A la prise en main, aucune surprise : la couverture imitation cuir imprimée de dorures est tout simplement magnifique et véritablement collector. D'ailleurs, je crois même qu'aujourd'hui, ce livre est en rupture de stock et je comprends parfaitement pourquoi.
Je parcours les pages, une par une, émerveillée par les illustrations tout aussi captivantes les unes que les autres. le papier et les couleurs choisies retranscrivent parfaitement le style ancien d'un vieux livre familial que l'on aurait retrouvé dans son grenier. le réalisme est bluffant malgré la dimension fantastique. Je suis véritablement enchantée de pouvoir enfin découvrir le merveilleux coup de pinceau de
Benjamin Lacombe.
Mais, c'est en me plongeant réellement dans l'ouvrage, que de premier abord ce fut la déconvenue. Je ne sais pas pourquoi, où plutôt si, le résumé, pour moi, était sans nul doute annonciateur d'une histoire, d'un conte, de la découverte d'une famille à travers d'un récit.
Mais, en réalité, il s'agit d'un arbre généalogique où les personnages sont décrit par de petites biographies individuelles. Je me suis senti alors comme déçue, « trompée par la marchandise » si on peut dire et le soufflet est retombée instantanément sur le moment, je dois bien le dire.
Une première lecture, dans cet état d'esprit, ne m'a donc pas permise d'être vraiment objective.
Alors, je m'y suis replongée plus tard et cette fois préparée, conditionnée par les premières lignes des auteurs qui m'ont fait saisir alors tout le message qu'ils veulent faire passer :
« A tous ceux qui de tout temps ont été opprimés en raison de leur différence, de leur préférence ou de leur naissance ».
Tout est là, tout est dit. La grand-mère de Victoria Appenzell, aujourd'hui décédée, lui a laissé le plus beau des héritages : une boite remplie de photographies et de lettres afin de lui laisser une trace de sa famille. C'est de ce contenu que la petite fille va imaginer l'album de sa filiation, comme un arbre généalogique des siens, d'une famille pas comme les autres. Et elle nous le présente aujourd'hui, grâce à l'imagination et aux talents de nos deux auteurs. Et nous voilà arrivé sur la différence.
« La vraie monstruosité n'est pas celle qui se voit »
Des êtres différents physiquement, moralement, nés d'une union maudite et pourtant pas foncièrement méchants. Mais mis à l'écart du monde dû fait qu'ils ne rentrent pas dans le moule. Bien sûr, le trait est exagéré sur un fond de fantastique mais le message est là et profond. N'est-ce pas un mal existant de notre monde réel ?
Et finalement, c'est alors à ce moment-là que j'ai pu apprécier toute la valeur de ce livre, grâce à cette deuxième lecture. C'est pour cela, que je tenais vraiment à souligner qu'il soit dommage que la présentation du livre ne soit pas plus explicite.
Le texte est fluide, il se lit bien, s'apprécie, se savoure et l'émotion est là surtout à la fin, pendant La Guerre … Tellement fort et symbolique, une pensée forte en émotion.
Je vous invite à découvrir cette famille, cet ouvrage singulier.
De mon côté, il est fort probable que je m'intéresse aux précédents et nouveaux albums issus de cette collaboration.
Chronique complète à venir le 01/02/2021 sur sur www.placedesbouquins.com