Citations sur Paul Ricoeur, philosophe de la reconstruction: Soin, .. (7)
Pour bien agir dans un monde incertain et avoir une vie bonne dans un monde qui ne l’est pas, il faut être capable de dire ce à quoi l’on accorde de la valeur et choisir les fins qui sont, à ses yeux, prioritaires.
On aurait envie de nommer ce bien amour, parce qu’il a l’énergie et le courage nécessaires pour agir de manière juste et qu’il est porteur d’une promesse qui n’est pas, comme l’optimisme, un espoir qui trompe ou qui tue, mais ce qui ouvre un horizon d’espérance.
L’attestation est celle du cogito brisé, souffrant et agissant et qui doit se reconnaître comme tel lorsque, assailli par le doute, il n’a pas d’autre recours que de chercher à sortir de la crise en essayant de redéfinir ses objectifs et en choisissant de revenir à la vie au lieu des céder au désespoir.
En parlant d’attestation, il confie au sujet le soin de chercher lui-même ce qui le guide et qui pourrait l’amener à (re)trouver une estime de soi qui est indispensable pour être disponible envers autrui et se conduire de manière responsable comme citoyen.
Pour être responsable, il ne suffit pas de s’attribuer une action ni d’avoir une intention ; il faut aussi répondre de ses actes, les assumer personnellement. Le sujet de la responsabilité n’est pas un moi quelconque, mais moi.
Il (Ricoeur) montre ainsi que chacun est à la fois agissant et souffrant, doué d’initiative et soumis à la passivité du corps, au devenir ainsi qu’à l’histoire et au mal.
Si l’éthique comme visée de la vie bonne est un recours quand nous faisons face à des dilemmes moraux et qu’il n’est pas possible de trouver de réponse dans les normes, ces dernières sont néanmoins nécessaires pour empêcher ce qui ne doit pas être.