Citations sur Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 2 : Le Mystère d.. (37)
- Charlotte, il faut mettre Emily en garde. Les gens de la haute société tiennent énormément à leur réputation, plus que nous ne saurions l'imaginer. Ils risquent de le prendre très mal, si jamais Emily se mêle...
- Je sais, le rassura t-elle avec empressement. Je lui ai dit. Elle va juste essayer de découvrir depuis combien de temps dure cette liaison, s'ils étaient déjà amants au moment de la mort des deux bébés.
- Non. Laissez-moi faire. Allez la voir demain pour lui recommander la prudence.
Elle savait au fond de son cœur que l'absence d'optimisme, siège d'espoir irrationnel dans l'âme plutôt que dans le cerveau, était un défaut fatal, le germe de la mort.
p. 194 - Ed. 10/18
"-Si vous voulez être heureuse, n'oubliez pas que votre bonheur dépend de celui de votre mari et du fait qu'il vous laisse mener votre vie comme vous l'entendez. Il faut lui apprendre à désirer ce que vous désirez et même, si possible, lui faire croire que l'idée vient de lui."
Elle n'avait pas peur de lui : elle savait au fond de son coeur que l'absence d'optimisme, siège d'espoir irrationnel dans l'âme plutôt que dans le cerveau, était un défaut fatal, le germe de la mort.
Chap VI p194 10/18
Balantyne n’avait pas envisagé les choses sous cet angle-là, et cette vision le révolta: leur indifférence, la proximité de la vie et de la mort. Ils étaient passés à côté, sans prêter attention à la souffrance d’un être. Dieu du ciel leur arrivait-il régulièrement de passer ainsi à côté les uns des autres?
Comme la plupart des hommes, dans son opinion, il se permettait de batifoler de temps à autre avec une jolie femme de chambre. Du reste, quel homme dans la force de l'âge, réveillé chaque matin dans son lit par une enfant gironde au teint clair, ne serait pas tenté ? Et si elle n'était pas trop farouche, comme c'était presque toujours le cas, pourquoi résister ?
Elle expédia son unique bonne acheter le journal pour savoir ce que Pitt lui cachait. Avant son mariage, son père lui interdisait ce genre de lecture. Comme la plupart des hommes de son rang, il jugeait cela vulgaire et totalement inconvenant pour une femme. Après tout, ce n'était qu'un salmigondis de crimes et de scandales, et de notions politiques impropres à la considération des personnes du sexe féminin, outre le fait, bien sûr, qu'elles leur étaient intellectuellement inaccessibles.
Ils étaient pauvre, étonnamment pauvres, comparativement à l'aisance qu'elle avait connue chez ses parents, mais avec ingénuité et selon sa rectitude coutumière, elle apprit à se passer de la plupart des attributs symboliques du rang sans lesquels ses amies d'antan n'auraient pu vivre. À l'occasion, lorsque son époux abordait ce point sensible, elle disait en plaisantant qu'elle était soulagée de ne plus devoir jouer la comédie, et en un sens, ce n'était pas entièrement faux.
L'air automnal était doux et légèrement brumeux; sous le soleil de cette fin d'après-midi, les feuilles mortes formaient des taches jaunes sur l'herbe de Callander square. Dans le petit jardin au milieu du square, deux hommes armés de pelles contemplaient une excavation à la surface du sol. Se baissant, le plus grand plongea les mains dans la terre humide. Avec précaution, il en sortit l'objet qu'il cherchait : un petit os ensanglanté.
Ce pour quoi on ne verse pas une contrepartie d'une façon ou d'une autre, on a malheureusement tendance à ne pas l'apprécier à sa juste valeur.
p. 202 - Éd. 10/18