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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Formidable roman ! Cette saga à suspense est un vrai régal !
Camille de Peretti s'inspire d'un fait divers bien réel et du mystère entourant un tableau de Gustav Klimt peint en 1910 « Portrait d'une dame ».
Pour une raison que l'on ignore il a été remanié par le maître qui en a changé des éléments en 1917 un an avant sa mort.
D'abord exposé à Vienne la toile finit au musée d'art moderne Ricci Oddi à Piacenza (Plaisance) en Italie sans que nul ne sache qu'il s'agit d'un repeint. On pensait donc jusqu'en 1996 qu'il y avait deux tableaux distincts et que le premier avait disparu. Volé un an plus tard le portrait resta longtemps introuvable.
L'enquête piétine jusqu'à ce qu'il soit retrouvé fortuitement une vingtaine d'années plus tard, déposé dans la cavité d'un mur extérieur de la galerie italienne d'art moderne Ricci Oddi où il avait été volé des décennies plus tôt.
Absolument personne ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau ni quels secrets se cachent sous l'histoire mouvementée de son portrait. Camille de Peretti va nous offrir cette histoire. Repeignant le réel à grands coups de fiction. Et elle le fait avec maestria et inventivité livrant une fresque familiale captivante de bout en bout et brossant une galerie de portraits aussi attachants que hauts en couleur.
L'enquête est addictive. On ne s'ennuie jamais. Cette épopée romanesque couvre plus d'un siècle avec une histoire de famille qui foisonne de secrets d'aventures et de rebondissements.
De Vienne en Amérique en passant par l'Italie l'auteure navigue entre les époques et les lieux sans qu'on ne perde jamais le fil. La tension narrative structure habilement le récit et on est tenu en haleine à chaque chapitre. Trois destinées s'entrecroisent et une enquête palpitante mènera sur les traces du passé du personnage principal, du mystérieux vol et de l'identité de la jeune dame peinte.
La toile se dévoile peu à peu. Elle exerce sur certains protagonistes « une emprise à la limite de la folie » provoque le syndrome De Stendhal.
La dernière pièce du puzzle ne sera trouvée qu'à la toute fin dans un dernier coup de théâtre.
Un bonheur ce bouquin!
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Vous reprendrez bien une petite douceur littéraire ?
Je bats des mains comme à cinq ans ! oui oui et oui !
Surtout quand la douceur littéraire coule au fond la gorge comme un chocolat chaud viennois bu au coeur de l'hiver surmonté d'un voluptueux nuage de crème ! et puis quand on est accompagné de sa maman chérie, alors le moment est parfait.
Isidore gardera toute sa vie en mémoire ce chocolat chaud bu en compagnie de sa mère lors d'une escapade à Vienne, une folie financière que la mère offre à son fils. Car Martha, plumassière, ne roule pas sur l'or, mais est prête à tout pour mettre des étoiles dans les yeux son petit garçon.
Avant de rendre son dernier souffle, Martha révèle à son fils que son père n'est pas mort comme elle a lui fait croire jusque-là, mais que c'est un homme d'une riche famille vivant dans une demeure cossue à Vienne.
Pour reprendre une image donnée par l'autrice dans le livre, toutes les pièces du puzzle complétement éparpillées au départ, vont s'emboiter petit à petit à la perfection.
Camille de Peretti brouille habilement les pistes dans la recherche de la quête des origines. Nous partons d'une part sur les traces de celles du petit Isidore dans les années 20 en Autriche, et d'autre part, nous suivons Pearl, né d'un père presque inconnu (si ce n'est une photo découpée dans un magazine), une brillante étudiante américaine à Columbia dans les années 2010.
Le point commun entre ces deux arcs narratifs qui vont sans cesse se croiser est un tableau de Gustav Klimt « Portrait d'une dame » qui a véritablement défrayé la chronique en Italie, le seul repeint par le maître lui-même, volé puis restitué au musée Galleria d'Arte Moderna Ricci Oddi à Plaisance en 2019, vingt-trois ans plus tard, comme annoncé par le voleur lui-même.
Camille de Peretti a donc joué de son imagination pour remplir les blancs de cette histoire rocambolesque, et c'est extrêmement réussi.
Disons que quand le matin, je grapille quelques chapitres au lieu de me mettre au boulot, c'est que c'est bon signe (bon un peu moins pour mon employeur, mais je me lève plus tôt) ! Voilà longtemps qu'une lecture ne m'avait pas procuré ce plaisir glouton !
N'hésitez pas à régaler vos papilles, et rien de mieux qu'un bon chocolat chaud pour fêter la fin de l'hiver !
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C'est intéressant ce qu'un tableau peut recéler, comme histoire(s). Surtout si comme celui de Gustav Klimt, Portrait d'une dame de 1916, il est le repeint d'un autre, par le maître lui-même et sans qu'on sache pourquoi, puis qu'il a été volé, et restitué. C'est justement à tous ces trous dans l'histoire de ce tableau que s'est employée l'imagination de la romancière, en construisant un roman multi-facettes dont on aura été averti implicitement par le résumé biographique du tableau, en prologue. Et même si le début pourra paraître chaotique, d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre, il faudra peu de temps pour assembler les éléments principaux du puzzle, pour que l'on situe assez vite sur les échelles psycho-sociales Isidore, Martha, Lotte ou Pearl, sans oublier Michelle ou Franz. Et pour qu'on les situe aussi et surtout entre eux, avec les liens, secrets ou pas, qui les unissent.
Tiens Isidore justement. Cireur de chaussures alerte sur Manhattan, aux sens connectés vers les fluctuations boursières, son ascension sociale sera fulgurante vers l'univers des magnats, lui dont l'histoire personnelle aura du mal à se départir d'accidents de capotes. Ou bien Pearl, sans doute pas très loin elle aussi d'un syndrome De Stendhal, avec les échos du tableau de Klimt plus d'un siècle après.
Le roman s'invitera ainsi dans les milieux de la rue, de la finance, juridiques ou artistiques, à Vienne, à Manhattan ou en Italie. Camille de Peretti réussit un tour de force en s'emparant de l'histoire de ce tableau, une peinture comme un objet de ralliement pour différentes familles, différents secrets, différentes conditions sociales, différentes époques, différentes géographies. le tout sans en parler tant que ça avant qu'il n'entre vraiment en scène, en le mettant surtout en filigrane de son processus d'écriture. L'art subtil de tisser une trame romanesque dans l'écheveau des destinées autour de l'histoire traversée d'ombres de cette toile, en parsemant le récit de graines d'une addiction discrète au début – le temps d'assembler les principales pièces du puzzle, puis de plus en plus tenace avant de finir sur le sprint d'une addiction vorace, celle d'un page-turner qui fait s'entrechoquer les neurones et fait chauffer la marmite.
Pour une première avec cette autrice, rien à rajouter, je suis emballé !
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Un portrait, celui d'une jeune femme, peint en 1910 (Jouvencelle) puis remanié en 1917 (Portrait d'une Dame) pour des raisons inconnues par Klimt lui même mais cela on ne le découvrira qu'en 1996. Car auparavant on pensait qu'il y avait 2 tableaux. Puis en 1997 ce tableau disparaît, avant de réapparaître mystérieusement en 2019. Encore plus troublant celui qui l'avait dérobé en 1997 avait annoncé que le commanditaire de ce vol le restituerait 20 ans plus tard et il semblerait qu'il est tenu parole. Mais pourquoi ? Qui est cette jeune femme sur le tableau ? Qui est ce mystérieux commanditaire ? Camille de Peretti entre évènements historique et imagination débordante rêve l'histoire rocambolesque du portrait de cette inconnue. Parce que l'art est fait pour rêver...

