt mari d’avoir masqué une partie des bénéfices au conseil d’administration pour les réinvestir où bon lui semblait, plutôt que de les redistribuer aux actionnaires. Je vous rassure : l’objectif des forges de Breucq est plus que jamais le profit et la rémunération des actionnaires. C’est sur ces thèmes que je vais axer son développement, et non pas sur les lubies utopiques et socialistes de mon mari. Je souhaiterais d’ailleurs soumettre au vote l’annulation de la représentation des salariés au conseil d’administration. Autre chose, pour terminer, je souhaite soumettre au vote du conseil, mon élection au poste d’administratrice unique. Une fois cette proposition entérinée, je réaffecterai une partie des bénéfices au versement d’une prime exceptionnelle pour les membres de ce conseil d’administration.
Vous ne saisissez pas ce qu'est le pouvoir, le vrai pouvoir, celui qui se permet tout, qui s'autorise tous les excès sans jamais être menacé.
J'ai essayé de la convaincre de garder l'enfant mais sa honte était telle qu'elle a préférée essayer de s'en débarrasser. Toute seule, sans l'aide de personne. Si ce n'est d'une aiguille à tricoter... je n'ai rien pu faire pour la sauver...