Ma tempête

Les pensées des enfants sont un grand mystère, on ne sait de quoi est tissée cette étoffe-là. Avec aplomb ou détachement, il arrive à la fillette de poser les questions essentielles : pourquoi papa et maman s'aiment ? Pourquoi papa est triste ? Toujours des pourquoi et jamais des comment bien plus faciles à expliquer.

Si on réfléchit trop aux hasards on invente des miracles.

On insiste beaucoup sur le travail nécessaire à bien élever un enfant, on dit peu l'inverse : tout ce que l'enfant offre en contrepartie à ses parents. La paternité, c'est donnant donnant, protection, éducation et nourriture contre émerveillement, amour inconditionnel et supplément de vie. Une tendresse pour adoucir la rugosité du monde.

Toujours ce sentiment que même la nature doit obéir. Toujours un empressement à désigner un bouc émissaire en cas de déroute. Que peuvent un capitaine et un maître d'équipage contre la voracité d'une tempête ? En temps ordinaires, il est déjà effrayant que la nature soit indifférente au sort des humains, alors aujourd'hui la peur se transforme en terreur puisqu'il est évident que la nature est animée : elle fait preuve de malveillance, elle agit, elle attaque, elle ruse, feule et se hérisse, elle réclame sa ration de chairs et d'âmes ; les gouffres où s'abiment les navires souhaitent se nourrir, ils ont le ventre vide, à moins qu'aujourd'hui la nature soit un chat repu qui tue pour se distraire.

Le mur du salon est couvert d'étagères, chacune soutient des centaines de livres, des centaines de rencontres possibles, des centaines d'univers, de joies et d'inquiétudes. p36

La paternité, c'est donnant donnant, protection, éducation et nourriture contre émerveillement, amour inconditionnel et supplément de vue. Une tendresse pour adoucir la rugosité du monde. p12

Jusqu’à quel point deux personnes qui s’aiment peuvent étirer le silence sans que ce soit leur amour qui se déchire ?

On veut qu’une
compagnie de théâtre ou un écrivain, un peintre, un
artiste jouent le jeu néolibéral, on veut que chaque
citoyen incorpore cette prétendue nécessitée de
la performance économique. Ils font mine d’avoir
oublié que la culture n’est pas un simple bien de
consommation.

Toujours, David a trouvé étrange que les gens parlent d'être acteur de leur vie, il est acteur, un acteur joue les mots pensés par un autre, pourquoi ne dit-on pas que l'on devrait être auteur de nos vies?

Pour beaucoup, si un spectacle fait venir mille personnes et un autre vingt mille, il est une évidence que celui qui aura fait le plus d'entrées payantes sera le meilleur.