Vienne, Les États Unis, un cireur de chaussures, une prostituée, une femme de chambre, des enfants illégitimes et Gustave Klimt… ? Mais où va-t-on ? Me suis je demandée après avoir lu les premiers chapitres, et puis rapidement, sans que je m'en aperçoive, je me suis retrouvée embarquée dans une histoire qui traversait les océans, et les siècles.

Pour moi la force de ce roman est sa construction sous la forme d'un puzzle temporel qui permet de nous plonger dans leur vie en étant tout à la fois dans leur passé, leur présent et leur avenir. Construction particulièrement bien maîtrisée de la part de l'autrice et qui permet au personnage central, Isidore, de gagner le coeur des lecteurs qui voit en lui simultanément l'enfant, le jeune homme et le vieux monsieur. Il est tout cela à la fois et quelque soit l'âge cela permet au lecteur de garder à l'esprit l'essence de ce personnage et de ne retenir que ce qu'il a de plus marquant et de touchant. Ce processus exacerbe l'empathie ressentie pour Isidore. Peu à peu l'histoire, ou plutôt les histoires se muent en un thriller dont le personnage central est une oeuvre d'art. le lecteur est happé autant par le devenir de ces mystérieux personnages que par celui du tableau. Comment sont-ils liés ? le sont ils vraiment d'ailleurs ?

