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Critique de sebthoja


La thatchérisation de la société.

Capitalisme. Main du marché. Performance. Rendement. Management. Individualisme forcené. Et la violence. Partout.
C'était une série radiophonique, c'est devenu un livre indispensable sur l'ombre mortifère de Maggie Thatcher.

Règne sans partage de la finance. Déshumanisation en marche, sans allusion avec le mouvement politique des marathoniens de l'injustice sociale, quoique... car il y cette violence aussi, une violence innommable, qu'on a presque peine à croire en la lisant. Violence physique. Violence morale. Exercée par une force suréquipée d'armes et de mots, prête au combat et prête à en découdre contre ce qu'elle appelle "les idéologies", c'est-à-dire toutes celles et ceux qui ne partagent pas l'idéologie qu'elle défend.
C'est un réflexe animal, une bête de la jungle économique qu'elle prévaut. L'arrêt de mort de l'État-Providence. Sus à la solidarité et vive la liberté ! (pour quelques-uns seulement).

À travers les témoignages recueillis en 2020 de plusieurs personnes qui auront connus Margaret Thatcher de près ou de loin : un opposant politique, un ancien de son gouvernement, des mineurs ou des Irlandais qu'elle aura écrasé mais aussi les écrivains David Lodge et Jonathan Coe, Judith Perrignon tisse le canevas bigarré d'une époque qu'on a aujourd'hui tendance à oublier : les années 80 et le passage du capitalisme industriel au capitalisme financier. Un texte émouvant et capital.

Il n'y a pas de société disait-elle, seulement un ensemble d'individus qui n'a qu'à traverser la rue pour trouver du boulot (sans confusion).
Il y a pourtant bel et bien une société, celle qui s'est défendue quitte à perdre la vie comme Bobby Sands après sa grève de la faim, quitte à perdre un oeil aussi devant l'Arc de Triomphe (toujours sans confusion).
Et il y a une société qui y trouve son intérêt et qui lui a permis de rester au pouvoir 11 ans...
À ce stade-là on ne marche plus, on court. Des marathoniens vous dis-je...
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