Petit à petit le personnage d'Isidore et le tableau me sont apparus comme le miroir l'un de l'autre. Tous deux semblent avoir été retouchés, repeints, pour faire coller l'image romancé que le monde se faisait d'eux avec la réalité. Quelqu'un saura-t-il jamais qui était vraiment l'un et l'autre maintenant qu'un masque est devenu leur vrai visage ?

Ce livre m'a fait penser par certains aspects à La chute d'Albert Camus notamment dans le rapport que certains personnages entretiennent avec le portrait de cette mystérieuse femme.

L'autrice nous offre une réflexion intéressante sur la façon dont l'art interagit sur le monde. Les peintures ne sont pas des objets morts mais ont une histoire qui peut amener d'autres histoires, d'autres rêveries. le regard que nous posons sur une oeuvre peut rendre la réalité moins fade. A nous d'inventer et de réinventer les rêveries que les artistes ont commencé en façonnant ces oeuvres, parce qu'elles sont faites pour leur échapper et enchanter le monde.
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Avez-vous remarqué combien le thème de l'Art est récurent parmi les dernières parutions littéraires ? Après « Veiller sur elle », « Les yeux de Mona », « L'allègement des vernis » et « L'archiviste », je reviens vers ce thème dont je ne me lasse pas.

« L'inconnue du portrait » raconte l'histoire d'un tableau, celui du « Portrait d'une dame » de Gustave Klimt dont on découvre une partie en couverture. J'aime la féminité et la sensualité qui se dégagent des peintures de Gustave Klimt. Alors cette couverture d'un de ses tableaux ne pouvait que m'attirer.

*
Camille de Peretti, en avant-propos, explique rapidement l'extraordinaire histoire de ce tableau peint en 1910, acheté par un commanditaire anonyme, perdu, vendu, volé, repeint puis rendu.
Beaucoup de questions restent encore aujourd'hui sans réponse. L'une d'entre elle est la découverte en 1996 d'une autre peinture dissimulée sous ce portrait.
Pourquoi l'artiste a-t-il remanié ce tableau alors qu'il était réputé pour ne jamais faire de retouches ? Qui est cette belle jeune femme au sourire triste ? Les historiens de l'Art n'ont rien trouvé sur elle, c'est une parfaite inconnue.

L'autrice s'est emparée du mystère autour de cette oeuvre, naviguant avec aisance entre faits réels et fiction pour redessiner les parties manquantes en une fresque familiale qui s'étale sur un peu plus d'un siècle.

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Avant d'être un roman d'art, c'est avant tout un portrait de femme et c'est sans aucun doute le coeur même de ce roman foisonnant.

Pour cela, l'autrice va imaginer la vie de cette inconnue et de ses descendants en brodant autour des faits réels grâce à trois histoires différentes qui s'entremêlent dans un mouvement de va-et-vient. Ainsi, Camille de Peretti brasse les époques et nous entraine dans un voyage passionnant entre Vienne et New York, en passant par Paris et Plaisance en Italie.

La première histoire est celle d'Isidore. Il vit seul et se débrouille en cirant les chaussures des hommes d'affaires du quartier de Wall Street. On est dans l'Amérique de la Grande Dépression et ce jeune homme vif et intelligent a décidé de faire fortune dans la finance en investissant ses maigres économies en bourse.

Le deuxième fil narratif se développe au début du XXème siècle autour de Martha, une jeune domestique viennoise renvoyée d'une famille de riches bourgeois.

Et le dernier fil arbore une temporalité plus récente, 1980 et aujourd'hui autour du personnage de Pearl en quête d'identité.

*
Les personnages de Camille de Peretti sont superbement campés car il faut bien reconnaître que l'autrice sait raconter des histoires. L'autrice est proche de ses personnages, elle réussit à donner vie à chacun d'entre eux en exprimant leurs qualités et leurs défauts, leurs sentiments, leurs peurs, leurs joies, …

Ils sont attachants, chacun à leur manière. Et cette jeune inconnue au teint délicat de rose que le peintre a peint une unique fois nous apparaît par petites touches impressionnistes et dorées pétries de poésie, d'une grande délicatesse et d'une touchante pudeur.

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Il n'est pas nécessaire d'aimer l'art pour lire cette histoire car c'est davantage un roman à énigmes autour du tableau. Cette incroyable histoire se lit un peu comme une enquête à la découverte de l'histoire de cette oeuvre, de cette mystérieuse jeune femme et de sa descendance. C'est comme un puzzle dont le lecteur rassemble les morceaux et les remets dans l'ordre.

*
Le roman remonte le temps, valse entre les époques, mêle secrets de familles et drames intimes. Il embrase ainsi de nombreux thèmes autour de l'histoire de l'art et l'histoire familiale, de la quête d'identité et la transmission, de l'amour et du fossé entre les classes sociales.

L'autrice a une écriture très agréable, très immersive. Elle écrit avec beaucoup de subtilité pour nous rendre l'histoire prenante et addictive. Ce qui est intéressant aussi dans ce livre, c'est que l'autrice s'attache à nous plonger dans l'atmosphère de chacune des périodes évoquées, notamment celle du début du XXème siècle à Vienne ou pendant le crise de 1929 à New York.

*
« L'inconnue du portrait » est une fresque incroyable, toute à la fois romanesque et historique.
J'ai adoré la construction de ce roman entre réalité et imagination autour du portrait de cette belle inconnue. J'ai aimé sa façon de croiser les lieux, les temporalités, les personnages pour dessiner au final une histoire familiale touchante, pleine de rebondissements et de suspense.

Un très grand plaisir de lecture en ce qui me concerne, je vous recommande ce très beau roman.
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Victimes du syndrome De Stendhal

Autour d'un mystérieux tableau de Gustav Klimt, Camille de Peretti a construit un somptueux roman, mêlant secrets de famille et drames, réussites spectaculaires et homicide, histoire de l'art et quêtes passionnées. Une formidable réussite!

Les trois chapitres initiaux de ce beau roman vont nous permettre de faire la connaissance d'une belle galerie de personnages.
Les premiers sont au pied de la bourse de Wall Street. C'est là qu'Isidore travaille comme cireur de chaussures. À 19 ans, il se dit qu'une autre vie est possible en faisant la même chose que ses principaux clients, spéculer. Mais pour cela, il lui reste quelques étapes à franchir, à commencer par initier Bola, un garçon à qui il va laisser sa place pour peu qu'il lui transmette les informations que pourraient lui lâcher les boursicoteurs. En attendant de faire fortune, il se réjouit de pouvoir retrouver Lotte, la jeune fille croisée devant les manèges de Coney Island.
Puis nous faisons la connaissance de Martha, une jeune femme qui ne veut pas se retrouver sur le trottoir à Vienne. Après avoir mis au monde un bébé, elle quitte la capitale autrichienne et va trouver un emploi de dégraisseuse dans une usine de Leobendorf qui traite les plumes pour les couvre-chefs des militaires. Car elle préfère s'éreinter au travail que de subir les assauts des hommes.
Ensuite, on se retrouve dans un cabinet d'avocat à Houston, au Texas. Michelle vient consulter un homme de loi pour savoir si le père de sa fille Pearl, née d'un «accident de capote», peut-être confondu par un test ADN. Comme il s'agit d'une grosse fortune et que la jeune mère semble sûre d'elle, le «meilleur avocat de Houston» voit dans cette requête une belle opportunité et accepte de porter l'affaire en justice.
Enfin, on découvre Franz Brombeere, un Viennois fortuné, arrivant dans l'atelier de Gustav Klimt et portant sous le bras une toile du maître. Cette dernière représente une jeune femme l'épaule nue, portant un grand chapeau, et un boa autour du cou. Les atours d'une prostituée. Or, c'est ce qui gêne Franz, car il a reconnu le modèle. Il est tombé amoureux de cette femme engagée au service de sa famille et souhaite que l'artiste corrige son tableau en y supprimant cette connotation qui le perturbe. C'est la seule oeuvre de Klimt connue comme un repeint.
En passant d'un récit à l'autre et en alternant les temporalités, Camille de Peretti nous offre un roman total. On voit au fur et à mesure se tisser les liens entre la Vienne du début du XXe siècle et le New York de la fin du siècle. On est pris dans le tourbillon de l'Histoire et dans une quête aux secrets de famille au centre de laquelle Isidore et Pearl vont jouer les rôles principaux.
On ne sait trop s'il faut d'abord saluer la virtuosité de la romancière qui a construit un puzzle que l'on prend un plaisir fou à reconstituer, admirant l'ingéniosité de sa créatrice, qui pousse le lecteur à attendre la pose de la dernière pièce pour découvrir un chef d'oeuvre ou s'enthousiasmer pour le travail documentaire autour de ce mystérieux Portrait de femme de Gustav Klimt qui a aujourd'hui retrouvé sa place à la Galleria Ricci Oddi, à Plaisance, Italie. Car tout est vrai dans la destinée de cette oeuvre-double, de son vol à sa restitution, en passant par l'arrestation d'un faussaire et la découverte de sa copie destinée à Bettino Craxi, ancien Président du Conseil italien, comme l'explique fort bien Léa Simone Allegria dans les colonnes de Marianne.
Reste ce formidable tour de force de l'autrice, nous faire préférer sa version, car toujours la fiction l'emportera sur la réalité!
Voilà en tout cas mon premier gros coup de coeur de cette rentrée!
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

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Lorsque vous vous retrouvez face à un tableau, ne vous êtes-vous jamais questionné ou imaginé l'histoire de celui-ci ? Amatrice d'art et ayant beaucoup d'imagination (souvent un peu trop 😉), la lecture de l'inconnue du portrait de Camille de Peretti était faite pour moi !

L'auteure a su créer toute une intrigue autour du mystérieux Portrait d'une dame de Gustav Klimt (peintre autrichien auteur de l'oeuvre le baiser) qui a fait l'objet d'un vol en 1997 au sein du Musée de Plaisance avant d'être retrouvé emballé dans un sac-poubelle 20 ans après par un jardinier dans une trappe d'aération du jardin bordant le musée.

J'ai vraiment eu un coup de coeur pour cette histoire dont la plume de Camille de Peretti a su complètement m'emporter. J'ai aimé son écriture fluide, le thème et l'attachement que j'ai eu immédiatement pour ces personnages.
Ayant généralement des difficultés lorsque je me trouve en présence de nombreux personnages, ici cela ne m'a posé aucun problème. Au contraire, les descriptions apportées par l'auteure m'ont permis de rapidement les situer et d'avoir l'impression de les accompagner tout au long du récit.

Même si vous n'êtes pas fan d'art, je vous conseille de vous lancer dans la lecture de ce roman car vous serez rapidement pris dans un récit où le portrait de cette femme inconnue est un fil conducteur captivant. Et puis en y pensant, si l'on prend le cas de la Joconde, ne vous êtes-vous jamais posé la moindre question sur la fameuse Mona Lisa ? 😉

Je tiens à remercier les Éditions Calmann-Levy et Netgalley France pour la découverte de ce petit bijou ainsi que la plume de Camille de Peretti.
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Impossible de passer à côté de ce roman pour une féroce amoureuse de Klimt comme moi. L'histoire réelle du tableau au coeur de cet ouvrage est déjà un roman en soi. Tableau acheté par un inconnu, dont les registres de vente ne gardent aucune trace. Acquisition quelques années plus tard par un musée italien d'un autre tableau de Klimt. 70 ans plus tard, une étudiante en art pressent que cette oeuvre est un repeint de celui disparu. Rayons X à l'appui, les deux oeuvres s'avèrent être la même, fortement remaniée par le maître, alors que Klimt ne repeignait jamais ses toiles. Un an après cette incroyable découverte, le tableau est volé et réapparaît 20 ans plus tard dans un sac poubelle laissé dans le jardin d'un autre musée italien. Quel incroyable destin !
Sur cette histoire absolument véridique vient s'ajouter la charpente imaginaire, très étayée, de Camille de Peretti . Un roman dans le roman pour réinventer la genèse de ce tableau et son parcours hors norme. Une vraie réussite pour moi !
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Personne ne connaît la jeune femme peinte par Gustave Klimt en 1910 à Vienne ni comment et pourquoi il a été remanié et retrouvé 22 ans après son vol dans le jardin du musée d'art moderne de Plaisance, en Italie.

Camille de Peretti s'est inspirée de cette histoire et a romancé le destin de cette jeune femme, nous offrant une fresque accomplie exceptionnelle ! le livre s'ouvre à New-York en 1929, avec Isidore ce jeune garçon de la rue et celle qui a ses yeux est l'incarnation de la beauté, Lotte. Voilà le départ pour un voyage au long court sur 120 années entres les États-Unis et l'Autriche.
A mon sens, la force de ce roman est aussi dans sa construction. Camille de Peretti nous tisse une toile de personnages présentés à des époques différentes, créant ainsi un suspens véritable au fil des pages pour une enquête inattendue, sans pareil.
Voici un somptueux roman d'une force magistrale !
#LInconnueduportrait #NetGalleyFrance
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Au premier contact avec le livre, j'ai été fasciné par l'image, celle de cette jeune femme au regard si doux, pommettes et lèvres carmins, un visage plein de vie qui fait miroiter l'air autour d'elle. Quel bonheur d'avoir un tel bandeau, attirant le lecteur par son mystère, puis, le livre lu, de connaître l'apaisement de la révélation. Ce n'est plus seulement une dame qui pose pour un peintre célèbre. Elle est Marthe, nous est devenue proche, comme sortie du tableau, une jeune femme un peu triste peinte par Gustav Klimt, elle est Marthe dont Camille de Peretti peint la vie tragique avec ses mots.

Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d'une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d'un musée d'art moderne en Italie. Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l'histoire mouvementée de son portrait.

Les premiers chapitres sont magnifiques, présentant Isidore qu'on ne lâchera plus jusqu'à la fin. Isidore gagne de quoi vivre en cirant les souliers des banquiers de Wall Street à New-York. Il va passer le relais à Gabriel, dit Boba, afin de se libérer d'un travail peu compatible avec la conquête de la belle Lotte, d'un milieu bien supérieur au sien ! Il sait sourire, écouter et cela va lui servir par la suite !

On va suivre Isidore jusqu'à la grande dépression de 1929, et aussi Michelle et son bébé à Houston au Texas ainsi que Marthe et la petite Pearl à Vienne. Puis le grand saut, chapitres savamment intercalés, vers les années 1970-1980... La suite va bien entendu permettre de nouer les fils tissés par l'autrice, rejoindre de belle manière le grand peintre viennois Gustave Klimt et son modèle, faire vivre aux personnages (aussi à son tableau Portrait d'une dame) bien des aventures.

C'est une fresque magistrale où se mêlent des secrets de familles, des succès éclatants, des amours absolus et d'autres contrariés, des disparitions, des enquêtes, la richesse insolente et la pauvreté absolue… le début m'a attiré, la suite m'a fait découvrir des personnages attachants puis ce fut l'émotion d'une dernière partie parfaitement maîtrisée. le style se fait plus lyrique, la musique des mots s'accorde avec le tableau.

Camille de Peretti termine son roman dans une inspiration, un souffle que je n'attendais pas. le mensonge de la fiction devient le réel de l'émotion, une plongée dans la beauté, dans l'identification au dominé, au faible, celui qui a besoin de nous lecteurs. J'aime énormément quand le romanesque me touche au point de sentir mes yeux s'embuer et gêner agréablement ma lecture… Je me suis senti en empathie avec Isidore, personnage de roman quasi hugolien, charismatique d'un crime sans châtiment car crime d'amour absolu et, sans en dire trop, de révolte contre le terrible destin des gens humbles, particulièrement des femmes…

L'autrice a su se saisir d'un mystère courant sur plusieurs générations et en faire une oeuvre particulièrement romanesque, dans la lignée du roman-feuilleton tel que l'a si bien repris Pierre Lemaître, en exploitant au mieux un sujet en or.

La dernière phrase est belle dans l'hommage rendu au peintre « sans qui (selon la formule...) » : « On peut aujourd'hui aller admirer Portrait d'une dame à la Galleria d'Arte Moderna Ricci Oddi tous les jours, sauf le lundi, jour de fermeture. » Mon conseil si vous n'avez pas prévu de faire le voyage, procurez-vous L'inconnue du portrait de Camille de Peretti, on peut le lire à n'importe quelle heure avec le plus grand plaisir !
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Chronique complète avec composition personnelle d'illustration à partir de la couverture du livre sur Blog Bibliofeel ou page Facebook Clesbibliofeel.



Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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